Les échanges marchands peuvent-il unir et satisfaire les membres d'une socièté ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
Analyse du sujet :
Le sujet propose d’interroger la manière dont le commerce peut réguler dans une société les rapports sociaux. Il faut commencer par éclaircir, dans un premier temps, le terme de « société «. Une société, c’est d’abord un ensemble d’individus qui entrent dans des rapports coutumiers, des usages suffisamment durables.
Toute société est donc plus ou moins régulée par des pratiques sociales, mais n’est pas forcément un peuple. Le peuple suppose une union politique plus forte qu’une société. Tout membre d’un peuple doit se sentir appartenir à le même communauté. Dans une société, les corps sociaux font que chaque membre peut se sentir membre d’une corporation particulière, au sein d’un ensemble de corporations. Or, le commerce suppose qu’il y ait plusieurs corps de métier qui entrent en relation les uns envers les autres. Il reste à savoir si dans cet échange il y a davantage qu’un simple échange de biens, s’il y a par son biais une harmonisation des mœurs, une communication qui engendre une société unifiée.
Si les hommes font société, c’est en vue de l’assistance mutuelle. Les hommes conjuguent leur force, répartissent les efforts et les fonctions. Mais, l’échange seul parvient-il au but premier de la société ?
L’unification des membres d’une société et la répartition des richesses sont des tâches normalement dévolues au politique. Il faut donc mettre en question le libéralisme politique et économique et questionner non seulement le rôle de l’Etat mais aussi et surtout le rôle de la politique.
Problématisation :
Les échanges marchands sont en premier temps des échanges de bien, ils visent pour celui qui commerce à un avantage particulier. La manière dont le Marché régule les échanges, et notamment par la loi de l’offre et de la demande, est-elle suffisante pour remplir des tâches classiquement dévolues au politique à savoir l’unification et la satisfaction de chacun des membres de la société ?
«
2.
a) Entre l'union et l'assistance, il y a une relation de réciprocité.
Pour les membres d'une société, l'union doit tenir sur un projet, un but.
Le but de la société est, nous l'avons dit,l'assistance, le concours des forces pour la satisfaction de l'ensemble.
Or, satisfaire l'ensemble,c'est aller dans le seul sens de l'intérêt public.
Le public c'est l'ensemble des membres de lasociété dont aucun de ses membres ne peut être exclu pour la raison que le peuple, qu'ici le termede public désigne, ne reconnaît entre ses membres aucune différence sociale.
Néanmoins, on peutopposer que les besoins varient avec les individus, que certains se satisfont de peu et d'autres debeaucoup.
En réalité, si un individu a besoin de beaucoup, il ne sera jamais satisfait, il est dansune logique de surenchère.
Un tel argument est donc plus que critiquable et n'est souvent qu'unmoyen de justifier ce que le sens de justice, reposant sur la réciprocité et l'égalité, ne peut quecondamner. b) L'inégalité est considérée en économie comme vecteur de production.
Ainsi, selon certaines conceptions politiques, il faudrait une inégalité raisonnable de façon à ce que les plusmal lotis des membres, le soient moins que dans une société plus égalitaire.
C'est la vision libéraleconciliée avec une intervention étatique de redistribution des richesses.
L'intérêt public est alorsassocié à la production globale, ce que nous nommons aujourd'hui la croissance, ainsi qu'à desminima sociaux.
Cependant, la satisfaction de l'individu s'évalue-t-elle à partir de la quantité debiens et de services auxquels il a accès ? Cantonner l'état à un rôle d'arbitre et de régulateurrevient à accepter la division conflictuelle de la société ?
La politique doit s'approprier l'échange. 3.
a) Une société qui ne serait régulée que par l'échange marchand est une pré société, société formée par l'appétit, la recherche de l'intérêt particulier, il n'y aurait pas d'union réelle, pasde perspective de solidarité, d'entraide.
L'entraide serait obtenu par défaut, ce qui la justifie enpremier lieu c'est sa rentabilité.
Si quelqu'un produit quelque chose qui n'est plus utile, par exemples'il y a trop de concurrence, alors il est soumis à la bienveillance et à la charité qui souvent necomblent pas ses besoins. b) L'Etat interventionniste, n'est qu'un Etat qui intervient sur une société divisée et conflictuelles sans perspective politique.
Rousseau, dans le contrat social, pense la nécessité d'une formation politique du peuple qui soit antérieure à la division du travail.
La seule manièred'œuvrer pour l'intérêt public est de veiller à ce que les citoyens soient vertueux, et non pas à seservir de leur penchant égoïste pour les amener malgré eux à œuvrer pour l'intérêt public.
Il fautdonc que l'état non seulement régule les échanges mais que les échanges marchands ne soientpas le but de l'association politique. Conclusion : La satisfaction des membres d'une société comme l'union ne peut être obtenue que par une intervention politique sur l'économie.
L'économie n'est pas une fin en soi, elle doit être au service d'une fin politique qui ne peutêtre fixée que par une décision politique prise par le peuple.
Néanmoins, à partir du moment où le peuple est divisé,son expression n'est plus que l'expression d'intérêts particuliers et corporatistes dont la résultante ne peut êtrepositive, mais une victoire provisoire d'une partie de la société.
Tout le problème est de parvenir à dégager lesprincipes d'union des membres d'une société qui ne soient pas le fruit d'une avidité passagère mais l'expression d'unerationalité universelle..
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