Devoir de Philosophie

L'espace, le temps, le mouvement

Publié le 13/05/2012

Extrait du document

temps

Les « sensibles communs «. - Sous ce nom, la tradition désigne l'espace, le temps et le mouvement, pour signifier que ces «sensibles « nous sont donnés par le jeu complexe de divers sens, comme liés à la perception des sensibles propres. Nous verrons que cette conception s'appuie sur des faits certains et qu'à ce titre le terme de cc sensible commun « pourrait être conservé. Cependant, il risque d'être mal entendu et de laisser croire que le temps, l'espace et le mouvement sont construits à partir d'expériences multiples et hétérogènes, dont aucune, prise à part, ne les fournirait clairement et parfaitement. Notre étude nous conduira à écarter ce point de vue...

Les deux niveaux d'expérience. - Nous n'avons pas à reprendre la discussion . de ces théories philosophiques, mais seulement à étudier du point de vue psychologique la genèse des notions de mouvement, d'espace et de temps, c'est-à-dire à chercher à définir quelles sont les expériences d'où dérivent ces notions. Toutefois, il convient de distinguer ici plusieurs couches d'expériences. Les psychologues ont surtout observé et étudié jusqu'ici les processus qui servent à élaborer les notions d'espace, de mouvement et de temps.

temps

« ~-- L'ESPACE 143 que formelles) par lesquelles l'espace, le temps et les systèmes maté­ riels reçoivent les structures qui les caraf'térisent et qui rassemblent et coordonnent des groupements qualitatifs restés jusque-là indépen- dants sur le plan intuitif 1 • · Mais au-dessous de cette élaboration, il faut admettre la réalité d'une expérience primordiale et fondamentale de la temporalité, de la spatialité et du mouvement, sans laquelle le terme d'élabora­ tion ne serait plus que le nom équivoque d'une genèse à priori.

Nous essaierons donc de saisir les expériences vécues qui sous­ tendent constamment nos perceptions d'espace, de temps et de mouvement et qui fondent les processus complexes de leur élaboration progressive, à la fois empirique et conceptuelle.

B.

L'espace.

121 1.

L'expérience vécue de l'espace.

- Au principe de toutes les notions relatives à l'espace, il y a le sentiment d'une spatialité primordiale, fondant et.

soutenant la spatialité objective et l'élaboration qu'elle demande au concours des différents sens.

Dans cet ordre, l'expérience fondamentale est celle du corps propre.

Nous connaissons immédiatement «par sentiment >> la position de chacun de nos membres, grâce au schéma corporel .qui les enveloppe tous.

Cette connaissance est essentiellement fonctionnelle et concrète : sans réflexion ni hésitation, je porte la main au point exact du front ou de la nuque où une mouche s'est posée ; je puis de même visualiser constamment les parties de mon corps qui me sont cachées.

On dirait que chacun se voit par une sorte d'œil intérieur.

Or il.s'agit là réellement de la perception d'un espace corporel, qui est sans doute le premier espace que nous appréhendions et qui se confond, en fait, avec l'être même ducorps: mon>m'est immédiatement présent en dehors de toute sensation déterminée et, comme le notait BIRAN (Fondements de la Psychologie, Ed.

Tisserand, VIII, p.

176), cette présence se traduit dans le septiment global et confus de mon cc étendue intérieure ».C'est par cette expérience que l'espace se trouve enraciné dans l'existence.

L'espace extérieur ou objectif s'annonce à son tour par un sentiment de non-contact, de distance et de séparation par rapport (1) J.

PIAGET, La Psychologie de l'intelligence, PariE, 1947, p.

166 sv.; Le déçeloppement de la notion de temps chez l'enfant, Paris, 1946 ; Les notions de mouPement et de çitesse chez l'enfant, Paris, 191o6.

l .

.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles