LES PROCÉDÉS GÉNÉRAUX DE LA PENSÉE INTUITION ET RAISONNEMENT
Publié le 05/06/2012
Extrait du document
L'opération par laquelle nous pensons, comprenons, formulons une connaissance ou une explication, c'est le jugement. Le jugement est donc l'acte essentiel de la pensée. Or, juger c'est affirmer un rapport entre deux concepts. Toute pensée est donc liaison ou réunion. Mais parfois cette relation entre deux concepts, deux idées, deux termes, est perçue, posée par l'esprit immédiatement, et alors la connaissance est dite intuitive; parfois, au contraire, elle présuppose la considération de divers rapports qui la fondent et la justifient : c'est la connaissance discursive ou raisonnement....
«
10
en même temps être et ne pas être.
- Le tout est plus grand que la partie.
- Deux quantités égales à une troisième sont égales entre elles , , et toutes celles qu'on appelle axiomes généraux de la pensée.
Ces propo sitions nous apparaissent comme évidentes par elles-mêmes, immédiatement, et non à la suite d'une démonstration, d'un raisonnement quelconque (1).
III.
L'intuition divinat11ice.
-Il y a une.
autre espèce d'in
tuition qui tient une place considérable dans la pensée vul
gaire comme dans la science.
Avoir une intuition, en ce sens,
sig·nifie deviner, savoir sans raisonner, former, sans préparation
discursive consciente, une idée juste, un jugement droit.
On ne
saurait nier l'existence ni l'importance de semblables cc intui-
tions », qui, plus ou moins confuses, précèdent et .fJ.ccompagnent •
toujours l'élaboration inte 1lectuelle et sont à l'origine des gran.
des conquêtes de la pensée.
Qui ne sait, en effet, que 1a plu-
part des découvertes en mathématiques, en mécanique, en phy-
sique (hypothèses), sont dues à cette spontanéité vivante de l'in telligence ?
IV.
L'intuition métaphysique.
-Enfin, mentionnons le
sens spécial que certains philosophes de l'école bergsonnienne
donnent au mot intuition quand ils l'opposent au concept {ana
ly"e
conceptuelle).
Tandis que le concept ne saurait donner que
des vues fragmentaires du réel, des formes abstraites, tandis
qu'il ne trace que des limites, des contours, qu'il ne révèle que
des propriétés générales, des parties communes, - l'intuition,
elie, entœ en contact direct {l.vec son objet, le pénètre dans son
essence intérieure, dans sa réalité individue}le, concrète, dans
son unité organique.
Voici de cette intuition une description assez complète.
" Cette connaissance intuitive...
ne comporte pHs de division, d'analyse : elle ne procède pas par moments distincts qui corres.
(1) Relèvent également de l'intuition rationnelle les notions mathéma tiques, telles que la ligne droite géométrique, infinie, sans épaisseur ni largeur, un myriagone régulier, l'infinité du nombre.
Nous n'en avons pas de représentation sensible et cependant nous les concevons d'une façon parfaitement claire et immédiate.
C'est encore par une intuition rationnelle que nous " percevons "• pour ainsi dire, par une ·espèce de sentiment direct et synthétique, ·la conti nuité du lien logique d'un raisonnement bien compris : nous " saisissons » l'âme même du raisonnement, son unité organique.
(Cf.
CuviLLIER, Ibid., p.
21)..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- SUJET : Qu’est-ce que l’intuition, considérée comme l’un des procédés généraux de la pensée appliquée à la science ? quel rôle joue t-elle dans les sciences ? PLAN.
- En quel sens la synthèse peut-elle être considérée comme un des procédés généraux et fondamentaux de la pensée ? Montrez-le en vous appuyant sur des exemples empruntés aux différentes disciplines scien tifiques.
- En quel sens la synthèse peut-elle être considérée comme un des procédés généraux et fondamentaux de la pensée? Montrez-le en vous appuyant sur des exemples empruntés aux différentes disciplines scien tifiques.
- L'écriture englobe-t-elle l'ensemble des procédés propres à « fixer la pensée dans des symboles matériels » (Leroi-Gourhan), indépendamment de toute référence précise et constante à une langue ?
- Vous définirez l'intuition et la pensée discursive et vous montrerez le rôle de l'une et de l'autre dans les sciences mathématiques, dans les sciences expérimentales et dans la métaphysique. ?