Les premiers outils de l'homme - Outils et Préhistoire
Publié le 23/08/2013
Extrait du document
À partir de 1,6 MA, les hominidés découvrent la symétrie et inventent le biface. Cet outil est emblématique de l'industrie acheuléenne (de Saint-Acheul, dans la Somme), deuxième industrie du paléolithique inférieur. Le biface est associé à l'expansion d'Homo ergaster (ou Homo erectus) apparu en Afrique il y a 1,8 MA, qui quitte le berceau africain pour s'établir en Asie et en Europe. Sur ce
au-delà de la limite conventionnelle fixée pour la fin de cette période (1,6 MA), puisque l'on en trouve encore au néolithique.
LES ÉCLATS
Les éclats débités par percussion, minces et tranchants, sont rarement retouchés. Ils sont utilisés pour découper la viande, mais aussi râper et éplucher des végétaux (tubercules). Un bloc débité avec précision donne plus d'une trentaine d'éclats. Ils ont pu servir également à travailler le bois, mais seuls les vestiges d'outils en pierre nous sont parvenus.
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bien identifiables sur lesquels des dents ont été aménagées par encoches contiguë s.
Les «limaces» sont des pointes doubles effilées aux deux extrémités .
On connaît pour l'industrie moustérienne une soixantaine d'outils différents , avec des variantes régionales marquées.
L'INDUSTRIE OSSEUSE Les ossements et les ramures de cervidés sont désormais utilisés mais ne sont pas encore façonnés .
LE CIIATELPERRONIEN Définie à Châtelperron, dans l'Allier, cette industrie est associée aux Néandertaliens .
Elle garde les traits caractéristiques du moustérien mais intègre des outils sur lames propres au paléolithique supérieur .
Apparaissant vers -38 000, elle disparaît avant -30 000.
Son interprétation fait débat : il s 'agit pour les uns d'une évolution du moustérien sans influence extérieure; pour les autres, le châtelperronien témoigne des contacts entre Néandertaliens et hommes modernes.
LA POINTE DU CIIATELPEIRONIEN Allongée , elle a un dos abattu, obtenu par retouches abruptes continues , directes, inverses ou croisée s.
Ce dos, comme celui de la lame d'un couteau, renforce la résistance de la pointe et en permet un appointage très fin.
LES BURINS Ces outils , généralement en silex, présentent un biseau court robuste bien adapté pour entailler et rainurer les bois de renne et en extraire des baguettes destinées à la confection de pointes de sagaie .
L'industrie osseuse apparaît en effet dès cette époque , avant de se généraliser et de se diversifier à l'aurignacien .
LESOUnLS DE L'HOMME MODERNE
Entre 40 ooo ans et 35 ooo ans, l'homme moderne, Homo sapiens sapiens , présent en Afrique de l'Est et au Proche-Orient dès -100 000, se répand en Eurasie, où il supplante les Néandertaliens .
Il est associé à de nouvelles industries , celles du
/HIIéolitbiqrle supérieur, caractérisées par de nombreuses innovations technologiques.
La diversification des outils et des armes -et leur spécialisation -est spectaculaire : on en connaît plus de 100 variétés .
Un débitage l'iltionalisé .
Au débitage Levallois succède le débitage laminaire .
De gros blocs de pierre, ou nucléus, soigneusement choisis, sont préparés de manière à débiter ensuite de longues lames plates , tranchantes sur les deux bords.
Ce débitage rationalisé permet une économie considérable de la matière première : André Leroi Gourhan a ainsi calculé que Cro Magnon, premier homme moderne
présent en Europe , tirait 8 rn de tranchant utile de 1 kg de silex (contre 2 m pour Néandertal) .
Le travail du silex est facilité par un chauffage préalab le du nucléus.
Les lamelles à dos.
Elles se systématisent, car elles se prêtent particulièrement bien à la fixation sur des hampes en bois de renne rainurées : seul le bord tranchant de la lame ainsi retouchée émerge du fût.
De nouveaux outils.
Les poinçons, en os ou en silex , petites pointes très acérées, sont utilisés pour perforer les peaux .
Le développement du travail des peaux, pour l'habillement ou la couverture des habitations, suscite
également l'apparition du grttttoir, lame ou éclat en pierre, assez épais et retouché à l'une de ses extrémités.
De nouvelles armes.
Les matières osseuses, principalement des ramures de cervidés, sont façonnées pour créer de nouvelles armes (sagaie , harpon) ou en décupler la force (propulseur) ,
permettant une chasse plus efficace et adaptée aux transformations de l 'environnement au cours de cette longue période .
Les barbelures.
Ces lamelles de silex minces et allongées sont fixées au moyen d 'une résine de conifère le long du fût rainuré des sagaies, qu'elles rendent encore plus mutilantes .
Au retour de la chasse , la résine est amollie
Parmi d 'autres outils, vers -20 000 ans apparaît l'aiguille à chas , qui devient commune dans les habitats solutréens.
Elle est façonnée dans un os long, dont on détache une esquille après l'avoir préalablement rainuré , puis polie avec une pierre en grès.
Le chas est percé au moyen d'un poinçon .
Des tendons d'animaux mâchés fournissent le «fil».
LE SOLUTI~EN (ll 000·18 000 ANS) Défini à Solutré (Saône-et-Loire), le solutréen est caractérisé par les pointes à cran, plus faciles à emmancher.
La technique de retouches plates, à bords parallèles, par pression d'un retouchoir tendre en ramure, os ou bois, sur les bords en arêtes vives de la lame initiale, permet le façonnage de pointes parfaitement équilibrées au niveau du poids et extrêmement fines : certaines ont moins de 1 mm d'épaisseur .
Retouchée entièrement sur ses deux faces, la pointe est dite en feuille de laurier; sur une seule face , elle est en feuille de saule .
Dans les deux cas, ce sont des armes de chasse.
petite taille (moins de 1 cm de grand axe pour certaines) et de forme souvent géométrique (segment de cercle , triangle , trapèze) .
Entre autres usages , ces microlithes sont utilisés comme pointes de flèches ou comme barbelures fixées sur la hampe de ces mêmes flèches .
Certains équipent des couteaux à moissonner en bois de cervidé, ancêtres des faucilles .
L'invention de l'arc.
Les plus anciens arcs, mis au jour en Allemagne, sont datés de 8 ooo ans, mais ce type d'arme est représenté dans l'art pariétal du Levant espagnol dès la fin du magdalénien .
!:invention en a sans doute été favorisée par l'extension des forêts , liée au réchauffement climatique .
En orme ou en bois de résineux , à courbure unique ou à trois
avec une grande force et à une vitesse supérieure à celle qu'offre le propulseur.
r-------------1 LES OUTILS DES PAYSANS LE PROPULSEUR Invention des derniers Solutréens , surtout utilisé par les Magdaléniens, le propulseur est un • bâton» droit d'une cinquantaine de centimètres, coupé dans un merrain de cervidé, parfois dans un os, et terminé par un crochet : on pose horizontalement sur ce bâton la sagaie , contre le crochet qui la maintient en place .
L'impulsion , pour le jet, est donnée au propulseur, qui fait levier .
La sagaie est propulsée beaucoup plus loin, plus vite et plus fort.
Le chasseur peut ainsi atteindre des animaux rapides à la course .
Le propulseur, souvent gravé ou sculpté, était encore utilisé récemment par les lnuits et les Aborigènes d'Australie .
Le néolithique , période qui s 'ouvre au Proche-Orient dès le x' millénaire, correspond à la sédentarisation des hommes et à l'avènement de l'agriculture .
La pierre polie.
Le polissage, d'abord par des
à la chaleur du feu; les barbelures 1-------------~ endommagées sont ôtées et remplacées .
Le paléolithique supérieur est divisé en cultures qui se distinguent par des modes de vie, des évolutions artistiques et des industries caractéristiques, mais qui peuvent se chevaucher .
L'AURIGNACIEN (40800-25010/20010 ANS) Défini à Aurignac (Haute-Garonne) ,
l ' aurignacien se caractérise par de grandes lames à fortes retouches écailleuses, des gratto irs épais , des burins busqués, ainsi que par l'apparition des poinçons et des sagaies.
Les pointes de sagaie sont façonnées dans des baguettes prélevées dans les merrains (tronc des bois) des cervidés.
Elles peuvent être plates, à section cylindrique ou ovale , à base biseautée , fourchue ou allongée .
Les bâtons percés, en bois de renne, perforés à la hauteur d 'une ramification et souvent décorés, restent énigmatiques .
Ils pourraient avoir été utilisés pour redresser les hampes de sagaie .
LE MAGDA~NIEN (18 000·10 000 ANS) !:apparition du hameçon et du harpon coïncide avec le développement de la pêche en eau douce à la fin des temps glaciaires .
Taillé dans des bois de
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cervidés , le harpo• est barbelé sur un bord, ou sur les deux , et fix é sur une hampe; il est souvent perforé à sa base pour y passer une ligne, servant ainsi tantôt à la chasse en milieu aquatique , tantôt à la pêche .
I:!IJ,i,i iN! i 1 : HUI
Époque de transition climatique et culturelle , entre paléolithique et néolithique , le mésolithique s'étend de 10 000 ans environ à 8 000 ans pour l'Europe .
Les microlithes.
Abondantes, ces armatures de silex pointues sont de
la pierre est perpendiculaire au manche .
Cette dernière est un outil de charpentier : la plus ancienne a été découverte à Mureybet en Syrie, où les natoufiens construisirent les premières maisons maçonnées , soutenues par une charpente .
Aux champs.
Les outils des premiers agriculteurs restent rudimentaires : un
L'EMMANCHEMENT DES OunLS
Dés le paléolithique supérieur, les hommes emmanchent leurs outils et leurs armes pour donner à leurs gestes plus de précision et de force.
!:armature peut être directement forcée dans le manche, en bois ou en os, préalablement perforé au moyen d'un perçoir.
La fixation peut également se faire au moyen d'une résine, une ligature de liens végétaux venant éventuellement renforcer l'emmanchement Au IV' millénaire, les hommes du néolithique inventent la gaine en bois de cerf pour leurs haches : intermédiaire entre le manche en bois et la lame de pierre, elle amortit les chocs, évitant que la partie en pierre fasse éclater le manche en bois.
Elle permet l'utilisation de lames moins grosses , ce qui assure l'économie d'une matière première -le silex- qui se raréfie en raison d'une demande accrue .
Autre atout non négligeable : chacun des éléments peut être changé séparément s'il est défectueux .
simple bâton à fouir permet de creuser les trous pour enterrer les semences.
Pour briser les mottes , le paysan peut avoir recours à une pioche, ou houe, en bois ou bois de cerf.
Pour la récolte, la faucille apparaît dès -9500 au Proche-Orient : c'est d'abord une longue lame droite , en silex , insérée directement dans un manche recourbé.
Puis elle évolue vers la forme que nous connaissons .
Au village.
Pilons et mortiers , molettes et meules dormantes en pierre tendre servent à transformer le grain en farine.
La transformation de l'alimentation, la consommation de soupes et de bouillies entraînent l'usage d'ustensiles nouveaux : cuillères, louches et spatules sont façonnées dans des os ou du bois .
DE LA PIERRE AU MÉTAL
La métallurgie du cuivre, dont les balbutiements identifiables -7000
forgerons fabriquent de lourds outils de -.étal .
Alors seulement seront supplantés les outils lithiques, qui subsisteront pourtant jusqu 'au XX' siècle parmi les peuples que n'ont pas touché les progrès de la métallurgie et du machinisme ..
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