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Les maladies professionnelles : LE TRAVAIL, C'EST LA SANTE ?

Publié le 24/08/2013

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En France, c'est la victime — ou ses ayant-droits — qui doit entreprendre les démarches menant à la reconnaissance d'une maladie professionnelle. Ce n'est pas le rôle des médecins généralistes ni des médecins du travail, même s'ils peuvent composer le dossier. La dédaration doit être accompagnée d'un certificat médical initial descriptif établi par un médecin. Le travailleur doit adresser sa déclaration à la CPAM (Caisse Primaire d'Assurance Maladie) ou à la Caisse de mutuelle sociale agricole dont il dépend. Pour demander la reconnaissance du caractère professionnel de sa maladie, il dispose à l'heure actuelle d'un délai de deux ans à partir de la date à laquelle il a été informé de l'existence d'un lien possible entre ses problèmes de santé et son activité professionnelle.

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« symptôme dominant des TMS.

D'après une étude citée par !'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail , selon les pays, entre 13 et 44 % des travailleurs présentent des douleur s dorsales et entre 9 et 37 % des douleurs musculaires dans les bras etfou les jambe s liées aux TMS .

Dans de nombreux pays, depuis 1990 , les TMS sont devenu s la première maladie profe ssio nnelle déclarée .

Ce phénomène est probablement lié à une évolution de l'écono mie : augmentation des cadences par le travail en flux tendus et par l'automatisation des tâches lourdes , ce qui rend les travaux non mécanisés plus répétitifs .

D'autres hypothèses expliquent cette croissance considérable des TMS , comme la possibilité de déclarer ces troubles en maladie professionnelle avec un tableau élargi depuis 1991 et, en particulier, l'introduction des douleurs lombaires (lombalgies) dans les tableaux en 1998.

D'autres facteurs, moins évidents à démontrer, comme le stress ou les contraintes psychologiques, peuvent également être pris en compte.

Leur dépistage reste toutefois particul ièrement délicat.

Métiers concernés Les causes des TMS sont multiples et concernent de nombreux secteurs d'activités : bâtiment et travaux publics, travaux d'assemblage, de montage et de conditionnement, grande distribution, confection (cuir, chaussure, habillement .

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), agroalimentaire (industrie de la viande).

Les professions les plus touchées sont les opérateurs d'assemblage ou de conditionnement, les caissières des grandes surfaces, les dépeceurs de viande, les couturiers sur cuir ...

Prévention La prévention des TMS repose sur la limitation des gestes répétitifs grâce à différentes mesures : •l'aménagement du poste de travail : rapprocher les éléments des opérateurs dans les activités d'assemblage, adapter l'outil pour limiter les efforts, adapter le produit (par exemple, prévoir un composant plastique plus souple pour limiter les efforts au montage) ; • l'institution de temps de récupération distincts des temps de pause , ou de pauses courtes mais fréquentes , en faisant varier les gestes avec, entre autres, une rotation entre différents postes.

Dans ce cadre, c'est une intervention sur l'organisation de travail qui doit être envisagée ; •la réalisation d'étirements durant les heures de travail.

LES SURDITtS PROFESSIONNELLES Description L'exposition prolongée et excessive au bruit entraîne une perte progressive de l'audition .

Cette nuisance sonore pourrait également induire différents troubles comme l'hypertension artérielle, des troubles de l'équilibre, de l'attention ou de la mémoire, une fatigue musculaire , une tension nerveuse, une agressivité, une anxiété, des insomnies ou des difficultés relationnelles.

Selon une enquête du ministère du Travail , sur 13,5 millions de salariés, 21,3 % déclarent ne pas entendre une personne qui leur parle normalement ou ne pouvoir l'entendre que si elle élève la voix.

27 % seraient même exposés à des bruits supérieurs à 85 dB, le seuil de tolérance.

Ces affections représentent actuellement près de 33 % des rentes versées par la Sécurité sociale pour la réparation de l'ensemble des maladies professionnelles .

Métiers concernés Le bruit représente une nuisance importante dans le monde du travail, qui touche de nombreux secteurs économiques et activités professionnelles.

Les salariés qui en souffrent le plus sont ceux qui travaillent dans les métiers de la métallurgie, du bâtiment et des travaux publics , des mines , du bois, du textile, de l'imprimerie , mais aussi dans les ateliers de tôlerie ou les unités d'emboutissage.

Prévention Des dispositifs réglementaires ont été mis en place pour la prévention des troubles liés à l'exposition professionnelle au bruit.

Afin de mieux protéger les travailleurs , une directive européenne récente (5 décembre 2002) a réduit de 3 dB la valeur limite d'exposition quotidienne au bruit.

Le seuil doit ainsi passer de 90 à 87 dB.

Elle prévoit aussi des obligations pour l'employeur en termes de protection à la fois collective et individuelle : • en cas de dépassement de la limite, il doit informer les travailleurs du risque encouru ; • lorsque l'exposition sonore quotidienne (pour 8 heures) subie par un travailleur atteint ou dépasse 85 dB, il doit lui fournir des protecteurs auditifs individuels ; • lorsque cette exposition dépasse le niveau de 87 dB, toutes les dispositions nécessaires doivent être prises pour que les protecteurs individuels soient réellement utilisés (affichage , règlement intérieur.

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); • en ce qui concerne la prévention collective, les locaux doivent être aménagés par l'employeur de façon à minimiser le risque de troubles auditifs ; •enfin, si le niveau d'exposition dépasse 80 dB et qu'il existe un risque pour la santé, la directive institue le droit, pour les travailleurs, de bénéficier à titre préventif d'un examen gratuit de leur audition.

PATHOLOGIES LIÉES À t' AMIANTE Description L'amiante est un matériau ayant largement été utilisé à partir de 1950 et ce, jusqu'à la fin des années 1980 , en raison de ses nombreuses propriétés, notamment de sa résistance à la chaleur.

ces fibres peuvent provoquer des maladies respiratoires d'une extrême gravité, comme : • l'asbesto se, une fibro se interstitielle diffuse et progressive du poumon.

Elle peut apparaître dix à 20 ans après le début de l'exposition et entraîne une insuffisance respiratoire , puis cardiaque ; • le mésothéliome, un cancer de la plèvre (l'enveloppe externe des poumons) qui se développe en général 30 à 40 ans après le début de l'exposition à l'amiante.

Cette exposition est d'ailleurs pratiquement la seule cause connue de mésothéliome pleural à ce jour.

Exceptionnellement, le mésothéliome touche le péritoine (membrane tapissant les cavités pelvienne et abdominale) ou le péricarde (membrane enveloppant le cœur) .

On parle alors de mésothéliome péritonéal ou péricardique ; • les cance rs broncho-pulmonaires et les tumeurs pleurales primitives, c'est-à- dire survenant chez une personne sans antécédent d'asbestose .

L'amiante peut aussi être à l'origine de lésions pleurales bénignes, qui se présentent sous la forme de plaques calcifiées, d'un épaississement de la plèvre ou d'une pleurésie .

Reconnues comme « consécutives à l'inhalation de poussières d'amiante » (tab leaux 30 et 30 bis des maladies professionnelles), ces maladies ont une caractéristique commune : elles se déclarent après un long temps de latence .

La plupart sont incurables.

Pour l'année 1996, en France, le nombre de décès attribuables à une exposition à l'amiante est estimé à environ l 950 (750 par mésothéliome et l 200 par cancer du poumon ).

Métiers concernés L'immense majorité, sinon la totalité, de ces maladies s'explique par des circonstances d'origine professionnelle ou para-professionnelle.

D'abord observées presque exclusivement dans les métier s de l'extractio n de l'amiante et de son conditionnement, ou pour les postes comportant une exposition quasi permanente (constructio n navale ou métiers de calorifugeurs), les pathologies liées à l'amiante ont ensuite touché une population beaucoup plus large .

L'utilisation de l'amiante s'est, en effet, étendue à de nombreux secteurs (bâti ment , électriciens , chauffagistes, carrossiers, garagistes, bijoutiers, prothésistes dentaires, laborantins, etc.) avec des expositions généralement plus faibles et intermittentes .

Depuis le l " janvier 1997, la France interdit de fabriquer, d'importer , d 'expo rter ou de mettre en vente des produits contenant de l'amiante .

Au niveau européen, une directive de juillet 1999 impose cette mesure aux États membres qui doivent la mettre en œuvre au plus tard en janvier 2005.

DIFFICULTÉS D 'IDENTIFICATION Malgré la progression considérable du nombre de maladies du travail répertoriées, une grande partie d'entre elles ne sont toujours pas constatées ni déclarées comme telles par les patients .

Diverses raisons sont invoquées pour expliquer cette situation : • les médecins ne sont pas suffisamment formés et sensibilisés au problème des maladies professionnelles ; • les salariés manquent d'informations et beaucoup de patients se font soigner de tout symptôme d'imprégnation toxique ou de toute maladie qui, pour eux, présente un caractère professionnel.

Dans cette démarche, le médecin du travail occupe, bien entendu, une place privilégiée, puisqu'il est souvent le premier, et quelquefois, le seul observateur des dommages causés par les nuisances professionnelles , qu'elles soient de nature physique, chimique , biologique, ou liées à l 'organisation du travail.

Cette mission d'investigation et d'information, obligatoire dans les entreprises depuis 1946 , a largement contribué à réduire ces nuisances professionnelles, à en détecter les premiers effets, et à éviter ainsi souvent l'apparition de la maladie .

ROLE DE L'EMPLOYEUR L'employeur est aussi responsable de l'application des mesures de prévention médicale.

Il ne saurait en être déchargé par le seul fait d'organiser un service de médecine du travail dans l'entreprise , ou d'adhérer à un service médical inter entreprises.

li doit notamment veiller, avec l'aide du médecin du travail, à : • améliorer les conditions de travail ; • adapter les postes et les techniques à la physiologie humaine ; • protéger les salariés contre les risques existants dans l'entreprise .

Le chef d'entreprise est également tenu d'info rmer les travailleurs des dangers présentés par les produits qu'ils manipulent.

L'étiquetage informatif des substances et préparations constitue l'un des éléments de cette information.

sans parleur à leur médecin de l'origine i---------------; professionnelle de leur patholog ie ; • les démarches administratives permettant la déclaration et la reconnaissance des maladies profe ssionnelles restent complexes ; •les chefs d'entreprises peuvent exercer des pressions sur les salariés, surtout dans le privé.

Dans le secteur public, où la sécurité de l'emploi est assurée, les déclarations de maladies profes sionnelles sont de fait bien plus fréquentes que dans le secteur privé ; • les systèmes d'indemnisation sont insuffisants ; • le salarié peut craindre un changement de poste éventuel ; • certaines maladies profe ssio nnelles n'engend rent pas de gêne importante.

R6LE DU CORPS MÉDICAL La prévention des maladie s professionnelles est d'autant plus importante qu'un nombre non négligeable d'entre elles sont particulièrement graves.

Les médecins jouent un rôle important dans ce domaine grâce, notamment, au repérage des premiers signes des effets néfastes des nuisances professionnelles.

Leur participation active à la prévention repose également sur la déclaration , au médecin inspecteur régional du travail, LE HARCÈLEMENT MORAL La notion de harcèlement moral n'est apparue que récemment.

La loi de modernisation sociale du Code du travail du 17 janvier 2002 (reprenant celle du 13 juillet 1983) stipule ainsi que« aucun salarié (ou fonctionnaire) ne doit subir des agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptibles de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d'altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel ».

Le harcèlement moral constitue un problème de santé publique, comme en témoignent les résultats d'une grande enquête internationale réalisée en 1996 (International Crime {Victim} Survey) .

Parmi les travailleurs français interrogés dans le cadre de cette étude, 11,2 % des hommes et 8 ,9 % des femmes disaient avoir subi une agression au cours de l'année précédente et près de deux femmes sur 20 se plaignaient de harcèlement sexuel.

Si la déclaration et la reconnaissance du harcèlement moral restent délicates, il en va pourtant des conditions de travail et de la santé physique et mentale du salarié .. »

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