Les hommes peuvent-ils en même temps être libres et égaux ?
Publié le 15/01/2005
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HTML clipboardIl s'agit d'un sujet de philosophie politique qui demande si la reconnaissance par l'État d'un même statut aux différents membres du corps social, par l'intermédiaire des lois, ne revient pas nécessairement à entraver la liberté des hommes. Où réside le problème ? Tant que les lois protègent la vie de chacun, elles sont, en dépit de la valeur restrictive propre à toute loi, compatibles avec la liberté : pour vivre libre, il faut d'abord être en vie. Mais quand les lois prétendent garantir non seulement la vie mais aussi l'égalité des droits, c'est-à-dire la citoyenneté, ne deviennent-elles pas alors contraignantes ? Vouloir l'égalité des citoyens, n'est-ce pas avoir renoncé dans une certaine mesure à la liberté de l'homme ? L'attachement à la liberté n'implique-t-il pas la reconnaissance d'une part d'inégalité légitime ?
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ANALYSE DU SUJET ET FORMULATION DES ENJEUX
La notion de liberté dont il est question ici n'est pas celle, métaphysique, de libre arbitre (liberté du vouloir), maiscelle, plus commune, de capacité à faire ce que l'on veut, c'est-à-dire l'absence de contrainte (liberté d'action).
De son côté, la notion d'égalité appelle elle aussi quelques éclaircissements.
L'égalité est un rapport entre destermes ayant, par définition, une commune mesure.
Par exemple, les hommes considérés en eux-mêmes, dans leurindividualité, sont tous différents et l'application de la relation d'inégalité entre eux n'a pas de sens.
En revanche, dupoint de vue d'une même propriété qu'ils peuvent tous avoir en commun (compétence, force physique, droitsciviques...), les hommes peuvent être plus ou moins égaux.
L'égalité à laquelle le sujet renvoie est évidemment celle des droits.
Une société égalitaire ne reconnaît pasnécessairement à tous des droits identiques.
Il existe en effet deux principales manières de penser l'égalité juridique:l'égalité arithmétique revient à donner la même chose à chacun ; l'égalité géométrique consiste à donner plus oumoins à chacun en fonction d'une certaine qualité (le besoin, le mérite, la compétence...) et selon un rapportconstant.
Le propre d'une société égalitaire en général est donc de régler rationnellement, selon une proportiondéterminée, les rapports entre ses membres qui partagent tous un même statut (citoyenneté).
Si on entend parpolitique ce mode d'organisation social inventé par les Grecs et fondé sur une raison commune qui définit le statutde chacun, on peut alors soutenir que le politique est par essence égalitaire.
Est inégalitaire au contraire toutesociété dont les membres ne partagent pas tous une même condition et se répartissent en ordres ou en casteshétérogènes, n'obéissant pas aux mêmes lois.
Ce mode d'organisation sociale se fonde en général sur un principed'autorité non politique, traditionnel et/ou religieux.
Revenons à notre question.
Il s'agit d'un sujet de philosophie politique qui demande si la reconnaissance par l'Étatd'un même statut aux différents membres du corps social, par l'intermédiaire des lois, ne revient pas nécessairementà entraver la liberté des hommes.
Où réside le problème ? Tant que les lois protègent la vie de chacun, elles sont,en dépit de la valeur restrictive propre à toute loi, compatibles avec la liberté : pour vivre libre, il faut d'abord êtreen vie.
Mais quand les lois prétendent garantir non seulement la vie mais aussi l'égalité des droits, c'est-à-dire lacitoyenneté, ne deviennent-elles pas alors contraignantes ? Vouloir l'égalité des citoyens, n'est-ce pas avoirrenoncé dans une certaine mesure à la liberté de l'homme ? L'attachement à la liberté n'implique-t-il pas lareconnaissance d'une part d'inégalité légitime ?
PLAN
Introduction
1) À l'état de nature, les hommes seraient à la fois libres et égauxA-Libres...B - Égaux...C- Critique de l'hypothèse de l'état de nature
2) En société, il faut choisir entre la liberté et l'égalitéA-La liberté est supérieure à l'égalitéB - L'égalité est supérieure à la liberté
3) La liberté par-delà l'égalité
Conclusion
Introduction
La liberté et l'égalité sont des valeurs républicaines fondamentales et si souvent associées qu'on les suppose a prioricompatibles.
Or à la réflexion, leur conjonction fait problème.
Par définition, en effet, l'égalité entre les citoyenssuppose l'existence d'un pouvoir politique fort capable de la faire respecter dans la société.
L'État, par ses lois etses institutions, est le seul garant de l'égalité de condition des citoyens.
De son côté, la liberté individuelle n'abesoin d'aucune condition politique ou institutionnelle pour exister.
Elle trouve au contraire dans l'État un principe delimitation contraignant.
Il semble donc nécessaire de restreindre la liberté naturelle des hommes pour instaurerl'égalité des citoyens.
Les hommes ne semblent pas pouvoir être en même temps libres et égaux.
En est-il vraimentainsi ou bien peut-on, et sous quelles conditions, concilier égalité et liberté ?
1.
À l'état de nature, les hommes seraient à la fois libres et égaux.
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