Les niveaux de conscience.
Publié le 22/02/2012
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La notion de « niveaux de conscience » n'est pas nouvelle. Sans doute a-t-elle reçu un regain d'actualité depuis que la physiologie (particulièrement avec Hughlings Jackson et Sherrington) a déterminé des niveaux fonctionnels dans le système nerveux, chacun de ces niveaux se trouvant normalement intégré par le niveau supérieur, capable aussi bien de l'utiliser que de l'inhiber.
Maine de Biran distinguait dès son « Mémoire sur les habitudes », une conscience « passive » n'ayant ni subjectivité (c'est-à-dire n'impliquant pas le « moi ») ni connaissance d'un monde extérieur (donc n'ayant pas notion d'objet), ...et une conscience personnelle caractérisée par l'effort volontaire qui implique le « moi » et le monde résistant au moi.
La psychologie classique distingue de même une « conscience spontanée ou immédiate » qui serait abandon au vécu et participation irréfléchie à un environnement non distingué du moi, ...et une « conscience réfléchie » supposant conscience de soi, conscience de l'Univers, mémoire, conscience du Temps avec un passé et un avenir pour le « moi ». Ainsi Albert Burloud reconnaît-il expressément des niveaux de conscience qui n'ont rien à voir avec le préconscient ou l'inconscient: tels que les a décrits Freud, et qui seraient simplement des « degrés » de la conscience elle-même, aussi distincts les uns des autres que le sont par exemple le type de conscience de l'enfant de 2 ans, celui de l'enfant de 7 ans, celui de l'adolescent et de l'adulte.
Un certain nombre d'expériences peuvent être évoquées à l'appui de cette hypothèse :
Au cours de l'anesthésie qui précède toute intervention chirurgicale, la perte de conscience se fait graduellement : les mouvements volontaires (et donc le langage articulé) se perdent d'abord, ainsi que la sensibilité tactile et kinesthésique (c'est à ce stade que les chirurgiens estiment que le patient est endormi). A ce stade certaines sensations (et spécialement les sensations auditives, qui se révèlent les plus « résistantes ») persistent dans un type de conscience sans référence à un « moi » ni à un univers extérieur. Ainsi une « conscience sensible » subsiste alors que la conscience réfléchie et le monde objectif ont cessé d'être.
Les expériences de « conscience diminuée » sont du même genre. Au cours de l'insulinothérapie (traitement institué par Sakel pour les schizophrénies et qui consiste à injecter des doses mesurées d'insuline), le sujet traité passe, de la conscience au coma insulinique, par plusieurs niveaux.
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