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Les hommes peuvent-ils échapper à l'histoire ?

Publié le 02/03/2005

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histoire

• On dit qu'on peut « être en avance (ou en retard) sur son temps «. On dit même qu'on peut être « hors de son temps «. Comment penser de telles affirmations? Signifient-elles, implicitement, que « les hommes peuvent échapper à l'histoire « ?

• Ne conviendrait-il pas de s'interroger sur ce qu'on peut penser sous le terme « histoire « (notamment en relation avec la question du « temps «) ? Cf. le texte d'Althusser, page 145. • Même si l'on ne croit pas à « une marche prescrite « de l'histoire ni à « un sens de l'histoire « ou à « une détermination par l'histoire, même si l'on admet que les hommes sont libres de leurs projets (cf. la position de Sartre dans l'Être et le Néant, l'exemple de l'intervention de Clovis, page 522 et suivantes), ne pourrait-on prétendre que nous n'échappons pas à l'histoire ? Pour Sartre, la liberté est engagement dans l'action pour changer le présent et Construire un futur (qui n'est pas « déjà là «...). Mais pouvons-nous nous engager et construire un futur sans créer de l'histoire ? une nouvelle histoire qui nous enveloppera et nous situera nous-mêmes et nos descendants ? • Ne pourrait-on prétendre (en un certain sens) que même les idées contre l'histoire sont des idées de l'histoire (qui feront peut-être l'histoire) ? Les thèses de Nietzsche et de Camus, par exemple, contre l'historicisme des XIXe et XXe siècles, ne peuvent-elles apparaître comme les anti-thèses des thèses de ces temps, et, en cela, filles de leur temps (des filles qui détesteraient leur mère...).

  • Une définition possible de l’homme est celle d’ « animal rationnel «, ce qui implique deux choses : d’une part, que l’homme est un animal parmi les animaux, qu’il appartient à cette catégorie. De l’autre, que l’homme est pourvue d’une faculté, à savoir la raison, qui fait défaut aux autres animaux. La raison est la faculté de l’homme qui lui permet de comprendre le monde et lui-même, le moyen d’une interaction avec l’extériorité.

Le verbe « échapper « désigne la conduite d’un individu qui fait en sorte d’éviter les effets de quelque chose ou de lui-même. Il s’agit de la volontaire mise en retrait d’un individu par rapport à quelqu’un ou quelque chose. Ainsi, un homme peut échapper à ses remords, à une idée, ou à un autre homme qui le poursuit, c'est-à-dire, se garder de rentrer en contact avec ces choses ou cet être. Le mot « Histoire « désigne toute connaissance basée sur l’observation, la description de faits advenus dans le passé. Il y a lieu de distinguer entre l’histoire, récit véridique du passé, et l’Histoire, comme réalité historique, totalité de ce qui a eu lieu et de ce qui aura lieu dans l’avenir.

histoire

« Une définition possible de l'homme est celle d' « animal rationnel », ce qui implique deux choses : d'une part, quel'homme est un animal parmi les animaux, qu'il appartient à cette catégorie.

De l'autre, que l'homme est pourvued'une faculté, à savoir la raison, qui fait défaut aux autres animaux.

La raison est la faculté de l'homme qui luipermet de comprendre le monde et lui-même, le moyen d'une interaction avec l'extériorité. Le verbe « échapper » désigne la conduite d'un individu qui fait en sorte d'éviter les effets de quelque chose ou delui-même.

Il s'agit de la volontaire mise en retrait d'un individu par rapport à quelqu'un ou quelque chose.

Ainsi, unhomme peut échapper à ses remords, à une idée, ou à un autre homme qui le poursuit, c'est-à-dire, se garder derentrer en contact avec ces choses ou cet être. Le mot « Histoire » désigne toute connaissance basée sur l'observation, la description de faits advenus dans lepassé.

Il y a lieu de distinguer entre l'histoire, récit véridique du passé, et l'Histoire, comme réalité historique,totalité de ce qui a eu lieu et de ce qui aura lieu dans l'avenir. En nous demandant si les hommes peuvent échapper à l'Histoire, nous cherchons à déterminer si les hommespeuvent éviter de rentrer en contact avec l'Histoire, c'est-à-dire se garder des effets que celle-ci a sur eux.Echapper à l'Histoire, en ce sens, signifie se retirer du commerce des hommes, éviter d'entrer en relation avec leseffets qui émanent du devenir historique dans lequel tous les autres hommes sont plongés.

A première vue, une telleconduite peut nous sembler entièrement paradoxale, dans la mesure où l'Histoire ne semble pas être quelque chosede distinct de l'action humaine, à laquelle l'homme pourrait échapper comme il échappe à une pensée ou à unprédateur : il n'y a d'Histoire qu'humaine, et l'histoire n'est pas autre chose que le récit des actions humaines.Cependant, la question paraît pourtant justifiée, puisqu'il existe des sociétés dont on dit qu'elles sont sans histoires,et des individus qui par leur acharnement à vivre seuls, semblent échapper au devenir historique. La question au centre de notre réflexion sera donc de déterminer si les hommes peuvent échapper aux effets del'histoire, ou si au contraire ils sont irrémédiablement plongés dans le devenir historique. I.

Les hommes ne peuvent échapper à l'Histoire car l'Histoire ne leur est pas transcendante a.

Par définition, l'histoire est humaine Nous commencerons par dire que les hommes ne peuvent jamais échapper à l'histoire, pour la bonne raison quel'histoire ne leur est pas transcendante, mais que l'histoire est entièrement humaine.

L'historien Paul Veyne définitainsi l'histoire comme « un récit d'évènements vrais qui ont l'homme pour acteur ».

Une telle définition implique quel'histoire n'est pas récit de n'importe quel évènement passé, mais des seuls évènements qui impliquent les hommes.Ainsi, l'éruption d'un volcan, par exemple, est un fait explicable en général par la géophysique et qui ne concernepas l'histoire à proprement parler.

Mais en revanche, une éruption particulière comme celle du Vésuve en 79 aprèsJ.C, intéresse aussi l'historien, parce que la ville engloutie lui fournit des informations sur la société romaine.

Mais sicet évènement est historique par ses conséquences, il ne l'est pas par ses causes : l'homme n'en est pas l'acteur,l'homme ne l'a pas prémédité et réalisé.

De tout ceci nous pouvons conclure deux choses : l'histoire n'est pasl'ensemble des traces de ce qui est passé, c'est d'abord l'ensemble des actions qui furent effectuées par leshommes.

Et d'autre part, les hommes ne peuvent échapper à l'histoire, car l'histoire est humaine, l'histoire est récitde ce que font les hommes, exclusivement. b.

L'Histoire est le résultat de l'action humaine A la lumière de ce que nous venons de montrer, nous dirons que les hommes ne peuvent échapper à l'histoire, pourla bonne raison que ce sont toujours les hommes qui réalisent cette dernière.

Tout d'abord, considérons ce quesignifie l'histoire, comment elle est faite.

Dans « Condition de l'homme moderne », Hannah Arendt distingue entre letravail, l'œuvre et l'action.

Hannah Arendt montre bien dans « Condition de l'homme moderne » que l'on ne fait pasl'histoire comme l'on fait un objet : dans son chapitre « Action » elle montre que l'histoire est le résultat d'uneinteraction incontrôlable, imprévisible, entre les hommes.

Un homme seul ne peut faire l'histoire car son influence estdoublement partielle : ce n'est jamais lui seul qui la change, il lui faut nécessairement le concours ou a minima l'aveude ses contemporains (Napoléon n'a pas envahi la Russie tout seul !) ; et ce n'est jamais l'histoire elle-même qu'ilchange, mais une partie limitée de celle-ci.

En revanche, ce sont les hommes, considérés dans leur ensemble, quifont l'histoire par leurs actions.

De tout ceci nous pouvons conclure que les hommes ne peuvent échapper à. »

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