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Les échanges favorisent-ils la paix ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

 
La paix constitue certes la condition des é, mais les é ne conduisent-ils pas au contraire au conflit ?
  1. Comment concevoir que les échangent favorisent la paix ?
  2. Tout dépend de ce que l'on échange...
 
  • Les termes du sujet
Les échanges :
-> sur le plan économique, échanges de biens et de services, au sein d'une société et entre Etats. -> sur le plan culturel et linguistique, échanges d'idées, de sentiments. Favorisent-ils : -> idée de contribution, d'aide, mais pas de causalité directe ou totale. -> idée de valeur positive.
La paix entre les hommes : -> dans le domaine politique, relations d'entente ou d'indifférence entre les États. -> dans le domaine moral er psychologique, absence de tension ou d'agression entre individus.
  • Une chose est certaine : la guerre constitue un obstacle aux échanges. Mais la réciproque est-elle pour autant vraie ? On a pu dire que le commerce était une façon de perpétuer pacifiquement un rapport de forces. En effet, si l'on considère qu'il y a é à partir du moment où un individu fournit à un autre ce dont il a besoin, on peut penser que celui qui propose est en position de force par rapport à celui qui éprouve le besoin. En outre, les é permettent de développer des richesses : celui qui vend fait un profit sur celui qui achète. Au bout du compte, des différences très importantes peuvent se développer. Or les inégalités sont source de conflits. Les échanges favorisent-ils vraiment la paix ?
 
Questions à éclaircir : - de quelle paix parle-t-on ? De celle qui s'oppose à la guerre entre les nations voire les civilisations ? Ou de celle qui s'oppose aux conflits qui peuvent éclater au sein même d'une société ?
-         qu'est-ce qui s'échange ? Seuls les biens et les services, i.e. ce qui a une valeur marchande, sont-ils susceptibles de faire l'objet d'échange ?


« Aristote: « La monnaie, jouant le rôle de mesure, rend les chosescommensurables entre elles et les amène ainsi à égalité; car il nesaurait y avoir communauté sans échange, ni échange sans égalité.

» L'invention de la monnaie est moment essentiel dans l'histoire deséchanges.

Platon dit que les hommes ont très vite senti le besoin dese répartir les tâches et que de là est naît la mise en ordre de lasociété, et une juste division du travail.

Cette division du travail ausein d'une société, voire entre des sociétés voisines, a amené leshommes à échanger leurs produits de leur travail.

Echanger un produit(qu'on a en trop) contre un produit (qui manque) est le principe dutroc.

Beaucoup de sociétés primitives ne connaissent que le troc.Cependant, avec le développement du commerce, les hommes ontcréé un étalon de mesure commun permettant de faciliter etd'augmenter les échanges.

La monnaie permet en effet de comparer lavaleur de choses de nature très différentes.

La valeur d'échange d'unobjet n'est pas relative à l'évaluation des protagonistes de l'échange,elle est fixée d'avance par un prix en argent.

La monnaie favorise ainsila justice dans l'échange en introduisant une unité de mesurecommune, et en permettant ainsi une plus grande objectivité dans lecalcul de la valeur d'échange des produits. Seulement, comme l'a vu Aristote, l'argent, de moyen d'échanger de façon apparemment équitable, estdevenu rapidement la fin, le but de l'échange.

L'art d'acquérir des richesses (la chrématistique, selon laterminologie d'Aristote) vise originellement à satisfaire les besoins des uns et des autres, et constitue unprolongement de la nature; mais très vite, l'art d'acquérir des richesses s'est écarté de sa fin naturelle, il estdevenu l'art d'acquérir l'argent.

L'argent censé mesurer la valeur respective des objets échangés, est devenupar lui-même une valeur, et même une valeur fascinante (d'où l'utilisation, au début, de métaux précieux,comme l'or ou l'argent, pour frapper la monnaie).

“L'argent ne fait pas de petits“, dit Aristote.

Cependant lachrématistique s'est éloignée de son utilité première pour devenir un moyen d'acquérir plus d'argent, enfaisant de l'argent un produit d'échange lui-même, en vendant de l'argent, par exemple en “prêtant“ del'argent moyennant des intérêts (tel est le prêt usurier, condamné par l'Eglise au Moyen Age).

b.

dans la société : L'intérêt bien compris.

Il n'est même pas besoin de considérer que l'h est bon par nature : il suffit de considérer qu'il n'a aucun intérêt à entretenir un climat conflictuel ou à faire en sorte quedes inégalités inacceptables se creusent au sein de la société.

En effet, comme le dirait Adam Smith, « cen'est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous attendons notre dîner »,mais plutôt de ce que ces personnes tireront comme profit de leur travail.

Ces mêmes personnes ne pourraitpas non plus exercer leur talents et pratiquer des é dans une société où les inégalités seraient telles que letrouble éclaterait sans cesse : pour l'éviter, ils concèdent de sacrifier une part de leur richesse(par ex parl'impôts) cf.

notion de justice sociale cher Rawls c.

Le même raisonnement peut être utilisé en ce qui concerne la relation entre différents pays : « Deux nations qui négocient ensemble se rendent réciproquement dépendantes ; si l'une a intérêt à acheter,l'autre a intérêt de vendre ; et toutes les unions sont fondées sur des besoins mutuels » Montesquieu, De l'esprit des lois idée de liaison : Les échanges adoucissent les moeurs : « Le Commerce guérit des préjugés destructeurs ; et c'est presque une règle générale, que partout où il y a du commerce, il y a des moeursdouces ; et que partout où il y a des moeurs douces, il y a du commerce.

[...] L'effet naturel du commerceest de porter à la paix.

» idem Tout dépend de ce que l'on échange...

3. a.

De l'échange à la rencontre, de la rencontre au dialogue : échanger, ne serait-ce que des biens, obligent les individus à sortir de leur milieu habituel(famille, village/ville, région, pays) et à rencontrer d'autresindividus qui leur sont totalement différents (en apparence du moins).

On peut alors penser que ces individusvont aller plus loin qu'un simple é de marchandise et vont apprendre à mieux se connaître (ce qui est utilepar ailleurs au commerce).

Par conséquent cet é favorisera peut-être l'ouverture à l'autre et la tolérance. b.

Le plaisir de l'échange.

Cf .

Lévi-Strauss : « l'échange de politesse » in Les Structures élémentaires de la parenté .

LV raconte l'anecdote des restaurants bon marché du Midi où les clients s'échangent leur ballon de piquette.

Ici, personne ne gagne rien : « mais c'est qu'il y a bien plus dansl'échange que les choses échangées ».

On peut en effet espérer que l'intérêt ne soit pas le seul motif del'action humaine et qu'il puisse trouver du plaisir dans le contact avec son semblable sans rien espérer de luien contrepartie.

Ex : l'amitié. c.

Il existe également un é qui, pour n'être parfaitement gratuit, ne se paie pas : les Hommes partagent des symboles.

Cf .

étymologie.

L'Homme se caractérise en effet par l'univers dans lequel il évolue. »

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