« Les Fables de La Fontaine sont plutôt la philosophie dure, froide et égoïste du vieillard, que la philosophie aimante, généreuse, naïve et bonne d'un enfant », écrit, en 1849, Lamartine dans la préface à la réédition de ses Premières méditations. Vous commenterez ce jugement en vous appuyant sur les fables que vous avez étudiées. ?
Publié le 28/03/2010
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Lamartine se place sur un plan éducatif. Quoi de plus normal en apparence quand il s'agit d'apprécier des fables dont la vocation était, par définition, didactique? La sévérité de son jugement paraît dès lors fondée. Comment nier que La Fontaine dispense une morale pessimiste? Mais comment ne pas objecter à Lamartine que cette morale est aussi réaliste et généreuse ?
I. Une morale pessimiste
La leçon qui se dégage des Fables est souvent empreinte d'amertume et de tristesse, sans grand rapport avec le regard qu'un enfant jette sur le monde.
Une vision désenchantée de l'homme
Les Fables sont peuplées d'ambitieux (VIII, 25), de vaniteux (VIII, 15), d'avares (IX, 16), de fourbes (IX, 1), d'ignorants et de sots (VIII, 9 ; VIII, 10). C'est qu'au fond La Fontaine ne croit pas au progrès moral de l'homme. Il le considère comme incapable de s'amender et de se corriger. Le naturel finit toujours par revenir au galop, et il n'est guère flatteur (VII, 13 ; X, 14; XII, 16).
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- Lamartine écrit dans la Préface de ses Méditations (1849) : « Les fables de La Fontaine sont plutôt la philosophie dure, froide et égoïste d'un vieillard, que la philosophie aimante, généreuse, naïve et bonne d'un enfant : c'est du fiel, ce n'est pas du lait pour les lèvres et pour les coeurs de cet âge. »
- « Une fable de La Fontaine est toujours un monde en raccourci », écrit Léon-Paul Fargue (Tableau de la littérature française, 1939). Vous apprécierez ce jugement à la lumière des fables que vous avez étudiées. ?
- « La fable pour La Fontaine n'a été le plus souvent qu'un prétexte au récit, au conte, à la rêverie; la moralité s'y ajuste à la fin comme elle peut,», écrit le critique Sainte-Beuve (Lundis, VII). A la lumière des fables que vous avez étudiées, vous direz si vous partagez ce jugement. ?
- Oscar Wilde déclare dans la préface à son roman Le Portrait de Dorian Gray : « L'appellation de livre moral ou immoral ne répond à rien. Un livre est bien écrit ou mal écrit. Et c'est tout. [...] L'artiste peut tout exprimer. » Vous commenterez et discuterez ce jugement sur la littérature en vous appuyant sur des exemples précis tirés de genres littéraires divers.
- Bernard Pingaud, dans la préface de l'Expérience romanesque écrit : «Le bon lecteur n'est pas seulement celui qui se laisse entraîner. C'est aussi celui qui discute, qui, à chaque page, à chaque phrase, trouve des raisons de s'interrompre et de questionner, qui va et vient dans l'oeuvre sans respect pour sa belle ordonnance, y relève des similitudes et des contradictions, des obscurités et des échos, et ne cesse finalement de trouver à cette étrange machine des usages nouveaux que l'au