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Les hommes naissent-ils libres ?

Publié le 07/03/2004

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Le sujet interroge le caractère inné ou acquis de la liberté. D'après la Déclaration universelle des droits de l'homme, les hommes sont libres dès leur naissance. La liberté serait alors une qualité intrinsèque à la nature humaine. Toutefois, ne serait-il pas plus judicieux de concevoir la liberté comme conquête de l'homme sur lui-même et sur le monde ? Plus que de naître libres, les hommes auraient pour tâche existentielle de réaliser concrêtement, effectivement leur liberté.  Dès lors, par quoi l'homme est-il libre? Qu'est-ce qui, en lui, le rend capable de liberté ? En répondant à ces questions, nous pourrons chercher à quelle liberté l'on naît, à quelle liberté on devient, et la dialectique qu'entretiennent entre elles ces deux libertés.

I.                   Les hommes ne sauraient naitre libres, car la liberté leur est un état inaccessible

  1. La liberté est un état inatteignable pour l’homme

  1. Il existe un désir d’obéir qui empêche la réalisation de la liberté humaine

II.                L’homme nait libre, mais cette liberté est immédiatement compromise par la société

 

  1. « L’homme nait libre, et partout il est dans les fers « (Rousseau)

  1. La liberté se perd et se reconquiert ensuite dans l’ordre politique

III.             L’homme ne nait pas libre, car sa liberté se conquiert par l’usage de la raison qui ne se forme qu’avec les années

  1. L’état débile de la raison a la naissance de l’individu

  1. La liberté se conquiert par la raison

« a défense des droits de l'homme repose sur la considération d'une égale liberté inscrite en tout être humain à sa naissance.

On veut indiquer par là que cette liberté est sans condition.

N'est-ce pas un défi posé à la réalitéconcrète des hommes? 1.

La dignité de tout être humain L'article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 affirme : «Tous les êtres humainsnaissent libres et égaux en dignité et en droits.

Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les unsenvers les autres dans un esprit de fraternité.

» Or, comme le note Leibniz dans les Nouveaux Essais surl'entendement humain (II, XXI), « le terme de liberté est fort ambigu.

Il y a liberté de droit, et liberté de fait.Suivant celle de droit un esclave n'est point libre, un sujet n'est pas entièrement libre, mais un pauvre est aussi librequ'un riche ».

En reconnaissant des potentialités égales en tout être humain, la Déclaration ne fait-elle pasabusivement abstraction des différentes situations de fait qui caractérisent les êtres humains à leur naissance? Cette abstraction est précisément nécessaire à la reconnaissance de l'égalité des droits : cela veut dire qu'aucunesituation de fait - et particulièrement quand elle véhicule des inégalités comme celles du riche et du pauvre - nepeut légitimer une distinction des droits.

Cependant, si l'on reprend la critique des droits de l'homme faite par Marx(dans La Question juive), ne peut-on pas dire qu'il s'agit d'une abstraction mystificatrice, dotant les êtres humainsd'une liberté potentielle à la naissance, laquelle n'aura pas toujours les moyens de s'actualiser pleinement? 11.

Un effort pour être soi-même Il semblerait déjà qu'être libre, c'est n'être prisonnier d'aucune détermination de fait.

Ce que je suis aujourd'hui nepeut m'enfermer pour la vie dans un statut, un rôle, un destin.

Les capacités d'apprentissage de l'être humain fontqu'il naît avec les moyens de devenir autre qu'il n'est.

On peut penser à Rousseau qui, dans le Discours sur l'origineet les fondements de l'inégalité parmi les hommes, voyait dans la perfectibilité ou capacité de se perfectionner ladifférence entre l'homme et l'animal. La faculté de se perfectionner, à l'aide des circonstances, développesuccessivement toutes les autres, et réside parmi nous tant dansl'espèce que dans l'individu, au lieu qu'un animal est au bout dequelques mois ce qu'il sera toute sa vie, et son espèce au bout de milleans ce qu'elle était la première année de ces mille ans.

Pourquoil'homme seul est-il sujet de devenir imbécile ? N'est-ce point qu'ilretourne ainsi dans son état primitif, et que, tandis que la bête, qui n'arien acquis et qui n'a rien non plus à perdre, reste toujours avec soninstinct, l'homme, reperdant par la vieillesse ou d'autres accidents toutce que sa perfectibilité lui avait fait acquérir, retombe ainsi plus basque la bête même ? L'homme naturel est capable de progresser, de se perfectionner.

C'est mêmece qui va lui permettre de développer des techniques, et d'inventer lasociété, quittant ainsi l'état de nature.

De ce fait, Rousseau va souligner, à lasuite du texte cité, que c'est précisément cette perfectibilité qui pourrait êtrela cause de tous les malheurs de l'homme. Problématique. Qu'est-ce qui distingue l'homme de l'animal ? Tandis que l'animal est figé dansune conduite totalement instinctuelle, l'homme, lui, est capable de se perfectionner, en utilisant son environnement à son profit.

Ce qui le prouve, c'est que l'homme peut régresser, alorsque 'animal ne le peut pas. Enjeux. On trouve ici la distinction essentielle entre l'homme et l'animal, qui du même coup permet de comprendrel'opposition entre nature et culture.

Parce qu'il est capable de progresser, de s'améliorer lui-même, et pas seulement. »

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