Les positions pratiques de Kant
Publié le 04/07/2015
Extrait du document

Les positions pratiques de Kant
Par rapport aux trois objets suprêmes de l'esprit humain, l'Âme, le Monde et Dieu, Kant, dans la Critique de laRaison Pure, nous donne un examen minutieux des diverses formes de l'illusion de la Raison Pure. Sans vouloir résumer les idées maîtresses de cet examen, indiquons au sujet de l'une des questions étudiées, l'esprit de la doctrine kantienne, ce sera en même temps l'occasion d'indiquer le point de vue critique concernant la seconde des deux préoccupations fondamentales de Kant, la signification de la vie morale.
2.1 l'Analytique et le monde des phénomènes
L'Analytique a conclu à l'universalité du principe causal dans le monde des phénomènes. Il en résulte qu'aucun phénomène dans la nature en dehors de nous ou au dedans n'échappe au déterminisme. Mais la raison, en vertu de son mouvement naturel, essaie d'y échapper. A côté de la certitude de la science newtonienne, Kant admettait (cf. Fiche 3) la certitude suprême du devoir. Or pour une conscience qui réfléchit, le devoir n'aurait pas de sens dans un monde régi par une nécessité aveugle. Il semble pourtant étrange qu'une certitude appartenant au domaine de l'action intervienne dans les recherches de la raison et commande l'esprit même de ses recherches. Cette impression doit disparaître quand on aura noté que la raison pose d'elle-même, la possibilité de remonter au-delà du déterminisme de la nature. Une raison qui reste dans les bornes de la Critique ne peut affirmer que l'homme soit absolument libre, c 'est-à-dire dégagé des liens de la causalité naturelle; elle affirme simplement que dans la mesure où une chose en soi, c'est à dire en dehors de l'expérience, peut-être pensée sans contradiction, elle devra également être dégagée de la nécessité de l'expérience.
2.2 noumène et possibilité du concept de liberté
Or cette pensée est possible puisqu'il ne s'agit pas des actions
humaines en tant qu'elles forment partie de l'enchaînement des

«
80 FICHES POUR L'ÉTUDE DE KANT
phénomènes, mais de ces actions dans la mesure où elles émanent
d'une chose en
soi et traduisent un caractère intelligible.
Nous avons
affirmé, en effet, que les phénomènes et 1 'expérience résUltent, bien
que d'une manière mystérieuse, de 1' action des choses en soi ou des
noumènes; à ceux-ci n'appartiennent pourtant aucune des catégories
qui règlent l'enchaînement de la nature.
En outre, la certitude du
devoir est incontestable.
Maintenant, si 1 'on arrive, après un examen
de l'exercice propre à la vie morale, à déduire le devoir et la liberté,
comme on a déduit la loi scientifique, ce qui se présentait comme
possible devras 'imposer.
La liberté ne sera plus un concept possible;
elle aura une
réalité véritable.
Seulement, ce sera une réalité pour
notre
action, non pour notre connaissance.
2.3 La Dialectique et le problème moral
En affirmant que l'acte moral débouche par un côté sur le monde
intelligible, l'on affirmera la portée pratique de la Raison; l'on
n'affirmera
pas que le monde intelligible nous devient connu.
La
Dialectique transcendantale soulève, au sujet de 1 'un des débats
engagés, le problème
moral; elle indique une solution du problème
de la raison pure qui doit être développée, confirmée, quand les
éléments du problème moral auront été examinés à leur endroit
propre.
3.
Les Fondements de la métaphysique des moeurs
3.1 la «bonne volonté»
Les Fondements de laMétaphysique des Moeurs exposentd 'une
manière accessible à 1 'homme éclairé la
«morale» de Kant d'après
1 'esprit critique.
ll est caractéristique
que la déduction transcendantale
du devoir et de la liberté ait été préparée par une analyse aussi soignée
que possible de la conscience morale concrète.
Pour celle-ci, la
valeur morale suprême
réside dans la «bonne volonté», c'est-à-dire
la volonté bonne
sans spécification, sans égard aux résultats obtenus.
Le caractère essentiel de la vie morale, c'est l'intention pure.
Mais
pour cette
même conscience 1 'intention ne se confond avec aucune
inclination
au plaisir, à la pitié ni même à la bienveillance.
La bonne
volonté
se présente comme une volonté à la fois contrainte et
contraignante: elle obéit
au devoir et elle est elle-même constituée
intérieurement par
le devoir..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Les positions spéculatives de Kant
- Les règles pratiques et l'idéal moral : préparation de la métaphysique des mœurs. — KANT
- Emmanuel KANT ( 1 724-1804) Théorie et pratique, chapitre II
- explication de texte Kant sur le bonheur comme idéal
- → Support : Emmanuel Kant, Fondements de la Métaphysique des Moeurs, 1785