Les passions suffisent-elles à expliquer la violence ?
Publié le 03/03/2004
Extrait du document
PASSION (lat. passio; de pati, supporter, souffrir)
Gén. La passion se définit en s'opposant d'abord à l'action (tel est son sens premier), puis à la raison (sens plus tardif). L'acception courante du terme désignant un attachement dominant (comme dans l'expression « la passion du jeu ») évoque encore l'idée d'une dépendance dont on pâtit davantage qu'on ne la choisit et qui peut être déraisonnable. Phi. En grec pathos, opposé à action. Chez Aristote, une des dix catégories, qui désigne l'accident consistant à subir une action. De même, au xvii' siècle, les passions comprennent tous les phénomènes passifs de l'âme. Ainsi, pour Descartes, les passions de l'âme sont les mouvements qui se produisent en elle quand, « touchée du plaisir ou de la douleur ressentie dans un objet », elle le poursuit ou s'en éloigne. La passion s'oppose plus précisément à la raison dès lors qu'à partir du xviiie siècle on la définit comme une tendance assez puissante pour dominer la vie de l'esprit. Ainsi, pour Kant, les passions relèvent de la faculté de désirer et sont des « tendances qui rendent difficile ou impossible toute détermination de la volonté par des principes ».
VIOLENCE (lat. vis, force, violence)
Gén. Force impétueuse au propre comme au figuré. Phi. pol. Emploi illégitime ou du moins illégal de la force. L'application du droit par la force n'est pas à proprement parler une violence (on évoque ainsi la violence policière quand les forces de police bafouent le droit au lieu de le faire appliquer). L'expression de « violence légitime » semble donc paradoxale.
Liens utiles
- Les passions qui affectent l'individu suffisent-elles à expliquer la violence qui règne entre les hommes ?
- La violence de l'homme vient-elle de ses passions ?
- Explication du texte de Nietzsche, extrait de Humain, trop humain : « Ces deux points de vue suffisent à expliquer toutes les mauvaises actions exercées par des hommes sur les hommes : on veut son plaisir, on veut s'éviter le déplaisir. »
- Comment expliquer persistance de la violence ?
- Les passions suffissent-elles pour expliquer les crimes et les guerres ?