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LES PHILOSOPHIES HELLENISTIQUES STOICISME, ÉPICURISME, SCEPTICISME

Publié le 03/10/2013

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La mort d'Alexandre (323 av. J.-C.), point de départ de ce que les historiens nomment l'époque hellénistique, ne marque pas seulement une césure dans l'histoire de la Grèce. Suivie de peu par la mort en 322 du dernier philosophe classique de la Grèce, Aristote, elle colncide avec une rupture tout aussi nette dans l'histoire de la philosophie, rupture que les mutations historiques liées à la conquête des cités grecques par la Macédoine ont contribué à provoquer. Ce n'est pas un hasard si le plus ample et le plus complet des dialogues de Platon s'intitulait la République et si c'est dans le cadre d'une réflexion sur l'Etat qu'il y exposait sa théorie philosophique. La perte de l'indépendance des cités grecques a pour premier effet, dans l'ordre spirituel, de dissocier l'unité de l'homme et du citoyen, du philosophe et du politique, de l'intériorité et de l'extériorité, de la théorie et de la pratique, bref, cette « belle totalité avec soi « qui caractérise, selon Hegel, l'âge classique de la Grèce, ce temps où l'homme se sentait chez soi dans la cité. Au moment où le cadre traditionnel de la cité grecque s'efface devant un Empire dont les décisions échappent à la critique comme à la délibération de ses sujets, le philosophe se trouve confiné soit dans la théorie pure, soit dans la prédication simplement morale,_ dès lors que la politique, forme la plus haute de la praxis pour les Grecs, cesse de ...

« dépendre de lui pour relever d'un maître étranger.

C'est le moment où la liberté de l'homme libre, qui jusque-là se confondait avec l'exercice des droits civiques, se trans­ mue, faute de mieux, en liberté intérieure; où les idéaux grecs d'autarcie et d'autonomie, qui cherchaient jusqu'alors à se satisfaire dans la cité, se trouvent confiés aux seules ressources spirituelles de l'homme individuel; où la spécu· lation sur la nature tend à n'être plus que l'auxiliaire d'une morale préoccupée avant tout de procurer à chacun le salut intérieur.

Mais c'est aussi le moment où la dissolution même des anciens cadres politiques, en même temps que les brassages de populations consécutifs à la conquête d'Alexandre, feront naître des solidarités nouvelles : ce temps verra la naissance du cosmopolitisme.

Moins soucieuses de dire l'Etre que de consoler ou de tran· quilliser les hommes, les philosophies de l'époque hellé­ nistique n'atteindront pas à la vigueur théorique du pla­ tonisme ou de l'aristotélisme.

Leur physique même sera souvent d'emprunt.

Préoccupées de donner une réponse immédiate aux problèmes d'adaptation posés à l'individu par les transformations sociales, elles auront un caractère et une fonction « idéologiques » plus marqués que les philo· sophies de l'âge classique.

D'un autre côté, elles sauront atteindre un niveau d'universalité suffisant pour figurer, en face des épreuves de la vie, diverses attitudes possibles de la conscience, qui apparaîtront vite comme autant de catégories intemporelles ou de stéréotypes culturels propo· sés à l'homme d'Occident.

Il suffit de nommer les trois grands courants hellénistiques : stoicisme, épicurisme, scepticisme, pour s'apercevoir qu'il s'agit là de trois « arts de vivre » qui, par-delà les circonstances historiques de leur apparition, resteront en tous temps offerts à notre imita· tion.

C'est à l'époque hellénistique que naît le concept popu· laire de la philosophie, qui désigne un certain art, difficile certes, mais en droit accessible à tous, de vivre heureux même dans des circonstances contraires.

C'est à un tel concept que se réfère encore aujourd'hui l'expression « prendre les événements avec philosophie »,. »

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