Les principaux concepts de la pensée d'Aristote
Publié le 22/03/2015
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Elle n'est la fin de l'activité politique ni à l'intérieur, ni à l'extérieur (VII, 2 ; 14).
Contenu que donne Aristote, en première approche, à la notion de justice, mais pour distinguer aussitôt entre égalité numérique (un homme vaut un homme), et égalité proportionnelle, où la rétribution tient compte du mérite (E.N., V, 2-7).
La pensée moderne oppose État et société civile : le terme grec de «cité« ne permet pas aisément cette distinction ; Aristote valorise en tous cas plus le fait d'appartenir à une communauté civique, que celui d'être un agent économique.
La démocratie est souvent présentée comme le régime de la liberté, pour cette raison aussi qu'il suffit de ne pas être esclave pour pouvoir y être dirigeant.
La culture grecque valorise le loisir (grec : scholè, qui a donné «école«).
Aristote également, qui fait l'éloge de la contemplation, juge que la besogne abêtit, et répugne à intégrer les producteurs à la communauté civique.
I, 9-10 étudie son apparition et son rôle dans le développement de la chrématistique.
Terme grec signifiant d'abord «régime politique«, on traduit souvent aussi par «constitution«.
Elle appartient naturellement à l'homme, comme à d'autres animaux, et n'est donc pas artificielle.
Le grec theoria évoque la connaissance pure (on dit parfois «contemplation«), opposée à l'action (praxis).
N'a pas d'abord une valeur morale, mais peut désigner toute forme d'excellence (on parle aujourd'hui encore de la vertu d'un médicament).
Il revient cependant à l'éthique d'étudier les formes de l'excellence humaine.
Aristote est favorable au gouvernement des gens vertueux, attend d'eux qu'ils éduquent les citoyens à la vertu, et faisant de la vertu une condition majeure du bonheur, estime que la vocation de la cité est de permettre son développement.
Dans la Politique, Aristote se heurte à la question de savoir si la vertu est la même chez tous, compte tenu de la diversité du tissu social, et s'il y a identité ou non des vertus politique et morale.
Un assemblage de plusieurs villages constitue la cité.
Aristote a beaucoup fait pour la zoologie.
Sa compréhension du phénomène économique et politique humain est éclairée par sa connaissance des moeurs animales, et il établit un parallèle explicite entre la classification zoologique et la classification des régimes (IV,4).
«
Vocabulaire 57
Chrématistique
Terme calqué sur le grec, qui désigne l'art d'acquisition.
La famille, en effet, pour
gérer son bien, doit s'occuper d'acquérir.
En
I, 8-11, Aristote s'interroge sur la naturalité
de cet
art, et distingue entre deux variétés, dont l'une est légitime (acquérir pour faire
face aux besoins), et l'autre contre nature (s'efforcer par
le commerce d'avoir toujours
plus).
Cité (grec : polis)
À l'échelle d'une ville, forme que prend l'État chez les Grecs anciens, et qu'Aristote
juge nécessaire, de façon déjà anachronique.
I la distingue de la famille, en montrant
que la cité a pour objectif l'indépendance économique, mais au-delà le bonheur et
l'accomplissement de l'animal social et rationnel humain (cf.
ch.
1-2).
III, 3 développe
une conception juridique
de l'identité de la cité, selon laquelle elle est fonction de son
régime.
Citoyen
Membre constitutif de la cité, mais chaque cité, ou régime, définit à sa façon qui est
citoyen, qui
ne l'est pas, et les pouvoirs que cela donne de l'être.
Être citoyen, c'est
exercer des fonctions judiciaires et politiques.
Cf.
spécialement III, 1-4.
Classification des régimes
Les principaux chapitres la concernant sont III, 7-8, et IV, 3-4.
Communauté
Terme dont Aristote se sert pour désigner des entités telles que la famille et la cité,
indiquant dans un esprit organiciste, la force
du lien qui unit les individus, et même une
certaine irréductibilité du tout social à la somme de ses parties constitutives, les
individus (cf.
I, 1-2).
La critique de Platon en II montre que la cité doit être unie, mais
cependant dans la préservation des différences.
C'est sur la prise en charge ou non de
l'intérêt commun par le pouvoir qu'Aristote fonde la distinction entre régimes droits et
régimes déviants
(III, 6-7).
Communisme
Terme d'usage contemporain (il évoque une des formes du mouvement ouvrier,
développée sous l'influence de Marx aux
19e et 2oe siècles), impropre pour renvoyer au
projet platonicien de suppression de la propriété privée et de la famille critiqué en II,
1-5.
Constitution
Terme par lequel certains traducteurs rendent ce qu'on nommerait aussi bien
«régime politique» (grec: politeia).
Définition la plus complète en IV, 1, 1289a 15-18.
IV, 14-16 distinguent trois parties : la délibérative, les magistratures et la judiciaire..
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