Devoir de Philosophie

Les consciences peuvent-elles communiquer les unes avec les autres

Publié le 20/03/2004

Extrait du document

En psychologie, il est difficile d'admettre des situations purement objectives. Chacun de nous comprend et répond d'une manière particulière. Cette première constatation pose déjà la possibilité d'une communication des consciences.  Par ailleurs, la vie quotidienne parce qu'elle est engagée dans une série d'actions diverses, nous relie par mille liens au monde et aux autres.  Il existe, certes, des instants où notre personnalité profonde émerge et saisit sur ces situations des significations indicibles. Nous semblons condamnés à vivre et à mourir seuls. Lavelle dit : « Il y a des moments où nous nous apercevons que tous les visages que nous croisons sont indifférents ou étrangers, et nous sommes refoulés dans un isolement où aucun regard ne vient jamais croiser le nôtre.  Toutes les philosophies à tendance existentialiste soulignent l'actualité du sujet de la communication des consciences qui englobe deux questions relevant de domaines différents : une que nous pouvons appeler la compénétration psychologique et l'autre, la communion des sujets. De leur synthèse dérive la vraie communication des consciences.  

« consciences. e) Les valeurs esthétiques.Nous croyons communier plus facilement dans le sentiment esthétique partagé, mais rien de plus discutable !L'oeuvre d'art prend la signification que lui attribue le contemplateur.

« I1 dépend de celui qui passe que je soistombe ou trésor », a écrit P.

Valéry.Plus la valeur devient publique, plus la communication est superficielle.

Plus l'émotion est profonde, plus elle estpersonnelle et incommunicable. f) L'amour.Quand deux êtres s'aiment avec passion, l'isolement et l'angoisse sont remplacés par la confiance et la joie.Toutes ces formes de communications des consciences peuvent paraître illusoires et conduire à un repliement sursoi dans la solitude. III.

— LA COMMUNION DES SUJETS. Quand on décrit la conscience que chacun a de lui-même, on distingue le : je, du moi empirique, ou le moi-sujet dumoi-objet.

C.

Blondel écrit : « Le sens commun n'hésite pas à voir en ce : « je », une sorte de despote qui use dumoi comme de sa chose, l'admettant aux honneurs de sa familiarité ou l'exilant de sa cour.

»Mais le « je » n'est jamais une donnée dont on peut s'emparer.

Il ne se laisse saisir que comme une activité libre quel'on n'atteint que par la sympathie.

Aussi, la façon la plus concrète de poser le problème de la communication dessujets est-elle de se demander si nous pouvons vraiment nous intéresser aux autres.Des écrivains comme La Rochefoucauld répondent négativement, soutenant que la communion est toujours uneapparence que l'égoïsme explique.

Sartre et Heidegger, considérant l'existence comme la liberté, fournissent desréponses presque similaires.D'autres penseurs au contraire, évoquant l'existence des mouvementsinstinctifs de sympathie et l'altruisme, prouvent que la communication desconsciences qui amorce la communion des sujets est possible.

Ils estimentextrêmement précieuse la sympathie, car elle nous aide à sortir de nous-mêmes et elle contient un appel à une communion plus libre et plusuniverselle.L'expérience montre enfin que si la communion n'est jamais spontanée, nouspouvons créer sans cesse en nous une attitude de communion par notreliberté même.

Dès lors, ce qui semblait dialectiquement impossible à concilier :être libre et s'unir, devient possible.

L'on découvre alors que la liberté ne seconserve et ne devient richesse positive qu'en se transformant en amour.

K.Jaspers a admirablement décrit le cheminement de la communication desconsciences et G.

Marcel prouve qu'en « s'établissant soi-même dans uneattitude de disponibilité, on peut atteindre la présence de l'autre ». IV.

— LA VRAIE COMMUNICATION. Ainsi la véritable communication ne peut se trouver sur le plan de lacomplaisance de soi, mais dans l'action et l'oeuvre communes. a) L'action révèle le sujet à lui-même et à autrui. L'événement fait surgir de chacun de nous des résolutions et des réactions qui quelquefois nous étonnent.

Lesopinions sur soi, les données de l'introspection, le personnage que l'on joue pour les autres, tout cela peut êtrefaux, mais ne résiste pas à une épreuve sérieuse. b) La réflexion.Elle permet de trouver au fond de la solitude du moi, « les structures humaines par la conscience desquelles je mesens consubstantiel à l'humanité ».Par la personnalité nous participons à une culture, mais au-delà d'elle, nous participons par le : « Je » à unepuissance illimitée de création, et la réflexion nous permet de trouver les fondements d'une « communauté desesprits par le détour de cet infini ». c) Le dialogue.Il existe une forme de dialogue fait de deux monologues.

Mais, il en est un autre genre qui consiste à éprouver lanaissance d'idées nouvelles provenant de la participation effective des esprits.

Au cours de ces derniers dialogues,on constate une sorte d'excitation de la pensée personnelle par celle d'autrui.

Des solutions, des résolutions ou desidées jaillissent, s'engendrant les unes les autres, dans l'approbation et la joie communes. d) L'action et l'oeuvre.Par l'action et l'oeuvre effectuées ensemble, naît enfin la communication, signe de la communauté authentique,comme la coopération des époux dans la lutte pour l'éducation et la protection de leurs enfants; la fraternité delutte, conséquence des épreuves affrontées ensemble (amitiés de scolarité, fraternité d'armes); coopération dans laconstruction d'un bien commun ou la réalisation d'un même idéal.J.

Jaurès disait : « Jetez du blé aux hommes, vous en ferez des ennemis; donnez-leur une cité à construire, vous en. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles