Les mythes selon Platon
Publié le 10/10/2020
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«
moitiés se cherchent, et tendent à ne faire qu'un à nouveau: c'est l'origine de l'amour, qui unit hommes et
femmes, ou bien amants dans la sagesse, qui se pratique à deux dans le dialogue philosophique.
2.
LES IDÉES
Le Phèdre présente l'âme humaine comme un char ailé, composé d'un cocher et de deux chevaux: l'un,
excellent, tire le char vers le haut, l'autre, médiocre, le tire vers le bas.
Lorsque le premier est le plus fort, l'âme
devient divine, et ses ailes sont plus développées; lorsque c'est le second qui domine, l'âme reste embourbée
dans le corps, et ses ailes sont anémiées.
Le lieu le plus élevé que l'âme puisse atteindre, si le cocher sait
dompter le mauvais cheval, c'est le lieu des idées, où sont connues la justice en soi, la beauté en soi, etc.
Ce
lieu est celui où se nourrit l'âme.
Parce que l'attelage est toujours imparfait, l'âme s'élève et rechute sans cesse,
témoignant de la difficulté de l'étude philosophique, de la force de distraction que représentent les choses
corporelles.
Le Phédon présente par une image frappante le contraste du lieu naturel de l'âme et du piège qu'est pour elle le
sensible.
Nous sommes, dit Platon, comme des hommes qui habiteraient sous la mer, pour qui tout est trouble,
qui prennent la mer pour le vrai ciel, qui vivent dans un bourbier de vase et un décor rongé par le sel marin.
Si
nous pouvions surmonter notre paresse et regagner la surface, nous verrions la lumière véritable, et la beauté
des choses du monde terrestre: le lieu des idées est lumineux, ses contours sont nettement délimités.
Le lieu
où nous vivons, au contraire, est flou et imprécis: les choses s'y mélangent et nous demeurons dans la
confusion.
3.
LA CONVERSION DE L'ÂME
La difficulté de la connaissance exige une conversion de l'âme à un nouveau style de vie, que figure l'allégorie
de la Caverne (La République, VII).
Imaginons des hommes ? nous sommes ces hommes ? enchaînés au fond
d'une caverne, incapables du moindre mouvement, le visage tourné vers une paroi sur laquelle défilent des
ombres.
Ces ombres sont portées par d'autres hommes qui passent derrière les prisonniers, en tenant des
objets fabriqués divers, éclairés par un feu au fond de la caverne.
La réalité, pour eux, ce sont les ombres qu'ils
voient.
Si l'on délivre un prisonnier de ses chaînes, il souffrira de marcher; qu'on le force à regarder vers la
lumière, il sera ébloui, et croira ne voir que des choses sans consistance, incapable de reconnaître les choses.
»
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