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Les journalistes font-ils la politique ?

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La croyance en l'influence des médias, notamment de la télévision, est très répandue, tant chez les citoyens que chez les hommes politiques. Mais la vérité est plus complexe. Les individus ne sont pas des consommateurs passifs de messages médiatiques politiques. Ces derniers ne font que conforter des opinions déjà présentes, comme le remarquait déjà Alain dans l'un de ses Propos: «La puissance de la Grande Presse, je n'y crois pas. Un journal exprime ceux qui le lisent et ceux qui l'aiment.» Mais, de même que la toute-puissance des médias est un fantasme, leur totale innocence est un mythe. Ce sont les journalistes politiques qui opèrent le choix des données politiques considérées comme les plus importantes et, s'ils ne disent pas ce qu'il faut penser, ils indiquent toujours ce à quoi il faut penser.

« t-----;1 Le journa lisme ne fait pas la politique 4U·n• Les journal istes politiques font de la politique, in ter viennen t au niveau du politiq ue, mais ils ne font pas la politique, car la politique, c'est la science de l'orga nisation et non celle du comm entaire.

Le journalisme politique est une forme de spectacle P ar l'importance ac­ cordée aux images, les médias encouragent «La presse ( ...

) sert la pra­ tique du pouvoir .

Mais néga­ tivement.

Elle prépare des vedettes, le bavardage des me neurs de jeu et des pseudo-compétences.» Roger Dutheil, «Le Journal unanimiste "• in Esprit la «vedettisation» de la scène politique.

La pres­ se et la télévision sont de plus en plus ame­ nées à négliger les idées au profit de la mise en scène de débats entre personnalités qui cap­ tent l'attention et frap­ pent l'imagination.

Le journalisme politique théâtralise la politique L es techniques audio­ visuelles permettent la victoire de l'instant (le scoop).

C'est le tri­ omphe de l'émotion instinc tive et du sen­ sationnel qui engage la politique dans l'art du paraître, ce qui fait dire à Georges Balandier, dans Le Pouvoir sur sc ènes: «Le mal démo­ cratique, c'est l'anes­ thésie cathodique.

» L' influence du journaliste est «filtrée» S elon les sociologues américains Paul Lazarfeld et Elihu Katz, tout individu a ten­ dance à se fermer aux me ssages qui ne le conce rnent pas.

En effet, l'attention à une information est motivée par la relation person­ nelle ou sociale que l'on entr etient avec cette information, et le jour­ naliste n'a que l'infl uence que l'auditeur ou le lec­ teur veut bien qu'il ait.

Il ne faut pas donner au journaliste politique plus d'importance qu'il n'en a.

Capable de faire d'une information et d'un commentaire un événement médiatique, il n'a cependant pas le pouvoir I-f de les transformer en fait politique.

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