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Les oeuvres d'art peuvent-elles être utiles ?

Publié le 19/01/2004

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Pourquoi la nature ? Kant veut signifier par l'emploi du mot nature:* que la création ne s'apprend pas. Un savoir-faire s'apprend et le grand artiste l'a acquis. Mais il permet de re-faire ce qui a été fait, d'imiter les grands, il ne permet pas de créer. Le savoir-faire est une condition nécessaire mais pas suffisante. La création relève du don, de la nature définie comme ce qui est donné et n'est pas l'oeuvre du savoir et du travail. * puisque pouvoir créer est un don, celui-ci n'est pas intelligible. Le génie invente les règles au fur et à mesure qu'il crée, sans avoir pensé ces règles et sans les avoir voulues. L'artiste est inspiré au sens où il ne maîtrise pas entièrement ce qu'il est en train de faire, où, dans ces moments là, il n'a plus l'impression d'être l'auteur de son oeuvre. La nature est ici ce qui est spontané, non pensé et ne dépend pas de notre pouvoir décisionnel ou intellectuel.

« [II.

Les oeuvres d'art sont nécessaires à l'humanité, donc utiles au sens fort] [1.

Elles sont avantageuses pour l'homme (sens faible de l'utilité), au sens où elles lui procurent du plaisir] Hume définit la beauté par sa fonction : est « belle » l'oeuvre qui nous plaît par sa tendance à produire une finagréable.

Hume pense que l'accord des jugements est le signe d'une sensibilité physiologiquement commune.

Noussommes physiologiquement ainsi constitués que certains sons, couleurs, formes nous agréent. HUME : Notre sens de la beauté dépend énormément de ce principe ; quand un objet a une tendance à causer du plaisir à son possesseur, on le regardetoujours comme beau : comme tout objet qui a tendance à produire de ladouleur, est désagréable et laid.

Ainsi la convenance d'une maison, la fertilitéd'un champ, la force d'un cheval, la capacité, la sécurité et la rapidité denavigation d'un vaisseau forment la principale beauté de ces différents objets.Ici l'objet, qu'on appelle beau, plaît seulement par sa tendance à produire uncertain effet.

Cet effet est le plaisir ou l'avantage d'autrui.

Or le plaisir d'unétranger, pour qui nous n'avons aucune amitié, nous plaît seulement parsympathie.C'est donc à ce principe qu'est due la beauté que nous découvrons en toutechose utile.

Combien considérable est ce genre particulier de beauté, laréflexion le fera aisément paraître.Tout objet qui tend à causer du plaisir à son possesseur, ou qui, en d'autrestermes, est la cause propre du plaisir, plaît sûrement au spectateur par unesubtile sympathie avec le possesseur.

On estime belles la plupart des oeuvresde l'art en proportion de leur propriété à leur emploi par l'homme ; et mêmebeaucoup des productions de la nature tirent leur beauté de cette source.Plaisant et beau, en la plupart des cas, c'est une qualité, non pas absolue,mais relative et elle ne nous plaît que par sa tendance à produire une finagréable. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Existe-t-il un critère universel de la beauté et quel est-il ?2 Ce critère du beau varie-t-il selon qu'il s'agit d'une beauté naturelle ou d'un produitde l'art ?3 Comment expliquer que nous puissions trouver de la beauté dans un objet que nous ne pouvons pas posséder niutiliser personnellement ? Réponses: 1 - Il existe un critère universel de la beauté : nous appelons beau l'objet qui produit en nous un plaisir lié à sonutilité.2 - Non, car le beau est toujours au fond l'utile3 - Par un phénomène de « sympathie », nous nous identifions à d'autres hommes qui pourraient jouir de cetteutilité. L'oeuvre est utile, au sens faible où elle est avantageuse à l'homme. [2.

La création des oeuvres d'art est une nécessité vitale pour l'artiste.

Elles sont utiles au sens fort] De nombreux témoignages d'artistes convergent vers une idée commune ils n'auraient pas pu se passer de créer, etde créer ces oeuvres-ci.

La création obéit donc à des impératifs d'ordre quasi vital.

Prenons l'exemple de lapsychanalyse.

Freud montre que l'artiste est au départ un homme introverti, « qui frise la névrose » (Introduction àla psychanalyse).

La création lui permet de donner à ses pulsions une satisfaction détournée, incarnée dans l'oeuvred'art.

Celle-ci revêt du coup une fonction salutaire au sens fort, pour l'artiste (elle préserve sa santé mentale) etpour la société, qui se retrouve dans l'oeuvre achevée alors qu'elle était menacée par les pulsions qui y présidaient. C'est le processus de « sublimation », qui définit une utilité vitale des oeuvres d'art.. »

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