Les grandes conceptions de la vie morale: MORALE EMPIRISTE OU EUDÉMONISTE (MORALE DU BONHEUR) / MORALE DU SENTIMENT OU ALTRUISME
Publié le 02/07/2011
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Toutes les questions de la morale tournent autour de celle du souverain bien : de tous les motifs d'action ou de tous les buts de la vie humaine, quel est celui qui prime tous les autres ou auquel tous les autres se ramènent ? La réponse sera différente suivant que la fin proposée est celle que les hommes doivent poursuivre ou celle qu'ils poursuivent en fait : dans le premier cas, on a le devoir, dans le second le bonheur. Les grandes conceptions de la vie morale se ramènent donc à deux : l'eudémonisme ou morale du bonheur et la morale du devoir.
«
Véritable rôle de l'honneur en morale : il s'ajoute au sentiment moral, le renforce, lui sert d'auxiliaire, d'appoint, maisne saurait le remplacer.
« L'honneur, c'est la conscience exaltée » (Vigny), c'est-à-dire la conscience personnelle,confirmée par l'approbation de la conscience d'autrui.
c) Morale de la pitié (Schopenhauer).
— La pitié est le principe de toute vertu, comme la cruauté ou la dureté decœur est le principe des crimes et autres formes du mal.
Être juste, c'est avoir pitié des autres, ne pas vouloir êtrepour eux une cause de souffrance ; être charitable, c'est pousser la pitié plus loin encore, jusqu'à prendre sa partde la souffrance des autres, jusqu'à se substituer à eux pour souffrir.
Mais la pitié peut pécher par excès ou pardéfaut.
De toute façon, elle a besoin d'être réglée, elle ne peut donc être prise pour règle.
Il en est ainsi de toutsentiment, quel q'il soit.
Donc le sentiment ne saurait fonder une morale.
Il faut pourtant lui reconnaître une valeurpositive.
S'il ne joue pas le rôle de principe, il joue celui de soutien ou d'appui.
S'il n'est pas la lumière, il est lachaleur et la vie.
C'est par lui que les notions morales s'animent et deviennent des principes d'action Les morales lesplus austères n'ont pu s'en passer.
CONCLUSION
Les grandes conceptions de la vie morale se réduisent à deux : suivant qu'on prendra pour guide le sentimentnaturel, l'instinct ou la raison, on tendra au bonheur ou au devoir.
Mais faut-il nécessairement opter entre l'un oul'autre? Ne peut-on les poursuivre ensemble ou atteindre l'un par l'autre? Si on distingue avec Descartes le bonheuret la béatitude, l'un qui vient de la fortune, l'autre qui réside en nous, qui tient à nos dispositions d'âme, on pourraprendre pour fin morale la béatitude ou contentement intérieur, qui sera ainsi l'objet du devoir ou la conséquence, lasuite naturelle du devoir rempli.
La vertu ou béatitude se suffit à elle-même; elle se passe du bonheur ou en tientlieu.
La sagesse ne consiste pas à se détourner du bonheur, mais à le placer où il faut.
Si l'homme atteintvéritablement sa fin, et si cette fin est le devoir, il goûte dans le fait de l'atteindre une satisfaction profonde, laseule joie qui compte.
Et si cette joie lui est refusée, ou s'il ne la goûte pas assez, c'est que sa vertu est imparfaite.Ainsi se concilient la morale empirique du bonheur et la morale rationaliste du devoir.
Toute morale est insuffisanteet étroite qui ne s'adresse qu'à un des côtés de l'âme humaine.C'est ainsi encore que l'intérêt personnel ne s'oppose pas À l'intérêt social.
L'individu ne peut vivre et se développermatériellement et moralement qu'au sein de la société : son bonheur est lié à celui de ses semblables; il dépendd'eux, il ne peut être heureux que par eux et en eux.
Le dévouement aux autres lui est aussi naturel quel'attachement à soi, et l'un est une source de bonheur personnel, intime, autant, sinon plus, que l'autre.
Les moralesdiverses ainsi se rejoigne»! et »e complètent..
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