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Les fondements économiques et idéologiques du capitalisme ?

Publié le 02/04/2009

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Dans sa pureté le régime capitaliste comporte : un mode individualiste de l'appropriation et de la concurrence ; un cycle spécial monnaie-marchandises.  Constituée par des groupes extérieurs au régime féodal, commerçants et industriels, tirant sa puissance de la possession de fait des moyens de production et non d'un lieu organique abstrait de vassalité ou de suzeraineté, la classe bourgeoise n'a eu de cesse qu'elle n'ait renversé l'assise juridique de la noblesse. C'est ce qui explique que ses premiers actes, lorsqu'elle se fût emparé du pouvoir politique aient été de détruire la hiérarchie personnelle, fondement de l'ordre ancien (nuit du 4 août, loi Le Chapelier, 1791) et de légitimer par un nouveau statut juridique l'appropriation directe par les individus non seulement des biens de consommation, mais encore et surtout des moyens de production (art. 544 du Code civil). Telle qu'elle est définie par le Code, la propriété est tellement peu une fonction sociale, au contraire de ce qu'elle était sous l'ancien régime, que le propriétaire a le droit de jouir de sa chose de la manière la plus absolue, d'écarter quiconque de son usage, et même, s'il lui en prend fantaisie, de la détruire.  Mais avant tout, dans le régime capitaliste, le mouvement des richesses n'obéit pas au rythme élémentaire que nous avons indiqué ci-dessus. Nous avons supposé que le travailleur échange ses produits contre d'autres produits ce qui, avec l'introduction du moyen monétaire, donne le rythme : produits, argent, produits. Au contraire, dans le régime capitaliste, l'argent s'investit en capital technique pour engendrer des biens dont la vente doit apporter un bénéfice : d'où le rythme : argent, produits, argent.

« a) Paiement du travail ou Paiement de la force de travail.

— Une croyance commune est que le salaire est lepaiement du travail.

Une simple inspection du concept prouve qu'en régime capitaliste il n'en est rien.

Payer unemarchandise, c'est donner en échange d'elle une certaine quantité d'argent, de valeur égale.

Or, la valeur du travailest la plus-value et de cette plus-value l'ouvrier ne reçoit qu'une partie, même si on la calcule en en défalquant lesfrais de reproduction du capital technique.

Le salaire ne représente donc pas un paiement du travail, mais unesomme destinée à entretenir la vie du travailleur et à lui permettre de se reproduire.

Ce qui est payé, c'est doncl'entretien et la reproduction de la force du travail.

Et seulement une partie du temps de travail n'est pas gratuit. b) « La loi d'airain ».

— Or, si le marché du travail est libre, celui-ci se présentant comme une marchandise,l'employeur a tendance à le payer le moins cher possible.

Ou plutôt son prix se fixe, compte tenu, non des besoinsdu travailleur, mais de l'utilité marginale du travail.

Il en résulte, dans les périodes de surproduction et de chômage,un salaire extrêmement bas.

C'est ce que le socialiste allemand Lassalle a appelé la loi d'airain.

Il n'y a d'ailleurs pasexaction.

Le fait est conforme à la logique du système.

L'inhumanité est dans les choses.

Le coup, comme on dit,est dur, mais régulier. 3) Les contradictions du capitalisme Le capitalisme est un moment nécessaire de l'histoire économique.

Mais il contient des contradictions dont lapremière et la source de toutes est celle qui existe entre le caractère social de la production et le caractèreindividuel de l'appropriation.

Ces contradictions doivent l'amener à sa fin sans que, pour autant, on puisse prévoirquel rapport de production lui succédera.a) Loi de la baisse tendancielle du taux de profitNous avons vu que le taux de profit absolu est plus bas dans les entreprises à grand capital fixe que dans lesentreprises à petit capital fixe.

Le développement du machinisme en se généralisant doit donc amener à la longueune baisse du taux de profit moyen.

Cette loi énoncée par Marx se vérifie dans les faits.

On peut prévoir le momentoù, le taux de profit moyen s'annulant, le capital ne pourra plus jouer son rôle.

Comme le dit Marx : le capital est àlui-même sa propre limite. b) Le déséquilibre entre production et consommation : les crisesLe système impliquant une pauvreté relative des masses et en même temps un accroissement de la production,entraîne des crises, baptisées crises de surproduction.

Mais ce nom est comique dès que l'on considère la misère quiles accompagne.

Mieux vaudrait dire : crises de sous-consommation.

L'expérience montre que le principe ducapitalisme *— faire du profit — résiste dans une certaine mesure à cette épreuve : la crise aboutit en général, nonpas à une nouvelle répartition de la plus-value, mais à un renouvellement de l'outillage destiné à produire à meilleurmarché en maintenant des salaires bas (3). c) Le chômageOutre le chômage technologique dont nous avons déjà parlé et qui représente un facteur minime, il existe unchômage propre au régime capitaliste.

Comme la classe possédante n'utilise la force de travail qu'autant qu'elle luiest utile pour produire de la plus-value, il en résulte, selon les périodes de prospérité ou de crise, une masseflottante de personnages plus ou moins inoccupés.

Marx l'appelle l'armée de réserve du capitalisme.

L'existence decette armée de réserve, nécessaire au fonctionnement du système, est cependant en contradiction avec lui parcequ'elle représente, dans une société vouée à la production, une somme considérable d'improductifs ; parce qu'il fautpour l'entretenir prélever une partie, si faible soit-elle, de la plus-value, sous la forme d'allocations de chômage ;parce qu'elle constitue une troupe de mécontents, peu efficace en elle-même, mais prête à se joindre à l'actionsubversive de meneurs. d) Les classesOr ces meneurs se recrutent spontanément dans la classe dirigée.

En effet, le partage de la plus-value détermine unantagonisme entre les exploi teurs et les exploités qui, dans la mesure où ils prennent conscience de leur solidarité économique, revendiquent comme classe, c'est-à-dire comme groupe social uni par des intérêts communs et par lamême idéologie, le prix de leur travail. e) Loi de concentrationEt tandis que s'affirme l'organisation de la classe ouvrière, la classe bourgeoise se décompose.

L'accumulationcapitaliste entraîne, en effet, la raréfaction des possédants, soit que la concurrence élimine directement les petitesentreprises, soit que la formation de cartels ou Trusts (concentration horizontale) réduise des patrons, naguèreindépendants, au rôle de fait de directeurs salariés, soit que l'absorption par une industrie des entreprises qui luisont nécessaires a la base et de celles qui lui permettent de traiter les issues (concentration verticale) rejette lesfournisseurs dans la classe ouvrière.Le capitalisme, qui s'accroît en substance matérielle jusqu'à une limite prévue par la loi de baisse tendancielle dutaux de profit, s'amenuise en substance humaine jusqu'à une limite où le rapport des forces en présence doit le fairebasculer de son assiette.. »

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