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Les raisons d'agir

Publié le 05/01/2020

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contraire que « la raison à elle seule ne peut jamais produire une action, ni engendrer un acte de volonté » ? qu'en aucun cas les impulsions passionnelles ne dépendent de la raison, et qu'en revanche « la raison est, et elle ne peut être que l'esclave des passions, elle ne peut prétendre à d'autre rôle qu'à les servir et à leur obéir » {Traité de la nature humaine, op. cit., t. 2, p. 524). La raison, dans ce cas, ne serait plus que l'intendante de choix opérés sans elle.

 

Raison pratique et exigence éthique

 

On peut envisager une autre forme d'intervention de la raison dans l'action, selon laquelle il y aurait une rationalité propre à l'action, avec des critères spécifiques, immédiatement applicables. Mais s'agit-il encore de raison ? Ne faut-il pas parler de conscience morale ou de sens pratique, voire d'instinct?

 

L'invocation de la conscience dans la Profession de foi du vicaire savoyard de Rousseau (Émile, livre IV) est assez révélatrice de ces ambiguïtés : « Il est donc au fond de nos âmes un principe inné de justice et de vertu, sur lequel, malgré nos propres maximes, nous jugeons nos actions et celles d'autrui comme bonnes ou mauvaises, et c'est à ce principe que je donne le nom de conscience [...] Conscience! conscience ! instinct divin, immortelle et céleste voix; guide assuré d'un être ignorant et borné, mais intelligent et libre; juge infaillible du bien et du mal, qui rend l'homme semblable à Dieu, c'est toi qui fais l'excellence de sa nature et la moralité de ses actions; sans toi je ne sens rien en moi qui m'élève au dessus des bêtes, que le triste privilège de m'égarer d'erreurs en erreurs, à l'aide d'un entendement sans règle et d'une raison sans principe ». Instinct ou intelligence? Voix céleste ou raison humaine? Quoi qu'il en soit, il faut bien qu'il y ait quelque chose d'absolu et peut-être d'universel dans les critères de l'action, à moins qu'on veuille les abandonner à un relativisme commode, mais souvent désastreux lorsqu'il s'agit de défendre des individus ou des peuples contre des traitements dégradants voire meurtriers.

« contraire que « la raison à elle seule ne peut jamais pro­ duire une action, ni engendrer un acte de volonté »?qu'en aucun cas les impulsions passionnelles ne dépendent de la raison, et qu'en revanche « la raison est, et elle ne peut être que l'esclave des passions, elle ne peut prétendre à d'autre rôle qu'à les servir et à leur obéir » (Traité de la nature humaine, op.

cit., t.

2, p.

524).

La raison, dans ce cas, ne serait plus que l'intendante de choix opérés sans elle.

Raison pratique et exigence éthique On peut envisager une autre forme d'intervention de la raison dans l'action, selon laquelle il y aurait une rationalité propre à l'action, avec des critères spécifiques, immédiate­ ment applicables.

Mais s'agit-il encore de raison? Ne faut-il pas parler de conscience morale ou de sens pratique, voire d'instinct? L'invocation de la conscience dans la Profession de foi du vicaire savoyard de Rousseau (Émile, livre IV) est assez révé­ latrice de ces ambiguïtés : « Il est donc au fond de nos âmes un principe inné de justice et de vertu, sur lequel, malgré nos propres maximes, nous jugeons nos actions et celles d'autrui comme bonnes ou mauvaises, et c'est à ce principe que je donne le nom de conscience [ ...

] Conscience! conscience! instinct divin, immortelle et céleste voix; guide assuré d'un être ignorant et borné, mais intelligent et libre; juge infaillible du bien et du mal, qui rend l'homme sem­ blable à Dieu, c'est toi qui fais l'excellence de sa nature et la moralité de ses actions; sans toi je ne sens rien en moi qui m'élève au dessus des bêtes, que le triste privilège de m'égarer d'erreurs en erreurs, à l'aide d'un entendement sans règle et d'une raison sans principe».

Instinct ou intelli­ gence? Voix céleste ou raison humaine? Quoi qu'il en soit, il faut bien qu'il y ait quelque chose d'absolu et peut-être d'uni­ versel dans les critères de l'action, à moins qu'on veuille les abandonner à un relativisme commode, mais souvent désastreux lorsqu'il s'agit de défendre des individus ou des peuples contre des traitements dégradants voire meurtriers.. »

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