Les sanctions de la loi sont-elles une violence comme une autre?
Publié le 17/02/2005
Extrait du document
«
palabre » écrit Hobbes.
Autrement dit, sans châtiment, et sans la crainte qu'il suscite, les individus n'obéiront pas.
Bien sûr, une telle conception n'est pasnécessairement exacte, il y a d'autre raisons d'obéir que lacrainte. c) La violence du châtiment est donc légitimée, soit parce qu'elle est une réponse à l'égard d'une injustice passée, soitparce qu'elle vise à maintenir la paix.
Mais, tout acte deviolence ne cherche-t-il pas en amont de l'acte, lors de lalibération ou par après, à se légitimer ? Sartre écrit dans laCritique de la raison dialectique : « La violence se donne toujours pour une contre-violence, c'est-à-dire pour uneriposte à la violence de l'Autre.
».
Un exemple très simple estcelui de la vendetta, exemple souvent pris pour montrer que laviolence engendre la violence.
En outre, la sanction pénale viseparfois à se substituer à cette violence, et à rompre le cycledes représailles.
La violence pénale vise à satisfaire leséventuelles victimes d'un acte de violence. 2.
La violence de la sanction n'est pas une violence comme une autre :elle est une violence légitime.
a) Le fait que la sanction se justifie au nom d'une injustice passée commise ne suffit pas pour faire de cet acte de violence un acte de violence particulier.
Autrement dit, ce n'est pas celui quicommet l'acte qui décide s'il s'agit d'une réponse légitime ou d'un acte de violence.
Un acte violentest ressenti d'autant plus comme violent si, vis-à-vis de celui qui le subit, il n'est pas juste.
Parexemple, si je dois réparer une faute commise et que j'accède à la raison de cette sanction enprenant conscience de l'éventuel litige que j'ai commis, alors la réparation ne m'apparaîtra pas commeforcée. b) Néanmoins, je peux considérer qu'une sanction est injuste alors qu'elle est juste mais aussi le contraire.
Le fait que la sanction soit rendue par une procession officielle peut me faire me sentirresponsable de quelque chose que je n'ai pas commis.
La violence de l'Etat n'est en tout cas pasressentie, y compris par ceux qui la subissent comme une violence comme une autre.
Max Weberécrit dans Le Savant et le Politique : « Il faut concevoir l'État contemporain comme une communauté humaine qui, dans les limites d'un territoire déterminé [...], revendique avec succès pour son proprecompte le monopole de la violence physique légitime.
». c) Vis-à-vis de ceux qui connaissent, et donc assistent, à la violence dans la sanction pénale. La violence n'apparaît pas comme une violence mais souvent comme une justice.
Si une personnequelconque transgresse les lois, et donc les règles il est juste qu'il soit sanctionné, soit parce que lesautres les respectent, soit par vengeance.
Dans le cas de la sanction comme substitution de lavengeance, la part de violence est importante, elle est ce qui satisfait le désir de vengeance.
Cettepart doit donc apparaître, mais elle doit aussi être normalisée pour débarrasser la sanction de tout cequi pourrait dévoiler une quelconque partialité. 3.
Le but de la sanction pénale est la sanction morale soit une sanction sans violence.
a) La violence étant quelque chose de subjectif, qui se situe dans celui qui la subit, il convient de prendre le point de vue de celui qui subit la sanction.
Le coupable doit se sentir coupable pourappréhender l'acte de violence comme autre chose qu'une violence comme une autre mais comme unacte référé à l'infraction ou au crime commis. b) La justice dans sa procession théâtrale peut réaliser ce prodige de faire que la sanction apparaisse comme un acte qui n'est commis par personne en particulier mais au nom de la justice.
Deplus, il s'agit, dans le sujet proposé, de la sanction de la loi et non pas de la sanction au nom de la loicomme nous l'avons noté dans notre analyse. c) Pour en revenir à la sanction morale et plus précisément au lois morales qui suscitent une obligation, sa transgression peut être suivie d'une mauvaise conscience.
Or, la justice dans lasanction pénale cherche à susciter chez le criminel la conscience de la souffrance qu'il a lui mêmeengendrée.
La sanction n'est plus seulement une violence, ni une sanction de la part d'une puissancequelconque mais une véritable sanction légitime qui peut entraîner la possibilité d'une rédemption oud'un rachat. Conclusion :La sanction n'est pas un acte de violence comme un autre.
Celui qui a pour charge de l'appliquer n'est pas unindividu mais un Etat, qui a le « monopole de la violence légitime ».
De plus, s'il y a toujours de la violence dans lasanction, la sanction ne vise pas seulement à venger, elle a une fonction gouvernementale.
Les sanctions doiventapparaître le moins possible comme des simples violences car sinon c'est l'ordre politique et judiciaire qui est remisen cause et une fois que la crainte disparaît rien ne garantit plus l'obéissance.
Le moyen pour cela est de faire.
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