Les sciences ont-elles leur point de départ dans l'expérience ?
Publié le 15/11/2005
Extrait du document
- Bien définir les termes du sujet :
- Construction de la problématique :
«
* Il faut ensuite considérer la valeur de cette expérience : cf.
Bachelard, La formation de l'esprit scientifique, il y explique que l'expérience porte la marque de l'espritscientifique et comporte déjà en elle l'hypothèse qu'elle doit prouver.
C'est unmontage technique qui produit artificiellement, dans des conditionsdéterminées, des phénomènes censés contrôler a validité d'une hypothèse.
BACHELARD: «Les instruments ne sont que des théoriesmatérialisées.»
«Les instruments ne sont que des théories matérialisées.
» Bachelard, LeNouvel Esprit scientifique (1938).
* Pour donner leur place à la théorie et à l'expérience dans la constitution dela connaissance, il faut relever que la connaissance du monde passe aussi parla connaissance du sujet connaissant lui-même.
C'est ce que dit Kant, quivise notamment à sortir de l'antithèse entre Locke et Descartes.* Dans l'épistémologie moderne de Bachelard, les «données» de l'expériencene sont jamais «données» spontanément, mais sont construites grâce àcertains instruments (par exemple, le calcul de la trajectoire d'une comètedépend de la précision du télescope qu'on utilise).* Les instruments eux-mêmes ne sont pas «donnés»: le scientifique lesconstruit lui-même pour tester une théorie qu'il a élaborée avant même que les «faits» qu'il décrit n'aient été rendus sensibles.
D'où l'idée que l'instrument «matérialise» une théorie: pourl'inventer, il fallait que la théorie ait déjà prévu la possibilité des données qu'elle voulait tester.
« Déjà l'observation scientifique est toujours une observation polémique ; elle confirme ou infirme une thèse antérieure, un schéma préalable, un plan d'observation ; elle montre en démontrant ; elle hiérarchise lesapparences ; elle transcende l'immédiat ; elle reconstruit le réel après avoir reconstruit ses schémas.
Naturellement,dès qu'on passe de l'observation à l'expérimentation, le caractère polémique de la connaissance devient plus netencore.
Alors il faut que le phénomène soit trié, filtré, épuré, coulé dans le moule des instruments, produit sur leplan des instruments.
Or les instruments ne sont que des théories matérialisées.
Il en sort des phénomènes quiportent de toutes part la marque théorique.
» BACHELARD.
* Est-ce que le fait que l'expérience se fasse dans des conditions initiales idéales qui ne se retrouvent pasdans la nature gêne à sa valeur ? Il semblerait quoi qu'il en soit qu'il n'est pas possible de faire autrement, et peut-être peut-on dire que l'idéalité de l'expérience, et de ce fait sa généralité lui permet de s'adapter au plus grandnombre de cas réels possibles.
III/ L'expérience est quoi qu'il en soit nécessaire à la vérité de la science : En admettant qu'une science ayant été soumise à l'expérience soit considérée comme vraie, parce quel'expérience a été concluante, est-ce que cela signifie pour autant qu'elle est vraie absolument ? En effet, il esttoujours possible d'imaginer que l'on puisse trouver une expérience ou un cas qui contredirait la théorie.
* Ainsi, comme l'explique Popper dans La logique de la découverte scientifique, la vérité des théories quicomposent une science n'est vraie que jusqu'à leur réfutation.
Cf.
l'exemple des corbeaux : nous disons qu'ils sontnoirs, mais c'est jusqu'à ce que nous trouvions une famille de corbeaux blancs.
Ainsi, une science ne peut êtredéclarée vraie sous prétexte d'être passé avec succès sous un ensemble restreint d'expériences.
* Ce qui fait la valeur d'une science, sa "scientificité" n'est donc pas la vérité de ses théories, le résultatdes expériences qui la confirme ou l'infirme, mais le fait même que l'on puisse faire ces expériences.
Une théorie estdonc dite scientifique lorsque existe la possibilité de la soumettre à l'épreuve de sa possible réfutation, ou, lorsqu'ilest possible de trouver des énoncés qui la contredisent.
= La falsifibialité.
L'histoire des sciences physiques est celle de leur révolution permanente.
Les théories n'ont qu'une valeur provisoire.
Des faits « polémiques » surgissent qui les contredisent, qui obligent à des révisions.
Tout succèsscientifique ouvre plus de questions qu'il n'en clôt.
Faut-il pour autant sombrer dans le scepticisme et affirmer qu'iln'y a rien qui vaille vraiment ? Comment distinguer, dès lors, la véritable science de la métaphysique ou des pseudo-sciences comme l'alchimie ou l'astrologie ? Et que penser des sciences humaines ? La psychanalyse, la théorie del'histoire de Marx peuvent-elles prétendre légitimement à la scientificité ? Popper , dans « Logique de la découverte scientifique » propose un critère de démarcation, capable d'établir, de manière concluante, la nature ou le statut scientifique d'une théorie.
Il écrit : « C'est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d'un système qu'il faut prendre comme critère de démarcation.
En d'autres termes, je n'exigerai pas d'un système scientifique qu'il puisseêtre choisi, une fois pour toutes, dans une acception positive mais j'exigerai que sa forme logique soit telle qu'ilpuisse être distingué, au moyen de tests empiriques, dans une acception négative : un système faisant partie de lascience empirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience.
» A l'époque de Popper , on affirmait généralement que ce qui distinguait la science des autres disciplines, c'était le caractère empirique de sa méthode.
Autrement dit, en multipliant les observations et les expériences, lesavant en tirait, en vertu du fameux principe d'induction, des lois qu'il considérait comme nécessaires etuniversellement valides.
Partant de là, les néopositivistes soutenaient que tout ce qui n'est pas vérifiable est.
»
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