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Les romanciers, par la description trop exacte de leurs personnages, gênent plutôt l'imagination qu'ils ne la servent et qu'ils devraient laisser chaque lecteur se représenter chacun de ceux-ci comme il lui plaît.

Publié le 05/09/2018

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nature ou encore le nombre de personnages présents, si ce n'est la centrale \"grand-mère\" autour de laquelle l'action se déroule. L'écrivaine, par une scène de jalousie, cherche à mettre en lumière et à analyser le comportement humain. La description n'est alors plus nécessaire pour approfondir les différents états d'esprit de l'Homme, l'action racontée et les détails insérés par l'auteur suffisent. 
Enfin, on pourrait aussi supposer que chaque lecteur étant unique, il ait une vision particulière des protagonistes d'un roman. Une description précise de ces derniers viendrait gâcher le plaisir de la lecture, puisqu'elle ne correspondrait pas à l'imagination du public. 


La présence de descriptions dans un roman dépend des goûts du lecteur et du type de message que l'auteur veut faire passer. Veut-il raconter une simple histoire ou développer une idée plus philosophique? Ce même genre de questionnement se retrouve aussi en peinture, avec par exemple la peinture figurative en opposition à l'art abstrait.

« Cette abondance de descriptions aurait pourtant tendance à agacer certains écrivains – et lecteurs.

Elle pourrait en effet ennuyer le public, et nuire au bon déroulement de la lecture.

C'est donc en réaction à ce style qu'au XXème siècle, André Gide décide d'innover en matière d'écriture.

De cette envie naît Les Faux Monnayeurs, son "premier" roman, dans lequel il développe sa théorie sur l'art de "romancer" – pour cela, il utilise le personnage d'un écrivain nommé Edouard.

Le roman "pur" tel que Gide le définit ne devrait pas s'embarrasser de détails sur le physique des personnages, ou autre, mais se concentrer sur un récit, qui lui -même contient une réflexion profonde.

Cette manière d'envisager l'écriture donne naissance, dans les années 1950, à un mouvement littéraire, le Nouveau Roman, caractérisé notamment par Nathalie Sarraute.

Il n'est alors plus question d'aucun trait particulier des personnages.

Quand ils sont nommés, ils le sont avec des initiales – comme "K." dans Le Procès (1933) de Franz Kafka.

Cette absence totale de renseignements sert, selon Gide, à ne pas distraire le lecteur du message initial que le roman apporte.

Il s'agirait d'accorder plus d'importance au fond – l'histoire – qu'à la forme – les personnages et leur milieu.

Dans "disent les imbéciles" (1976), Sarraute raconte un moment de la vie familiale.

Aucune précision sur le nom, la nature ou encore le nombre de personnages présents, si ce n'est la centrale "grand-mère" autour de laquelle l'action se déroule.

L'écrivaine, par une scène de jalousie, cherche à mettre en lumière et à analyser le comportement humain.

La description n'est alors plus nécessaire pour approfondir les différents états d'esprit de l'Homme, l'action racontée et les détails insérés par l'auteur suffisent.

Enfin, on pourrait aussi supposer que chaque lecteur étant unique, il ait une vision particulière des protagonistes d'un roman.

Une description précise de ces derniers viendrait gâcher le plaisir de la lecture, puisqu'elle ne correspondrait pas à l'imagination du public.

La présence de descriptions dans un roman dépend des goûts du lecteur et du type de message que l'auteur veut faire passer.

Veut-il raconter une simple histoire ou développer une idée plus philosophique? Ce même genre de questionnement se retrouve aussi en peinture, avec par exemple la peinture figurative en opposition à l'art abstrait.. »

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