Les Sciences satisfont-elles notre désir de vérité ?
Publié le 15/11/2005
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Les connaissances discursives établissant des relations entre les phénomènes contentent-elles le mouvement dynamique qui nous porte vers une connaissance adéquate et juste, vers une représentation valable du réel ? N'y a-t-il pas une opposition entre la parcellisation des sciences et notre désir unitaire de saisir le vrai ?
A. Les sciences satisfont notre désir de liberté. - Les sciences comme système objectif. - L'appréhension des lois permanentes. B. Les sciences, en refoulant la subjectivité, satisfont mal le désir total de vérité. - La mathématisation du réel. - La question de la vérité-subjectivité. C. Les sciences ne satisfont pas notre désir de vérité unitaire. - La fragmentation des sciences. - Le désir philosophique de la synthèse.
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La science n'apportera qu'un type de réponse.• Les sciences ne satisfont pas notre désir de vérité unitaire : non seulement les sciences n'apportent pas uneauthentique, stable et totale satisfaction à l'homme souffrant et désirant, s'interrogeant sur sa mort et sur sadestinée, sur le sens de sa vie, mais elles nous laissent devant un champ théorique éparpillé, fragmenté, décevant,malgré un effort de communication que nul ne peut nier.
Que faire de cette science en morceaux, de cettefragmentation du champ des savoirs ?Les sciences sont aujourd'hui isolées et fragmentaires.
Il n'est plus de savants, mais des spécialistes.
Le physicienne connaît qu'une parcelle du domaine de la physique elle-même.
La mathématique est éclatée.
Toutes les sciencessont disloquées en mille morceaux et mille connaissances parcellaires.
Tous les savoirs sont aujourd'hui comme desprisons.
Comment se contenter de cette juxtaposition de sciences et de cette poussière de savoirs ? Oui, tout estséparé, atomisé, brisé et, ainsi, notre désir de vérité unitaire se trouve entièrement frustré par l'état des sciencescontemporaines.
Quand chaque science est séparée des autres, quand physique et biologie ne communiquent plusque très péniblement, quand la physique elle-même se trouve brisée entre microphysique, macrophysique, etc., alorsles sciences nous déçoivent et déçoivent notre désir d'une vérité unifiée.
Les sciences s'émiettent.
C'est le travaildu deuil contemporain ! Tout se pulvérise et se brise, malgré certains articles pluridisciplinaires.
D'où une «atomisation généralisée » (E.
Morin) où l'homme ne se reconnaît plus, où le désir du vrai se trouve lui aussi barré,arrêté, sans pouvoir et sans espoir.
Quand les sciences se disloquent, comment les hommes ne ressentiraient-ils pasprofondément la nécessité d'autre chose ? Quand les sciences souffrent d'insuffisance et de mutilation, il faut que laphilosophie apporte satisfaction au désir de vérité unitaire de l'homme.
N'est-ce point ce qu'Auguste Comte lui-même avait saisi ? Le but du philosophe est d'unifier les sciences, d'en construire une synthèse, de faire apparaîtreles liaisons entre elles.
Le philosophe est le spécialiste de l'unité.
En effet, le danger qui guette les sciences estl'éclatement des disciplines.
Elles ne satisfont pas ce désir de vérité unitaire que le philosophe prendra en charge.En somme, les sciences, en elles-mêmes disjointes et séparées, représentent la nuit de la connaissance car ellessont atomisées : elles ignorent la communication du savoir, malgré les tentatives disciplinaires menées de diverscôtés.
• Conclusion : refoulant non seulement la subjectivité, mais aussi l'unité, les sciences ne sauraient apporter satisfaction à notre désir de vérité.
Il faut que d'autres disciplines se joignent aux sciences pour que cettesatisfaction soit possible..
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