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LES CAUSES SUBJECTIVES DE LA CERTITUDE

Publié le 20/08/2013

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d) Échec du mécanisme. On peut assurément faire appel au mécanisme. C'est l'hypothèse cartésienne (I, 341-344), la seule possible d'ailleurs du point de vue nominaliste et phénoméniste. Mais il est clair que cette hypothèse n'est ici qu'un énorme cercle vicieux. Il s'agit, en effet, d'expliquer comment de purs phénomènes, c'est-à-dire des atomes, forment, par leur liaison mutuelle, des édifices ou des touts organiques constants, des systèmes et des systèmes de systèmes. Répondre, comme font DÉMOCRITE, NICOLAS D'AUTRECOURT, DESCARTES et les mécanistes, que c'est parce qu'une force mécanique produit du dehors cette cohésion des phénomènes, n'est de toute évidence

(1) Cf. A. MICHOTTE, La perception de la causalité, Paris-Bruxelles, 2° éd., 1952.

qu'une solution verbale du genre « opium-vertu dormitive « et consistant à dire que les phénomènes forment des touts parce qu'il existe quelque chose qui les organise sous forme de touts. On n'est pas très avancé I

En réalité, c'est par une pure illusion qu'on s'imagine trouver une explication de la nature dans le mécanisme. Le mécanisme explique si peu le réel qu'il n'est rien d'autre lui-même qu'une des formes du problème à résoudre. On peut même dire qu'il n'existe pas comme tel ou à l'état pur : il n'est que l'aspect d'une autre réalité, métaphysique, à savoir la finalité, la forme ou l'idée (termes synonymes). C'est pourquoi l'empirisme nominaliste, en se mettant dans l'impossibilité de donner un sens à ces notions métaphysiques, rend à la fois l'univers et le connaître inintelligibles. C'est ce que signifient, avec leur aveu final d'impuissance (II, 573), les discussions critiques de HUME et de STUART MILL.

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