Les sciences morales peuvent-elles et doivent-elles être calquées sur les sciences de la nature ?

« .

, '284 LOGIQIJE mine les propriétés par simple déùuction; les nrnlhémutiques ,oont par­ venues à ce dernier stade.

B.

Mais l'activité de l'esprit est conditionnée aussi par la nature de l'objet auquel il s'applique · s'il pcnt partout observer, la complexité de certains objets rend difncile, sinon impm 0siblc, le passage BU f'ludc de la généralisation et de la déduction.

Le v11$le domaine qur recouvre le lerme de « sciences de la nature nous permet de voir que, suivant la matière à laquelle il s 'appli.qne, le :"avant s'approche plus on moins de l'idéal représenté par les mnthérnatiqueo;.

Les sciences physiques s'acheminent vers lui : la chimie détermine des types bien distincts; la physique formule des lois générales précises; toutes deux, dans une mesure, recourent à la déduction.

Les sciences nalure/l('s, au conlrairc, en restent encore fort i.'loignées : les espèces biologiques paraissent bien artificielles quanù on les cornpare aux espèces chimiques; les lois qui l'l'gissent les èlre virnnLs Ile sauraient n vo'r la précision des lois physiques et les déductions qui ~e fou dent.

~nr elles risquent d'aboutir li des conclusions qne di'mentira l 'exprrienre : ces lois ne sont que slntistiques et n 'ossurent qu'une probahilih'.

On fo voit, bien que ses· démarches rnient toujnurg Je;;: mèmcs.

l '1•sprit e~t obligé de s'adapter nnx divc>rs objets auxquels il s'applique : même dans le" sciences de l:i nabire, les méll101lf':: diffùn:nt et les science:; hiologirpH':o: ne sont pns ri,!rnurcusemcnt r·nlqnfrs 'rnr les "CiPnccs plt~-­ sico-chimiques.

IJ.

···- APPLICAT!OX AU CAS DES SC!Eë:CE' ~![!JULES.

Après ces considérations générales, il nons •No facile de dMcrmincr si les sciences morales peuYcnt se contenter de Mcalqner les sciences de la nature.

A.

Elles diffèrent des sciences de la nature par leur objet.

a:- Cob/rt des sciences morrilcs est d'aboi-d plvs complcrc qnc celui des sciences naturelle«', car, h la complcxi11' dèiil fort _gr,rnde du YÎ\'rrnt "'njoulc celle q1Ji résulto 1° de la JH'nsée qni comportP, dans sa plus large compréhen­ sion, toutes lrs formes d 'nctiviti' supérieure de ! 'esprit (mémoire réfléchie ou pcn"fr.

imuginntion crC-nlrice, sentiment esthétique.

constructions ra­ lionncllc', eonc('ptions g!'nrrales sur lu vie, projel s à long-ne portée, etc.) et eommc rorollnirc ln liber[('; 2° de la vie en "nciété qni forme l'individu, lui donnant m1 moi cnllcci if qui interfère d'une fai:nn inextricable mec le moi personnel .

h) 011 11rnl më111e dirr quïl est réellement autre.

Les :o:eicnces de la rwt11re.

en effet, se cantonnent.

dans In mntière.

Au eontraire.

les O'cicnces moralrs ont pour rentre essrnliel d'intérêt J 'activilé 3pirituclle de l'homme et des :"(H'Î! r\s humaines.

Sans rln11lc, cette aclivilé n rlc::.

effet,:: d~ms Je monde malt itol, muis, pour expliquer ces événements matériels eux-mêmes, Ici' 'cienccs momies recourent il la considération de la vie intérieure ou psychique.

et 0·est par cela pn'cisément qu'elles se di;;:tingnent des scieuces de la nature.

B.

La différence d'objet entraine une différence de méthode.

- a Conune les sciences de lu nature, ks sdences moralrs part.·nt ile J 'observation;. »