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Les lois de la cité ont-elles pour but la paix ou la vertu ?

Publié le 17/01/2022

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La Cité politique, c'est l'État, l'ensemble des institutions qui organisent l'exercice de l'autorité légitime à l'intérieur d'une communauté nationale. Les lois de la Cité sont les règles définies par cette autorité souveraine. Par ailleurs, la vertu, dans son sens large, désigne une « disposition permanente à vouloir le bien « (Lalande). Il s'agit donc d'un concept qui renvoie à la morale, et celle-ci a pour objet les règles de la conduite, que ces règles soient celles de l'habitude ou celles d'une morale idéale. Une réflexion sur les buts que visent les lois politiques ne peut donc être séparée d'une réflexion, explicite ou non, sur ce qu'autorise ou interdit la morale. Pour répondre à la question : « Les lois de la Cité politique ont-elles pour but la paix ou la vertu ? «, nous devrons donc nous demander quels rapports la politique entretient avec la morale.

  • I) Les lois ont pour but la paix plutôt que la vertu.
a) La vertu est une utopie. b) Les lois doivent garantir la liberté. c) La paix est plus importante que la vertu.

  • II) Les lois devraient avoir pour but la vertu plutôt que la paix.
a) Les lois expriment la morale. b) La vertu est le principe de la démocratie. c) La paix peut être inique et indigne.
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« ou encore : « Le désir de régner est si puissant qu'il envahit le coeur de ceux-là même qui n'ont aucune chance d'accéder au pouvoir. » Il n'y a pas d'enquêtes psychologique qui permette de comprendre l'apparition de la volonté ; inconditionnée,première, elle se trouve séparée de la « constitution naturelle » des hommes.

« Deux choses s'opposent à ce que nous puissions changer : d'abord nous ne pouvons pas résister au penchant de notre nature ; ensuite, un homme àqui une façon d'agir a toujours parfaitement réussi n'admettra jamais qu'il doit agir autrement.

C'est là que viennentpour nous les inégalités de la fortune : les temps changent, et nous ne voulons pas changer.

De là vient aussi lachute des cités, parce que les républiques ne changent pas dans leurs institutions avec le temps. » ( « Tite-Live », III, 9). Il n'y a pas de traits psychologiques donnés que posséderait en propre l'homme politique « prédestiné », car la politique n'est pas affaire de psychologie.

Elle est affaire de « virtù », concept qu'on atteint lorsqu'on a évacué tout ce qu'elle n'est pas, un peu comme on arrive au concept d'inconditionné lorsqu'on a évacué toutes les conditions.La « virtù » comme la volonté kantienne, ne recouvre rien pour l'intelligence: elle est non-lieu de la raison spéculative.

Elle est ce qui reste et qui pourtant change tout.

Pour l'intelligence, la « virtù » est une déroute.

Elle apparaît dans l'espace où l'intelligence est contrariée, comme la fortune au même niveau qu'elle. 2) La fortuna. La notion de « fortuna » est la monnaie d'une vision du monde.

Elle n'a pas le statut d'un concept. « La multitude lui [la Fortune] donne le nom de Toute-puissance, parce que quiconque reçoit la vie en ce monde éprouve tôt ou tard sonempire. Souvent, elle tient les bons abattus sous ses pieds tandis qu'elle élève les méchants, et si parfois elle fait unepromesse, jamais on ne la lui voit tenir. Elle renverse de fond en comble les Etats et les royaume au gré de son caprice, et elle ravit au juste le bienqu'elle prodigue au pervers. Cette déesse inconstante, cette divinité mobile place souvent ceux qui en sont indignes sur un trône où ceux qui lemériteraient n'arrivent jamais. Elle dispose du temps au gré de sa volonté ; elle nous élève et nous renverse sans pitié, sans loi et sans raison. Personne ne sait de qui elle est fille, ni de quelle race elle est née : ce qu'il y a de certain seulement, c'est que Jupiter lui-même redoute sonpouvoir...

» (« Capitolo de la Fortune ») La fortune n'existe que pour dire la neutralité du monde en matière politique ; elle remplit une fonctiond'évacuation.

Par la fortune, le monde « pré-civil » (celui qui précède l'acte par lequel l'homme se fait politique) est vide. La fortune n'est pas la Providence.

Elle en est au contraire une double négation.

Elle nie tout le pays religieuxd'où elle est née ; mais encore elle sert à récuser ce qui pourrait être donné comme son équivalent laïcisé ouathée : la régularité implacable de l'ordre des choses. On ne peut rien savoir de ce que veut la vertu.

Il n'y a pas de science de la fatalité : l'ordre du monde n'estpoint une base scientifique possible de l'ordre politique. La fatalité est une catégorie mentale qui se conjugue au futur antérieur, non au présent, ni non plus au futur.Tout aura été nécessaire demain, mais cette nécessité ne peut pas être décryptée dans les événementsd'aujourd'hui qui pourtant, dès demain, apparaîtront comme « ayant été nécessaires » dans la catégorie de « l'avoir-été ». Lorsque les choses du monde, prises globalement sont réputées fatales, l'homme soumis à cette fatalité n'a plusqu'à en lire les signes.

Le signe n'est pas la cause de ce qui arrive, il n'en est pas une partie à partir de laquelle onpourrait, grâce à un calcul intellectuel inférer le tout : il en est l'avertissement.

Avertissement toujours confus,opaque, équivoque.

Le signe parle bien de la chose dont il veut parler, mais en une langue à ce point détournée quela sémiologie qu'il appelle est ambiguë ; après coup on saura que les prodiges étaient des signes. La fortune est ce qui suscite l'opposition de la « virtù ».

Rapport à cette « virtù », elle est une résistance, un obstacle, mais elle est aussi la porteuse des occasions d'agir.

Elle est ce à quoi l'homme affronte son humanité. La fortune appelle la « virtù » comme son partenaire et comme son répondant.

Elle tire son nom de la confrontation : si elle est fortune, c'est pour une volonté qui désire imprimer sa « virtù » dans le cours du monde et en faire un phénomène de ce monde. L'absolu qu'est la « virtù » rencontre la fortune sous les espèces du changement, de l'imprévisible mouvant.

Mais elle n'est pas un libre arbitre en lutte avec le libre arbitre de l'homme.. »

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