Les animaux sont-ils comparables à des machines ?
Publié le 17/02/2005
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La biologie, chapitre de la physique (Descartes).Descartes, préoccupé de physique et, en particulier, de mécanique (= étudede l'enchaînement des causes, qui se dit en grec : mékanè), a considérécurieusement que les animaux sont des machines (théorie de l'animal-machine).
« C'est la nature qui agit en eux, selon la disposition de leursorganes; ainsi qu'on voit qu'un horloge (— une horloge), qui n'est composéque de roues et de ressorts, peut compter les heures, et mesurer le temps,plus justement que nous avec toute notre prudence » (Discours de laMéthode, 1637).
Le problème de l'union de l'âme et du corps.
a) La hiérarchie des âmes selon Aristote.
Aristote distinguait, dans son Traitéde l'Ame :• L'âme végétative, principe de la nutrition et de la croissance des plantes;• L'âme sensitive, principe de la sensation et de la locomotion chez lesanimaux;• l'âme rationnelle (ou dianoétique), qui — chez l'homme — couronne les deuxprécédentes.
b) Chose qui pense ou matière brute.
Descartes rejette absolument cesdistinctions.
« Il n'y a en nous, écrit-il, qu'une seule âme, et cette âme n'a ensoi aucune diversité de parties : la même qui est sensitive est raisonnable, et tous ses appétits sont des volontés »(Traité des Passions, art.
47; 1649).
Ceci implique que les animaux, qui ne pensent pas, ne connaissent ni le plaisirni la douleur.
c) L'insoluble question de l'union de l'âme et du corps.• Le corps de l'homme aussi est donc en tous points comparable à une machine (un médecin du XVIIIe s.
écriramême un ouvrage intitulé : L'Homme-machine, 1748).
Au XVIIIe siècle, le médecin philosophe matérialiste La Mettrie prendra très au sérieux la vision mécaniste des êtresvivants, en refusant la distinction de l'âme et du corps et en défendant la thèse de l'homme-machine : les hommes« ne sont au fond que des animaux et des machines perpendiculairement rampantes 9 »; la sensibilité et la pensée sont des propriétés de la matière organisée.
L'homme-machine dérive de l'animal-machine de Descartes mais LaMettrie entend pousser le mécanisme cartésien jusqu'au maximum de ses conséquences logiques: tout ce que lamétaphysique cartésienne attribuait à l'âme (pensées, ides innées) peut être expliqué matériellement.
Tout enl'homme n'est que mécanisme et il revient à la science d'en rendre compte.• Comment expliquer alors l'union vécue de la « substance étendue » (= la matière) du corps et de la « substancepensante » (= l'âme) ? Descartes localise bizarrement dans la glande pinéale (petite glande située au-dessus ducerveau moyen, que nous nommons aujourd'hui : épiphyse), le point de jonction entre les volitions de l'âme et lesmouvements du corps de l'homme.
(Evitez : « le gland pinéal », perle célèbre rencontrée dans certaines copies !)• « Toute l'action de l'âme consiste en ce que, par cela seul qu'elle veut quelque chose, elle fait que la petiteglande à qui elle est étroitement jointe, se meut en la façon qui est requise pour produire l'effet qui se rapporte àcette volonté » (Traité des Passions, art.
41; 1649).
II/ La théorie des animaux machines n'épuise pas la totalité des caractéristiques des animaux Le mécanisme permet de comprendre comment le vivant fonctionne, mais cela ne suffit pas à rendrecompte de toutes ses spécificités.
Comment expliquer les phénomènes de reproduction, d'autorégulation, decicatrisation, de croissance, d'interdépendance des organes...
?.
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