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Les sens ne sont-ils pas suffisants pour nous fournir toutes nos connaissances ?

Publié le 02/12/2009

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Les sens sont un bien commun à tous les êtres vivants. Traditionnellement on pense qu'ils sont plus développés chez les êtres humains, pour lesquels la philosophie et la médecine en ont recensé cinq : l'ouïe, la vue, le gout, le toucher, l'odorat. Les sens nous permettent d'avoir un rapport avec le monde réel, tel que le conçoit la raison humaine. Dés le plus jeunes âge, nos sens agissent de manière naturelle, et nous donnent une perception directe de la réalité, une connaissance immédiate. Mais qu'est ce que la connaissance et existe-t-il une seule ou plusieurs connaissances? L'être humain a toujours éprouvé le besoin d'expliquer ses perceptions. Jamais il ne se contente de vivre dans la réalité, telle que le monde lui présente. Il recherche sans cesse une connaissance plus élaborée pour justement expliquer cette réalité. Mais dans cette démarche qui étaye toute sa vie, les sens sont-ils suffisants à l'homme pour acquérir la connaissance ou doivent-ils être ou non en relation avec le domaine de la psyché (raison, mémoire, intelligence...) ou d'autres sources, telles que la culture, la tradition, l'éducation, l'environnement... ? Sont-ils utiles à la connaissance à partir du moment donné où la raison intervient? Comme Kant affirmait « toute notre connaissance commence avec l'expérience «, cela ne soulève aucun doute. En effet, par quoi notre pouvoir de connaître pourrait-il être éveillé et mis en action, si ce n'est par des objets qui frappent nos sens et qui, d'une part, produisent par eux-mêmes des représentations. En regardant une pomme pour la première fois, l'enfant découvre une couleur et une forme d'un objet donné. En la touchant, il perçoit une texture et le poids de l'objet. En la croquant, il expérimente une saveur et une consistance inconnues. Il sentira également une nouvelle odeur. Cette expérience sensible met en jeu son seul instinct et lui donne l'information de l'existence de cet objet, sans pour autant qu'il lui soit nécessaire de le nommer pour le connaître. Elle l'ouvre au monde des sensations et se caractérise par une réceptivité et passivité pures. Cette connaissance première est dépourvue de subjectivité. Mais il est à souligner que cette connaissance première ne peut être qu'individuelle.

« connaissance objectives mais de m'importe quel contenu de pensée que nous prenons sans apparence pour uneconnaissance, bien sûr que les sens nous fournissent autre chose que des connaissances mais d'abord et surtoutdes représentations subjectives, affectives ou imprégnées d'affectivité, qui correspondent, du point de vue de laconnaissance, à des connaissances incertaines et peu objectives voire de complètes illusions.

Les sens produisenten nous plein d'états affectifs, de représentations subjectives, voire d'illusions. Etymologiquement connaissance vient du mot conoisance qui signifie « l'acte de connaître; idée, notion de quelquechose » Selon Kant « connaître est l'activité de l'esprit qui pense et raisonne en se réglant sur l'expérience sensiblequ'il fait d'un objet extérieur a lui ».

Il est nécessaire d'avoir de l'entendement, du raisonnement ainsi que de lacompréhension pour assimiler ces connaissance et quelle devienne utile.

On peut retenir de tout ceci que laconnaissance est relative, que l'expérience du sensible lui est nécessaire pour que nous puissions plus tardappréhender des donner plus abstraite.

Dans se sens l'objective et le subjective est reliées.

Toute connaissance,excepte notre expérience première due sensible, passe par les filtres de la raison elle-même soumise à la limite denotre intelligence.

L'essence des êtres et des choses nous restent inconnaissables.

Il suffirait alors de contracterdes expériences personnelles et par les données ou impressions des sens qu'elles nous fournissent, acquérir desconnaissances.

« Les choses qu'il faut avoir apprises pour les faire, c'est en les faisant que nous les apprenons »,cette phrase d'Aristote résume les caractéristiques du savoir expérimental.

Une expérience semble être tout d'abordde l'ordre du constat passif de nos sens.

Dès lors, on s'aperçoit que les habitudes peuvent constituer une limite carà force de voir se répéter tous les jours la même chose, ou bien de voir tous les jours le même objet, on n'y fait plusvraiment attention.

On s'aperçoit également que cette simple expérience suppose une élaboration et suscited'autres usages que celui de nos sens, qu'elle suscite notamment l'emploi de notre mémoire (rapporter lesmouvements du soleil), de notre raisonnement (le reconnaître à différents moments du temps) et une certaine partd'intelligence (être en mesure d'anticiper ses apparitions).

Dans un premier temps, on peut donc dire que lessensations sont vues comme une base essentielle du savoir : je me brûle avec le feu, j'obtiens une connaissancepar le feu (c'est dangereux si je m'approche trop, mais ca peut me réchauffer si je reste à proximité) mais ensuite,on se rend compte que les sensations peuvent nous tromper : je plonge le bout d'un bâton dans l'eau, j'ail'impression qu'il est courbé mais ce n'est qu'une illusion d'optique.

Dans la Monadologie, Leibniz explique que de telsconstats passifs de nos sens nous sont très probablement communs avec les bêtes.

Ils correspondent à certainesformes élémentaires de consécutions.

Bien sûr, on aurait tort de les mépriser : « Nous ne somme qu'empiriques dansles trois quarts de nos actions » et nous obtenons de cette manière des résultats en pratique très satisfaisants.Mais nous n'y développons aucune compréhension véritable du phénomène : nous enregistrons sa répétition,anticipons sa venue, observons ce que nos sens nous laisse voir, mais ainsi nous ne sommes en mesure de fourniraucune explication véritable.

A tout cela s'ajoute la subjectivité : on ne perçoit jamais les choses de manièretotalement neutre.

En conséquence, nos sens nous aident à fonder une connaissance mais ils n'y suffisent pas.

Siles sens ne sont pas suffisants pour nous fournir toutes nos connaissances, c'est dans la mesure où certainesréalités ne sont pas accessibles par les sens et nécessitent, pour être découverts, une élaboration intellectuelle,raisonnée et réfléchie.

Par opposition à la philosophie empiriste, il existe la philosophie cartésienne dont le père,Descartes (1596-1650) soutient que les travaux intellectuel et de la raison est le plus important dans l'acquisitiond'une connaissance.

C'est en effet l'intelligence qui, grâce à son travail d'interprétation et d'analyse, transformeraitles sensations en connaissances.

Alain (1868-1951) a montré ce travail intellectuel : par exemple, je dis que je voisun cube ; or je n'ai pas vraiment la sensation d'un cube puisqu'un cube possède par définition six faces et douzearêtes et qu'il m'est impossible de voir cela simultanément ; j'ai au mieux la sensation de trois faces et de neufarêtes.

Donc lorsque je dis que je vois un cube, je fais appel à mon raisonnement qui me permet d'avancer uneconclusion d'après les trois faces et les neuves arêtes que je vois.

Certes, il convient d'être attentif pour biendéduire mais ces opérations intellectuelles font connaître des vérités car elles établissent comment les effetsdépendent nécessairement des causes.

Démocrite déclarait qu'il existe deux types de connaissances, l'une due auxsens, l'autre à l'intellect : à celle due à l'intellect, il donne le qualificatif de légitime, en lui accordant crédit pourjuger de la vérité ; à celle due aux sens, il donne le nom de bâtarde, en lui ôtant l'infaillibilité dans le discernementdu vrai.

Il dit « Il est deux formes de connaissances, l'une légitime, l'autre bâtarde.

De la bâtarde relèvent toutensemble la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût, le toucher.

En revanche la légitime en est distante ».

Notons au passageque les objets de la connaissance légitime, ce sont pour Démocrite, les atomes et le vide : impossible, autrementdit, d'avoir à propos des atomes et du vide, une connaissance par les sens.

De même, à la fin de la deuxièmeMéditation métaphysique, Descartes prend l'exemple d'un morceau de cire, « qui vient d'être tiré de la ruche » : ilest dur, il est froid, relativement solide et si on le touche, il rend un son.

Mais dès qu'on approche du feu ce mêmemorceau de cire, tout change : sa forme se modifie, il devient liquide, s'échauffe et ne rend plus aucun son.

La ciren'est donc conçue que par une « inspection de l'esprit » en conclut Descartes, qui soutient par là que les sens nefournissent jamais que des informations fugitives, disparates.

En fait, pour pouvoir généraliser, évoquer, comparer,identifier, distinguer, analyser, établir des relations..., il faut supposer l'exercice de fonctions de l'esprit qui diffèrentde la sensibilité, de la simple réceptivité passive des sens.

On est donc amené à dire que, bien que les sens nesuffisent pas à eux seuls à fournir des connaissances élaborées et fiables, ils ont besoin d'un apport intellectuel etraisonné pour tirer d'une moindre chose une connaissance objective.

Mais a-t-on alors nécessairement besoin d'unraisonnement, d'une démarche intellectuelle et réfléchie pour acquérir des connaissances ? Si l'on réduit les sens àune fonction de pure réceptivité passive, ils ne peuvent rendre compte de façon effective d'aucune de nosconnaissances, si simples soient-elles.

Pour fournir la moindre connaissance, les sens ont besoin de la coopérationdes principales autres fonctions de l'esprit, comme en a témoignée l'expérience d'Alain avec le cube.

Ainsi, il y a desobjets, même parmi les réalités sensibles, c'est-à-dire susceptibles d'être atteintes par les sens, qui ne peuvent êtreatteints effectivement par eux que du fait d'une démarche intellectuelle par laquelle les représentations sensiblesfournies par les sens sont transformées en connaissances véritables.

Désormais, je ne vois pas des formes, deslignes et des simples couleurs mais devant moi tel ou tel objet, dont j'apprends l'existence et au travers d'un travail. »

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