Les concepts de la pensée de Hegel: définitions
Publié le 24/03/2015
Extrait du document
Mettant en jeu le connaître aussi bien que l'agir, il traduit la pleine réciprocité réflexive entre deux sujets qui sont en même temps objets et d'eux-mêmes et de l'autre.
Quatre vecteurs sont ici nécessaires de concert : il faut en effet que chacun des partenaires exerce une négation de même ampleur sur l'autre et sur soi-même, en accueillant ce même agir double de la part de celui qui lui fait face.
Tel est «le concept pur du reconnaître, du redoublement de l'autoconscience dans son unité« (p. 219).
C'est le mouvement de base de tout procès de nature dialectique.
Lorsque l'universel premier se pose face à lui-même selon l'ordre de ses propre différences, cet être-posé, dans le souvenir de son origine, fait retour comme de soi au terme qui le posa.
L'en-soi se trouve alors déterminé selon l'en-et-pour-soi qu'il est de tout temps --- et ce par la grâce de cette sienne particularité qu'il reçoit de ce procès de médiation.
Ce schème logique, pure fluidité, est à l'oeuvre depuis les premières mesures de l'oeuvre jusqu'aux extrémités du système.
Terme de portée à la fois historique et conceptuelle.
Dans la section qui porte ce nom se rencontrent les figures des communautés qui, au long de l'histoire, ont tenté d'exprimer une relation entre l'homme et la réalité absolue que l'on appelle Dieu.
Exprimant la vérité de l'esprit sous le voile de la représentation, la religion, sous sa forme achevée (celle de la communauté protestante, en son existence éthique) présente le contenu vrai de l'esprit, que le savoir absolu reversera dans la forme historique parfaite de la reconnaissance.
La philosophie n'est ainsi rien d'autre que la religion comprise.
La Phénoménologie de l'esprit tient dans une monstration de ce que le savoir le plus commun est lourd en réalité d'une dimension systématique et doit donc être compris comme science.
D'abord intitulé Science de l'expérience de la conscience, cet ouvrage, désigné à l'origine comme Première partie du système de la science, montre comment le contenu total --- et encyclopédique --- du savoir peut venir à bout du dualisme de la conscience naturelle et de son savoir immédiat.
Figure qui n'est plus de l'ordre d'une figure, cette dernière section de l'oeuvre montre comment, dépassée la forme temporelle extérieure, la conscience peut naître enfin à une intelligibilité de type historique dans laquelle toutes choses, soustraites aux unilatéralités d'appréhensions (seulement) objectives ou (seulement) subjectives, peuvent apparaître dans leur automédiation essentielle, comme les éléments d'une totalité en advenir d'elle-même.
«
Vocabulaire 55
(Sache selbst), elle qualifie ce qui importe, ce qui a poids et puissance de détermi
nation ; comme telle, elle est proche de l'essence.
Concept, Begriff
De son étymologie, ce terme retient l'idée d'une « sa1S1e », dans leur unité
essentielle, des déterminations multiples que découvre le champ
de la représentation.
Le
concept qualifie donc un stade éminemment concret de la connaissance, une intelligence
logiquement clarifiée
de l'unité qui existe entre les particularités d'une chose et son unité
essentielle.
Conscience, Bewusstsein
Dans son acception générale, ce terme, présent tout au long de l'œuvre, désigne
l'esprit de l'homme dans sa capacité de connaissance et d'action.
L'ambition de l'ouvrage
est alors de montrer comment cette conscience peut et doit accéder à la science.
Sous
une forme plus déterminée, la conscience est la première figure du savoir, celle qui
privilégie le rapport à l'objectivité ; elle est alors principe d'unité et de différenciation :
la conscience en effet
« distingue de soi quelque-chose à quoi en même temps elle se
rapporte
» - une complexité et une richesse structurelles qui la qualifient pour être le
lieu de l'expérience spirituelle.
Conscience malheureuse, unglückliches Bewusstsein
Ultime figure de la section Autoconscience, la conscience malheureuse serait peut
être dite de façon plus exacte conscience déchirée.
Après les unilatéralités adverses du
stoïcisme (abstraction d'une intériorité anhistorique) et du scepticisme (simple jeu sans
consistance avec et dans l'extériorité), la conscience, pour la première fois, prend sur
elle tout à la fois l'universalité et la particularité qu'elle se sait être.
Qu'elle ne parvienne
pas encore à articuler conceptuellement ces deux dimensions d'elle-même ne l'empêche
pas de relever déjà de l'économie de la raison, dont elle s'affirme comme une présuppo
sition.
Effectivité, Wirklichkeit
La réalité (Realitiit) désigne indistinctement toute forme d'extériorité.
L'effectivité,
quant à elle, qualifie le stade où cette réalité extérieure, après s'est abîmée dans son
intériorité essentielle, a été posée à nouveau dans l'identité de son être et de sa raison
d'être.
A ce compte, elle ressortit toujours à un travail de nature conceptuelle -et c'est
pourquoi Hegel, dans la Préface aux Lignes-fondamentales de
la Philosophie du droit,
peut énoncer l'aphorisme bien connu :
« Ce qui est rationnel est effectif, et ce qui est
effectif est rationnel.
»
Entendement, Verstand
« L'activité du séparer est la force et le travail de l'entendement, la puissance la plus
étonnante et la plus grande, ou plutôt la puissance absolue
» (p.
93).
Moment capital
que celui-là :
il soustrait la totalité initiale à son abstraction en posant les différences
effectives qu'elle recèle ; la raison -sous ses formes négative-dialectique puis.
»
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