Les valeurs morales sont-elles relatives ?
Publié le 15/03/2005
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Si les valeurs morales sont relatives, alors la force de la morale sur les actions humaines sont indépendantes d'une vérité objective. Il faut nous demander dans ce sujet si la tendance naturelle de l'individu à universaliser ses propres valeurs morales est légitime. D'un autre côté, si les valeurs morales sont reconnues comme relatives pourquoi les appliquerai-je? Qu'est-ce qui m'empêche alors de commettre de mauvaises actions? Il semble qu'il y ait deux abus possibles à éviter et qui ne peuvent l'être qu'à condition que les valeurs morales soient justifiées rationnellement dans leur universalité.
1. Les valeurs morales sont relatives aux moeurs sociales, à l'opinion et à mon éducation.
2.La morale universelle : les lois naturelles et la morale kantienne
3. Critique de la perspective universelle des lois morales.
«
a) Une des questions que Kant pose dans son projet critique est "que dois-jefaire?" Il s'agit de se demander par cette question quelle instance pourrarégler ma conduite, or l'instance qui, dans la philosophie morale kantienne,donne ses lois à la conscience est la raison pratique.
Les lois morales relèventd'une obligation inconditionnée, c'est-à-dire que je suis obligé d'obéir aux loismorales indépendamment des circonstances.
C'est ce que rend très biencompte la célèbre formule:.« tu dois, donc tu peux » Kant supprime ainsi toutrelativisme de la circonstance.b) Or, la loi morale kantienne obéit à un principe fondamental: « Il n'y a doncqu'un impératif catégorique, et c'est celui-ci : Agis uniquement d'après lamaxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loiuniverselle.
» Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs, 1785.
Ceseul impératif permet à chaque être doué de raison d'accéder à la loi morale.Ainsi, dit-on de la lois morale kantienne qu'elle est fondée en raison.
• L'impératif catégorique de Kant est distinct du commandement christiquequant à son fondement.
En effet le commandement d'amour du Christ vient del'extérieur et est fondé sur un commandement antérieur qui prescritl'obéissance inconditionnelle au Christ.
L'impératif kantien vient, lui, de laraison.
C'est en nous-mêmes que nous le trouvons, comme une structure denotre propre esprit, qui fonde notre moralité.• Que ce soit un «impératif» ne signifie pas que nous soyons contraints à nous y plier, mais il est en nous comme une règle selon laquelle nous pouvons mesurer si nos actions sont moralesou non (d'où la «mauvaise conscience»).• Il se distingue aussi par sa portée.
En effet, traiter les autres «comme une fin» ne signifie pas nécessairement les«aimer».
C'est à la fois moins exigeant, car il s'agit «seulement» de les respecter, en reconnaissant en eux la dignitéhumaine.
Mais c'est aussi plus exigeant, car il faut maintenir le respect même quand on n'aime pas! C'est là que le«devoir» est ressenti comme tel.
c) Ainsi, par ce deuxième aspect, la loi morale devient universelle, elle ne dépend plus des circonstances sociales del'individu.
Et cela du fait que chaque homme est doué de raison.Mais, sans remettre en question cette dernière phrase on peut se demander si la raison universelle n'est pas ici uneraison particulière.
Kant n'aurait-il pas voulu sauver la morale universelle, en universalisant une raison particulière?
3.
Critique de la perspective universelle des lois morales.
a) En réalité, la morale kantienne s'expose à la même critique que la loi naturelle.
N'est-elle pas le fruit d'un nouvelaveuglement? N'était-ce pas la traduction d'une vanité de la part de la civilisation occidentale? Et, autre problème,chaque individu ne peut-il pas prendre des valeurs relatives, non fondées en raison pour des valeurs universelles?b) Les valeurs morales ne sont universelles que si tout le monde ressent une certaine mauvaise conscience en leséprouvant.
Rousseau, par exemple, pense que le méchant est moral et qu'il est puni par sa mauvaise conscience.
Ilfait du remord la preuve de l'existence de la conscience en chacun de nous.
Seulement, cette conscience estétouffée par l'opinion, les préjugés de la société.
Mais, on a vu plus haut la critique du remords par Montaigne.c) Toute la difficulté consiste à penser une sorte de plus petit commun dénominateur dans la diversité des valeursmorales.
Faut-il renoncer, sous prétexte qu'elle ne serait pas naturelle, à l'universalité de la morale?
Conclusion:
Ce que l'on prend pour des valeurs morales universelles peuvent s'avérer être des valeurs subjectives, issues parexemple de mon environnement familial.
Peut-être que les valeurs morales n'ont pas en elle-même l'universalité qu'onleur prête.
Cependant, si les valeurs ne sont pas données, n'y a t-il pas des principes sur lesquels on peuts'entendre, l'universalité de la morale n'est-elle pas à bâtir? Si oui, quels en sont les moyens légitimes? Commentconcilier sur la morale à la fois l'aspect positif du scepticisme (la critique) sans sombrer dans un relativisme absolupour lequel tout est permis?.
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