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Les événements historiques sont-ils, par nature, imprévisibles ?

Publié le 29/07/2005

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                  Limites de la conception du sens de l'histoire.   Parce qu'elle tente l'instauration d'un rapport au passé comme passé, l'histoire manifeste en fait la contingence du temps humain, qui constitue le premier contenu de la conscience historique. Quels que soient les progrès de la recherche historique comme « histoire totale » (Fernand Brodel), on ne peut pas dire que celle-ci soit engagée dans ce que Kant nomme « la route sûre de la science ». L'objectivité de l'historien, lorsqu'il dégage la rationalité d'un processus historique n'est pas celle d'un scientifique ; Vico faisait remarquer que la différence entre l'histoire naturelle et l'histoire humaine est que nous avons fait celle-ci et non celle-là. La méthode scientifique nous perme de garantir l'objectivité des faits naturels observés. Tandis que les faits humains « tombent et ne tombent pas sous le sens » (Marx). Les sciences historiques et les sciences de l'esprit comprennent des singularités historiques : des évènements comme rupture de la continuité. On peut donc comprendre rationnellement l'histoire, mais on ne peut pas l'expliquer sur le modèle des sciences de la nature. Ainsi l'évènement redevient la production d'un noeud singulier dan l'enchainement des causes et des effets (Boèce, la définition du hasard). L'évènement, c'est l'accidentel, le signe de la contingence radicale du temps et de l'amoralité de l'histoire.

Evénement :

Ce terme vient du latin evenire, se produire. La définition générale de l’évènement le ramène à un élément du devenir dont le surgissement est perçu ou conçu comme  une rupture de sa trame.

L’histoire :

C’est le déroulement effectif des évènements qui affectent l’humanité, mais aussi la connaissance de ces évènements articulée dans un récit.

Le problème posé par ce sujet apparaît clairement grâce à la définition de termes qui forment l’expression évènement historique. Si l’évènement est surgissement, rupture de la continuité, il est par nature imprévisible : sans continuité on ne peut déduire donc on ne peut induire. Un simple phénomène devient un évènement quand il introduit une variable dans les données, par exemple dans les données spatio-temporelle en physique cantique. Mais l’histoire, en tant que discipline, s’emploie à être conscience du temps : elle ne compile pas seulement les faits (ceci, c’est les calendes des grecs) mais elle relève les dynamiques propres à l’histoire en tant qu’objet de connaissance, c'est-à-dire les lignes de continuité entre les phénomènes. Ici c’est la racine grecque du mot qu’il faut rappeler : histor, celui qui sait. Connaître son histoire c’est s’armer pour l’avenir et éviter le retour du même que l’on ne manque pas noter à chaque nouvelle période. Dès lors, c’est la possibilité même de la notion d’évènement historique qu’il nous faut discuter.

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