Les théories modernes sur la conscience.
Publié le 10/02/2016
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Il n’est pas impossible de répondre à ces raisons. Le dernier argument ne tient pas compte de tous les faits : s’il y en a qui prouvent l’influence du physique sur le moral, il y en a aussi qui prouvent l’influence du moral sur le physique. On ne peut nier l’efficacité de l’intelligence et de la volonté. « A priori, dit W. James, admettre que la conscience ne soit qu’un épiphénomène, c’est admettre une terrible improbabilité. Selon toute apparence, elle sert à faire des sélections, et qui dit sélection dit action efficace. Selon qu’ils sont justes ou faux, nos états de conscience obtiennent adhésion ou contradiction. Mais adhérer à un état de conscience c’est renforcer son processus nerveux, et contredire un état de conscience c'est inhiber son processus nerveux ; comment dès lors refuser aux états de conscience toute influence sur l'activité
«
168 DTSSERTATIOXS PHILOSOPHIQUES
intellectuels.
Et en effet la conscience réfléchie est une con
science intelligente et attentive à elle-même.
C'est l'intelli
gence appliquée à l'étude de la vie psychologique.
La
réflexion est déjà une méthode.
C'est donc la conscience spontanée, la conscience pure,
séparée des éléments qui l'altèrent ou qui la compliquent,
que nous avons surtout à envisager, dans l'étude des théories
modernes sur cette question fondamentale de psycholog-ie.
Théorie
classique.
On connaît la théorie classique, tradi
tionnelle : la conscience est une connais-
sance directe
et immédiate, une intuition.
Entre le sujet et l'objet, pas d'intermédiaire.
Cette expérience
interne est la plus sûre de toutes les expériences : on peut
douter de tout, on peut douter elu monde extérieur, de la
vérité, de la raison ; mais on ne peut pas doutm· des faits
psychologiques en
tant que faits psychologiques ; on ne peut
pas douter de son doute.
Cette théorie a été gâtée par les éclectiques, par l'école du
sens commun, qui a fait de la conscience une faculté di~tincte
·des états psychologiques.
C'était transporter clans la con
science spontanée, le
dédoublement, la dualité de la con
science réfléchie.
C'était faire de la conscience un spectateur
r~gardant du rivage s'écouler le fleuve de la vie psycholo
gtque.
La théorie classique ne sépare pas la conscience des faits
psychologiques.
Eprouver une douleur et la connaître, c'est
tout un.
La conscience est !aforme commune aux faits psy
chologiques; ce qui revient à dire qu'un état psychologique
est
toujours conscient à quelque degré.
Depuis Leibniz,
se pose
le problème
de l'inconscient.
Sur ce point la théorie classique a été
battue en brèche.
C'est Leibniz qui le pre
mier a montré qu'il ne fallait pas identifier
la conscience et la vie psychologique.
Nous
ne connaissons qu'une partie de ce qui se
passe en nous-mêmes.
Il y a des faits psychologiques qui
sont inconscients, qui se produisent a notre insu.
Pourtant les partisans de la théorie traditionnelle ne se
considèrent pas comme battus.
Ils tiennent compte des.
»
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