Les circonstances de la vie conditionnent- elles la liberté ?
Publié le 10/11/2005
Extrait du document
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Analyse du sujet
Le sujet met en relation la notion de « circonstance de la vie » et celle de liberté.
On nous demande si cetterelation est comparable à un « conditionnement ».
L'enjeu est donc de voir s'il y a ou non compatibilité entre lacondition humaine concrète et l'exigence de liberté.
Le présupposé du sujet est donc que la liberté pourraitêtre mise en péril par les circonstances.
La liberté : ce qui n'est pas contraint par autre chose.
On doit distinguer le libre vouloir et le libre pouvoir.
Le libre vouloir correspond à la liberté de choisir ce que je veux.
Le libre pouvoir est la liberté de faire ce que jeveux.
On peut penser une liberté sans penser l'autre.
Les circonstances de la vie : de manière générale, la condition dans laquelle nous sommes nés et lesévènements qui nous arrivent.
L'environnement qui entoure l'individu.
Conditionner : être la condition de quelque chose, ce sans quoi cette chose ne pourrait pas être.
Déterminer.Orienter dans un sens ou dans un autre.
Problématique
La volonté est absolue ou n'est point.
En effet, si un élément d'une action n'est pas voulu par l'agent, alors celasignifie que l'action n'est libre.
De ce point de vue, tout élément extérieur qui viendrait contraindre et déterminerl'action marquerait par là la fin de la liberté.
Si donc les circonstances de la vie conditionnent la liberté, cela impliqueque nous ne sommes pas libre.
Mais d'un autre côté, nous voyons que nous sommes toujours en situation, que noschoix et décisions renvoient toujours à une connaissance de la réalité, et qu'il serait absurde de nier la volonté enraison de la condition humaine.
Le problème est donc ici que la nature de l'homme, sa liberté, doit composer avec sacondition : la réalité extérieur non choisie.
Comment alors comprendre une liberté agissante dans le monde ? Lesévènements que je ne choisis pas ont-ils une influence déterminante sur mes choix ?
La liberté suppose d'agir sans être contraint de l'extérieur : si les circonstances de la vieconditionnent la liberté, cela veut dire que nous ne sommes pas libre.I.
Comme le remarque Spinoza dans l' Ethique III (scolie de la proposition II), être libre, c'est agir selon la nécessité de sa nature.
Est libre l'acte qui découle de ma nature, de ceque je suis.
De ce point de vue, l'acte libre se distingue de l'actecontraint parce que c'est l'individu, et non l'extérieur, qui est à l'originede l'action.
Si donc les circonstances extérieures conditionnent mesactes, cela veut dire que je ne suis pas libre.
La liberté est incompatibleavec l'idée d'un conditionnement par l'extérieur.
Néanmoins, le fait que le principe de mon action réside en moi-même nesuffit pas pour faire de mon action une action libre.
Car, comme leremarque Aristote, encore faut-il que l'agent « connaisse lescirconstances particulières au sein desquelles son action se produit »(Ethique à Nicomaque III, 3, 1111a-b).
Alors en un sens certes, une action est libre si elle n'est pas contrainte.
Mais cette liberté est toutenégative.
Encore faut-il que l'action soit volontaire.
Ici, la liberté estpossible dans le monde, car elle inclut la connaissance du monde.
Eneffet, peut-on tenir quelqu'un pour responsable d'un acte si cet acte aété commis par ignorance ? Cela veut donc dire qu'il n'y a pas de libertésans connaissance, et donc que la liberté suppose d'agir dans le monde.Ce n'est donc pas la relation de conditionnement qui caractérise larelation de la liberté aux circonstances de la vie.
Cette relation est une relation de pensée, qui permet alors à l'homme de choisir son action en connaissance de cause.
On peut donc conclure de ce premier mouvement que la liberté suppose d'agir à partir de sa nature, et non pasmécaniquement à partir d'une cause extérieure.
La relation qu'entretient la liberté aux circonstances de la vieest une relation de connaissance et non de conditionnement.
Par la connaissance, l'homme peut choisir et agirpratiquement en utilisant la délibération et procéder au choix le plus judicieux (Aristote Ethique à Nicomaque ).
Cependant, c'est présupposer que nous choisissons notre nature.
Si tel n'est pas le cas, alors, laliberté dépend bien des circonstances de la vie. II..
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