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Les chemins de la liberté

Publié le 05/01/2020

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La liberté, pour le sage stoïcien, est une liberté faite à la fois d'héroïsme et de renoncement, renoncement qui peut aller jusqu'au suicide. Il n'est pas alors interdit de penser que cette liberté intérieure proclamée n'est finalement que le refuge d'une liberté extérieure refusée. Épictète, l'esclave, est la propriété extérieure d'un maître. Mais Épictète, le sage, est le seul propriétaire intérieur de lui-même. Le stoïcisme fait ainsi de l'homme « un empire dans un empire », comme le notera Spinoza.

 

Liberté et raison

 

La liberté toute intérieure des stoïciens n'est-elle pas finalement la simple intériorisation de la relation maître-esclave? Par une telle intériorisation, l'homme se trouve ainsi divisé, en lutte avec lui-même. Toute une tradition philosophique et religieuse oppose ainsi la raison aux passions.

 

C'est contre cette, tradition que veut s'inscrire Spinoza. Il est vain de railler l'homme ou de le condamner, lorsqu'il échoue à vaincre ses passions. Car, contrairement à ce qu'il veut croire parfois, l'homme n'est pas un être d'exception, mais une partie de la nature. Les passions sont naturelles, elles ne sont pas à combattre, mais à comprendre. Nous sommes soumis aux passions, parce que nous sommes passifs. Et nous sommes passifs, dans la mesure où nous sommes déterminés à sentir et à agir par une puissance qui nous est étrangère. Mais nous sommes actifs, dans la mesure où nous sentons et agissons par notre propre puissance. 

Qu'est-ce qu'être libre? À cette question, nous avons tendance spontanément à répondre que c'est de pouvoir faire ce qui nous plaît. Mais sitôt qu'on y réfléchit, nous tombons dans l'embarras. Faire ce qui nous plaît, soit : mais si chacun en fait autant? et si je devais le regretter? suis-je bien sûr même de savoir ce qui me plaît? Que ce soit par rapport aux autres, ou par rapport à nous-mêmes, la simplicité d'une telle réponse en révèle bientôt l'insuffisance. C'est que la liberté n'est pas donnée, ou simplement à préndre, elle est à construire et à conquérir. La liberté est moins un état qu'un devenir, moins un fait qu'une valeur, c'est-à-dire un idéal à atteindre.

 

La liberté du sage

 

C'est un tel idéal que se propose d'atteindre, par exemple, le stoïcisme, idéal difficile et réservé au sage, parce qu'il suppose qu'on soit capable de renoncement et d'ascèse. Il n'est pas, par conséquent, à la portée .du vulgaire, même si chacun peut, s'il le veut, s'y consacrer. Car la liberté peut seule nous conduire au bonheur. Mais la liberté ne consiste pas à faire ce qui nous plaît et à satisfaire nos désirs. Une telle liberté nous conduirait, en fait, à la souffrance et au malheur, puisque la satisfaction de nos désirs ne dépend pas de nous, mais des circonstances, ou de la volonté d'autrui (texte 10).

 

La vraie liberté consiste à accorder nos désirs à l'ordre du monde. « N'essaie pas que ce qui arrive arrive comme tu veux, mais veux ce qui arrive comme il arrive, et tu couleras des jours heureux », nous conseille Épictète dans son Manuel. Il nous faut donc apprendre à vouloir non ce que l'on veut, mais ce que l'on peut. Or la seule chose qui soit entièrement en notre pouvoir n'est autre que la volonté elle-même.

« La liberté, pour le sage stoïcien, est une liberté faite à la fois d'héro"isme et de renoncement, renoncement qui peut aller jusqu'au suicide.

Il n'est pas alors interdit de penser que cette liberté intérieure proclamée n'est finalement que le refuge d'une liberté extérieure refusée.

Épictète, l'esclave, est la propriété extérieure d'un maître.

Mais Épictète, le sage, est le seul propriétaire intérieur de lui­ même.

Le stoïcisme fait ainsi de l'homme «un empire dans un empire», comme le notera Spinoza.

Liberté et raison La liberté toute intérieure des stoïciens n'est-elle pas finalement la simple intériorisation de la relation maître­ esclave? Par une telle intériorisation, l'homme se trouve ainsi divisé, en lutte avec lui-même.

Toute une tradition philosophique et religieuse oppose ainsi la raison aux passions.

C'est contre cette.

tradition que veut s'inscrire Spinoza.

Il est vain de railler l'homme ou de le condamner, lorsqu'il échoue à vaincre ses passions.

Car, contrairement à ce qu'il veut croire parfois, l'homme n'est pas un être d'exception, mais une partie de la nature.

Les passions sont naturelles, elles ne sont pas à combattre, mais à comprendre.

Nous sommes soumis aux passions, parce que nous sommes passifs.

Et nous sommes passifs, dans la mesure où nous sommes déterminés à sentir et à agir par une puissance qui nous est étrangère.

Mais nous sommes actifs, dans la mesure où nous sentons et agissons par notre propre puissance.

Or comprendre est la puissance propre de l'homme.

Comprendre l'origine de nos passions par la raison, c'est par conséquent s'en libérer.

Mais cette liberté n'est pas renoncement.

Elle est au contraire affirmation de soi, par la joie que procure l'accroissement de notre puissance propre (texte 11).

C'est de cette liberté et de cette béatitude que Spinoza nous entretient au livre V de I' Éthique.

Cependant «vivre sous la conduite de la raison» n'est pas accordé à tous, mais au sage, s'il s'en rencontre.

La nature humaine est ainsi disposée que les hommes le plus souvent sont soumis aux passions.

C'est pourquoi la. »

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