Les philosophes classiques pensaient que la connaissance de soi-même conduirait à la libération de la personne ; or, les progrès de la psychologie ont souvent pour conséquence pratique le conditionnement de l'homme par l'homme. Une telle évolution est-elle inéluctable ?
Publié le 25/06/2009
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introduction. — En attendant le train, nous avons souvent lu en haut de la bascule établie sur le quai ou dans la salle d'attente cette invitation à se peser : « Qui souvent se pèse bien se connaît ; qui bien se connaît bien se porte «. Si la première de ces assertions est fort discutable, la seconde à la condition évidemment de l'appliquer à la seule connaissance de l'organisme et de la bien comprendre, est assez judicieuse : il faut nous bien connaître pour déterminer le régime qui nous convient. Ce principe vaut également dans le domaine psychique. Aussi Socrate avait-il fait sien le précepte qu'il avait lu sur le fronton du temple de Delphes : Connais-toi toi-même «, et les philosophes classiques qui se rattachent à sa descendance spirituelle estimaient-ils que, se connaissant bien, l'homme deviendrait vraiment homme, c'est-à-dire un être réellement autonome, une personne. Or voilà que, depuis près d'un demi-siècle, les progrès de cette connaissance ont souvent permis, au contraire, de graves attentats contre la personnalité humaine. On a mis au point ce que G. Marcel appelle des « techniques d'avilissement « au moyen desquelles ceux qui en disposent conditionnent les individus à leur gré et les rendent semblables à des robots. Certains redoutent le danger, grand pour l'homme, de voir le recours à ces techniques se généraliser. Mais cette généralisation est-elle inévitable et faut-il craindre que les progrès de la psychologie aboutissent à asservir l'homme au lieu de le libérer ?
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