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Les limites a priori de la connaissance de KANT

Publié le 05/01/2020

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kant
Toute ignorance est, ou bien ignorance des choses, ou bien de la détermination et des limites de ma connaissance. Quand l’ignorance est accidentelle, elle doit me pousser dans le premier cas à une investigation dogmatique concernant les choses (les objets), dans le second cas à une investigation critique des limites de ma connaissance possible. Mais que mon ignorance soit absolument nécessaire, et donc me dispense de toute autre investigation, c’est ce qu’on ne peut prouver empiriquement, par l’observation, mais seulement de façon critique, en établissant les principes des sources premières de notre connaissance. La détermination des limites de notre raison ne peut donc avoir lieu que par des principes a priori ; cependant ses bornes peuvent être connues a posteriori, bien qu’il ne s’agisse alors que de la connaissance indéterminée d’une ignorance qui ne sera jamais entièrement surmontée, parce que, en tout savoir, il reste toujours encore quelque chose à savoir. La critique de la raison elle-même est seule à nous donner la possibilité d’une connaissance de l’ignorance comme une science, alors que l’autre connaissance de l’ignorance n’est rien qu’une perception dont on ne peut pas dire à quelle conclusion elle parviendrait par elle-même.
 
Emmanuel Kant, Critique de la raison pure (1781), « Méthodologie, Discipline de la raison pure », trad. J. Lefranc.
Le dogmatisme (rationalisme classique) prétend étendre la connaissance aussi loin que la pensée rationnelle. À l'inverse, le scepticisme fait porter le doute à la fois sur la pensée métaphysique et sur toute connaissance. Avec la philosophie critique de Kant la raison prend conscience d’elle même, de ses pouvoirs et de ses limites. Ainsi, la pensée philosophique se distingue de la connaissance, dont les limites sont celles de l'expérience possible.

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« Toute ignorance est, ou bien ignorance des choses, ou bien de la détermination et des limites de ma connaissance.

Quand l'ignorance est accidentelle, elle doit me pousser dans le pre­ mier cas à une investigation dogmatique concernant les choses (les objets), dans le second cas à une investigation cri­ tique des limites de ma connaissance possible.

Mais que mon ignorance soit absolument nécessaire, et donc me dispense de toute autre investigation, c'est ce qu'on ne peut prouver empi­ riquement, par l'observation, mais seulement de façon cri­ tique, en établissant les principes des sources premières de notre connaissance.

La détermination des limites de notre rai­ son ne peut donc avoir lieu que par des principes a priori ; cependant ses bornes peuvent être connues a posteriori, bien qu'il ne s'agisse alors que de la connaissance indéterminée d'une ignorance qui ne sera jamais entièrement surmontée, parce que, en tout savoir, il reste toujours encore quelque chose à savoir.

La critique de la raison elle-même est seule à nous donner la possibilité d'une connaissance de l'ignorance comme une science, alors que l'autre connaissance de l'igno­ rance n'est rien qu'une perception dont on ne peut pas dire à quelle conclusion elle parviendrait par elle-même.

Emmanuel KANT, Critique de la raison pure (1781), •• «Méthodologie, Discipline de la raison pure », trad.

J.

Lefranc.

POUR MIEUX COMPRENDRE LE TEXTE Par un paradoxe apparent, Kant se propose de faire de la connaissance de l'ignorance une véritable science ration­ nelle caractérisée par sa nécessité et son universalité (mais non, bien sûr, au sens d'une science positive expérimen­ tale).

Cette science ne portera pas sur les faits, les objets de notre expérience, car leur examen serait interminable et ne permettrait pas de conclure ; elle ne sera donc pas connue a posteriori (c'est-à-dire tirée de l'expérience), mais elle portera sur les principes (en nombre restreint) qui rendent possible toute connaissance quelle qu'elle soit (c'est le sens d'a.priori).. »

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