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Les printemps arabes et leurs destins : Egypte.

Publié le 02/07/2014

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Les printemps arabes et leurs destins : Egypte.

Quand on parle du printemps cela évoque le plus souvent une période d’amours naissants, des amitiés qui se renforcent, de la gaieté visible sur le visage des gens que l’on rencontre dans la rue, la saison où la séduction sort de son carcan hivernal, bref, de l’espoir qui renait.

Et c’est en raison de cet espoir que tous les mouvements révolutionnaires du monde ont été qualifiés de printemps comme par exemple celui de Prague en 1968, celui de Pékin en 1989 et récemment le printemps arabe. Demeure néanmoins une question cruciale : comment ce dernier va-t-il se terminer, au regard des autres précédents, qui se sont tous acheminés vers un échec, accompagnés par une violence inouïe et un bain de sang ?

En réalité, dans ce grand espace que l’on qualifie de monde arabe, du Maroc au Yémen en passant par le Moyen Orient, combien de tyrans ont été chassés du pouvoir ? Pas assez me direz vous et vous aurez bien raison de le dire à ma place.

 

 Voyons à présent de plus prés, les conséquences de ses changements de régime sur la population. Et pour l’exemple, je m’en vais dans cette chronique me focaliser sur le pays des pharaons, autant fascinant par son histoire millénaire que par ses contradictions sociales et la variété de son tissage culturel.

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« La révolution de la place Tahrir semble avoir éclaté d’une manière spontanée, comme celle de Tunisie d’ailleurs.

Elle a même pris de cours les partis politiques de l’opposition qui furent les premiers surpris mais qui aujourd’hui en récoltèrent le fruit.

Les images et les témoignages en temps réels de ses opposant spontan és nous ont donnés telles quelles les impressions brutales de ras le bol des populations révoltées qu’aucun spécialiste, ni local ni étrangers n »avait évidemment prévu à l’avance.

Intrigués eux même et presque absents du début de la révolte, les Frères mu sulmans égyptiens ont très vite su profiter de cet élan populaire pour saisir leur chance.

Juste après le départ de Moubarak vers Charm El Sheikh, ils accordèrent leur confiance totale à l’armée qui venait de « prendre le pouvoir » par le biais du conseil suprême des forces armées dirigé par le maréchal El tantawi.

Aussitôt ; ils se convertirent à la nouvelle religion des bailleurs de fonds internationaux : La démocratie.

Une première analyse m’autorise de penser qu’il y a là matière à s’interroger sur un p ossible accord négocié.

Le caractère rapide de la reconversion de la confrérie indique avec certitude qu’ils ont passé un accord avec l’armée, une sorte de « modus vivendi » afin de préparer u ne période de transition vers des élections législatives, dont l’issue serait favorablement acquise.

En effet, les frères musulmans en Egypte, disposent d’une assise électorale confortable, largement soutenue financièrement depuis longtemps par les pays du golfe et notamment l’Arabie saoudite.

Cette stratégie de conquê te du pouvoir passait par un travail social en profondeur effectué par des moyens comme des actions humanitaires, soutien scolaire, prise en charge médicale, aides financières aux familles nécessiteuses etc.

avec un objectif clair : parvenir aux charges de la nation par les urnes et non par la violence.

Il s’avère qu’effectivement, des la dissolution du parti présidentiel, le seul parti organisé en force politique d’opposition, capable d’une démonstration de puissance mobilisatrice dans les débats publics, appartient aux frères musulmans.

Les autres partis nés de la révolution, nombreux certes, en sont encore à chercher des moyens matériels et financiers voire même à rédiger leur programme politique et à se chercher des leaders pour les encadrer.

Quant à l’armée égyptienne, il est notoire qu’elle abrite en son sein des éléments sympathisants de la cause de la confrérie, si ce n’est des membres même qui épousent bien les thèses islamo -nationalistes de cette dernière, qui les rend bien entendu par conséquent in sensibles aux réelles revendications des jeunes révoltés de la place Tahrir.

Chargée de maintenir l’ordre, elle ne s’est pas beaucoup impliquée dans la gestion des manifestations qui ont suivi la chute fatale de Moubarak.

Elle s’est contentée de protéger l es frontières et les édifices du pouvoir.

Cette attitude, qui au début à rassurer les alliés occidentaux et en même temps les révoltés , évolua rapidement vers des menaces et des traductions devant les tribunaux, à mesure que les protestations montaient en puissance.

Les Frères musulmans, pourtant durement martyrisés par une impitoyable répression de la part des régimes égyptiens successifs, ne montrent à ce jour aucune rancune.

Ils reconnaissent le rôle de l’armée et se disent par avance respectueu x des rés ultats des scrutins à venir .

C’est en ce sens qu’ils soutinrent sans hésit ation le référendum du 19 mars ouvrant la voie aux élections de l’automne dernier .. »

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