Les leçons de l'histoire
Publié le 10/06/2013
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«
soit, et d'adopter la meilleure conduite.
Tel est le point de vue de Machiavel dans Le Prince, dédicacé à son ami
Laurent de Médicis au début du XVIème siècle.
C'est la similitude entre les événements passés et la situation
présente, qui ont permit de tirer des enseignements, qui permet à l'homme de gouverner de façon intelligente et
éclairée.
Si l'histoire n'est jamais pure répétition, il est néanmoins possible pour Machiavel de se baser sur les
précédentes erreurs humaines pour les éviter dans le présent.
Ainsi le souverain peut prétendre durer dans le
temps et se protéger des menaces contre son autorité.
Mais les leçons tirées de l'histoire ne suffisent pas : seul
l'esprit éclairé du Prince, la virtù, peut lui permettre de faire ou non l'analogie entre passé plus ou moins
lointain et présent, la fortuna ne suffisant pas à gouverner bien et à gouverner longtemps.
De la même façons,
le souverain peut voir en des figures historiques, des hommes forts, charismatiques et providentiels, des
exemples à imiter.
Plus que les décisions qui ont pu être prises, c'est l'attitude de héros qui doit être modèle,
car si les temps changent et avec eux les contextes, un grand esprit et une bonne conduite savent le rester à
travers le temps.
Néanmoins, Machiavel voit dans l'histoire un moyen de connaître, de comprendre les conduites humaines, car
c'est là la véritable permanence de l'histoire : les conduites humaines sont immuables dans le temps, et c'est ce
qui constitue la base de notre humanité, aussi médiocre soit-elle.
C'est pourquoi il n'y a pas de nostalgie à
développer vis-à-vis du passé, dans la mesure ou le agissements des hommes restent les mêmes dans le
temps.
Machiavel ne dit donc pas qu'il faut calquer sa conduite et ses actes sur des événements passés, mais il
montre dans son oeuvre que les leçons que nous tirons des époques révolues peuvent nous permettre à la fois
d'éviter des erreurs déjà commises, de les analyser et d'en comprendre les méandres afin de gouverner et
d'agir de la meilleure façon possible.
Il explique de plus que c'est par l'histoire que nous apprenons le genre
humain, et que nous pouvons ainsi voir la médiocrité de cette espèce dans le sens où elle renouvelle
constamment les mêmes erreurs, sans en tirer de leçons efficaces.
Machiavel rejoint ici l'analyse de
Jean-Jacques Rousseau dans De l'Éducation, dans le sens où l'histoire, par une mise à distance avec les
conduites des hommes nous en apprend plus sur eux qu'une confrontation directe et une immersion dans une
société qui les éloigne des êtres bons qu'ils sont par nature..
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