Les rapports entre l'art et la faculté d'imagination
Publié le 25/08/2012
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« Quelle vanité que la peinture qui attire l'admiration par la ressemblance des choses, dont on n'admire point les originaux « écrit Blaise Pascal (1623-1662). « Vanité « est ici à comprendre dans le sens d'absence de consistance et de signification. Ce qui dans la nature ne suscite aucun intérêt est paradoxalement regardé avec admiration dans une image. L'imagination fait ainsi paraître digne d'intérêt ce qui en réalité ne l'est pas. Pascal développe sa critique de l'imagination: l'imagination, dit-il, « c'est cette partie dominante dans l'homme, cette maîtresse d'erreur et de fausseté, et d'autant plus fourbe qu'elle ne l'est pas toujours; car elle serait règle infaillible de vérité, si elle l'était infaillible du mensonge « (Pensées). Pour Pascal, l'imagination peut l'emporter sur la connaissance rationnelle: « le plus grand philosophe du monde sur une planche plus large qu'il ne faut, s'il y a au-dessous un précipice, quoique sa raison le convainque de sa sûreté, son imagination prévaudra «. Dans cet exemple repris de Montaigne, Pascal nous dit que la planche que l'on sait plus large qu'il ne faut pour traverser sans danger l'abîme sera vue comme trop étroite: l'imagination nous dicte un jugement erroné.
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(le sujet) et un concept (le prédicat).
Cependant, plusieurs obstacles se dressent entre impression sensible et concept: opposition du concret et de l'abstrait, du divers etde l'un (un ensemble d'individus et l'Homme « en soi »), du particulier et de l'universel.
C'est l'imagination qui joue ce rôle entre l'expérience directe qui définit l'objetet l'entendement qui définit le concept.
Elle assure ainsi un rôle de médiation.
II-L'imagination, forces et faiblesses
1-L'imagination, maîtresse d'erreur
« Quelle vanité que la peinture qui attire l'admiration par la ressemblance des choses, dont on n'admire point les originaux » écrit Blaise Pascal (1623-1662).
«Vanité » est ici à comprendre dans le sens d'absence de consistance et de signification.
Ce qui dans la nature ne suscite aucun intérêt est paradoxalement regardé avecadmiration dans une image.
L'imagination fait ainsi paraître digne d'intérêt ce qui en réalité ne l'est pas.Pascal développe sa critique de l'imagination: l'imagination, dit-il, « c'est cette partie dominante dans l'homme, cette maîtresse d'erreur et de fausseté, et d'autant plusfourbe qu'elle ne l'est pas toujours; car elle serait règle infaillible de vérité, si elle l'était infaillible du mensonge » (Pensées).
Pour Pascal, l'imagination peutl'emporter sur la connaissance rationnelle: « le plus grand philosophe du monde sur une planche plus large qu'il ne faut, s'il y a au-dessous un précipice, quoique saraison le convainque de sa sûreté, son imagination prévaudra ».
Dans cet exemple repris de Montaigne, Pascal nous dit que la planche que l'on sait plus large qu'il nefaut pour traverser sans danger l'abîme sera vue comme trop étroite: l'imagination nous dicte un jugement erroné.
2-Bergson et la fonction fabulatrice
La « fonction fabulatrice » est pour Henri Bergson (1859-1941) une forme spécifique de l'imagination (fabula, c'est ce qu'on raconte) qui nous permet de « créer despersonnages dont nous nous racontons à nous-mêmes l'histoire » Les deux sources de la morale et de la religion.
Cette fonction serait née selon Bergson, au cours del'évolution, au moment de la séparation entre l'instinct et l'intelligence.
L'intelligence, en engageant l'homme dans la voie de la technique, s'est révélée féconde, maisen faisant disparaître au moins partiellement l'instinct, elle s'est révélée aussi dangereuse.
L'intelligence donne à l'homme la représentation de l'avenir: ainsi est-ilconscient des aléas de la vie et de la mort qui se profile à l'horizon, le plongeant par là dans l'angoisse.La fonction fabulatrice est destinée à remédier à cet effet.
Elle a pour but de faire naître des représentations imaginaires qui forment un contrepoids à l'action «dissolvante » de l'intelligence: la Providence qui veille à protéger les hommes des imprévus de la vie et le Salut qui donne l'espérance d'une après-vie.
Ainsi estapparue la religion.Cette fonction fabulatrice est par la suite aussi devenue un « jeu » auquel nous nous adonnons avec plaisir: les romanciers et dramaturges ne sont que les lointainshéritiers de la poésie imaginaire qui créa les esprits et les dieux.
3-Le rêve, le désir et le fantasme
La puissance de l'imagination permet de réaliser mentalement tous les désirs et fantasmes.
Il s'agit ici de nier la réalité en faveur d'autre chose afin de compenser lesinsatisfactions de la vie réelle.
Le désir est par là partiellement satisfait sur un autre plan que celui de la réalité.L'imagination est particulièrement présente dans les rêves et dans ce sens se développera l'analyse freudienne.
De ce point de vue, l'imagination paraît être la garanted'une certaine santé mentale.
Dans le rêve en particulier, le psychisme trouve un moyen privilégié d'exprimer, sous forme d'images et d'histoires, des désirs refoulés etainsi d'évacuer une partie de la frustration engendrée par le réel qui menace à terme l'équilibre psychique.
L'imaginaire n'est pas le réel, mais ce ne n'est pas pour autant un domaine totalement déconnecté de celui-ci.
Les images produites par l'imagination ne sont jamais depures créations .L'imagination peut avoir une fonction reproductrice (souvenir) ou créatrice (Newton qui imagine la possibilité d'une attraction universelle ou Mozartqui imagine une sonate).
Elle reproduit, invente, substitue.
Symbole de liberté (droit à chacun de rêver, fantasmer), l'imagination, associée à la raison, représente uneforce spécifique de l'esprit humain.
III-le lien art et imagination
L'Art (du latin Ars, artis « habileté, métier, connaissance technique ») est une activité humaine, ou le produit de cette activité, consistant à arranger entre eux diverséléments en s'adressant délibérément aux sens, aux émotions et à l'intellect.L'imagination est la capacité innée et processus d'inventer un champ personnel partiel ou complet à travers l'esprit à partir d'éléments dérivés de perceptionssensorielles de l'existence commune.
Nous pouvons la définir aussi comme une faculté mentale qui permet de créer des images inédites et toutes personnelles àl'artiste par combinaisons et surtout modifications d'images dont nous avons eu ou non l'intuition dans la réalité.
Il est bien certain que sans imagination pas d'artiste.Pour créer quelque chose de neuf il en faut de l'imagination et du travail.
On peut donc penser (ce de façon très résumée), que l'art est l'expression physique del'imagination, le processus créatif.
Conclusion
Nous pouvons affirmer après l'étude de nos deux termes que ni l'un ni l'autre ne peut être séparé parce que sans l'imagination il n'y aurait pas eu d'art en un mot l'artet l'imagination sont indissociables..
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