L'erreur peut-elle être un commencement, un préalable extérieur pour la vérité ?
Publié le 02/10/2013
Extrait du document
Il s'agit de savoir si l'erreur peut être un moyen de la vérité. Cette question choque le sens commun. Pour le sens commun, l'erreur et la vérité sont des termes opposés qui s'excluent. Le problème est donc de savoir comment passer de l'erreur à la vérité. Doit-on remplir d'erreurs le temps qui précède la connaissance de la vérité ? Multiplier les erreurs, est-ce réellement avancer vers la vérité ? En quoi une erreur pourraitelle être constitutive de la vérité ? Y a-t-il un usage positif de l'erreur ?
«
légitime besoin d'absolu manifesté par l'être humain avant de
suggérer que la passion amoureuse permet de symboliser les
contradictions propres à l'homme, nostalgique de l'absolu mais
incapable de l'atteindre.
1.
Les mécanismes de l'aliénation
La passion est démystifiée parce que Cohen met en relief son
homologie de fonctionnement avec
le systéme social dans son
ensemble.
En effet, les amants, surtout Ariane, ne considèrent
pas l'autre tel
qu'il est mais tel qu'ils l'imaginent en fonction
de ce que leur culture, leur tradition les accoutument
à penser.
La passion
s'avère être, dès le début, une projection de l'imagi
naire social.
1.
La passion comme mise en scène de soi
Dans Belle du Seigneur, tout est mise en scène : la femme
aimée,
la narcissique Ariane, poursuit d'interminables mono
logues devant sa glace ;
le donjuanisme méprisant de Sola! est
mis en perspective avec
la comédie perpétuelle que donne la
famille Deume -Ariane est une femme mariée; elle a épousé
un fonctionnaire, Adrien Deume, incarnation du conformisme
(comme tous les autres personnages).
Sola! n'appartient à aucune culture; c'est le juif, !'Oriental.
Il est contraint de se prêter à la comédie sociale, jouée par tous
les protagonistes de l'action.
Dans
le domaine sentimental,
Sola! incarne un don juan conscient de la comédie (incons
ciente
le plus souvent) que se jouent les amants pour se main
tenir au niveau de l'éblouissement initial.
Il tente de maîtriser,
d'organiser, cette douloureuse comédie
qu'il joue avec sa bien
aimée, Ariane, pour donner
à l'autre l'image d'un être idéal,
niant sa nature et sa matérialité.
Mais
il souffre de sa propre
lucidité, de sa dissociation intime -
car il aime Ariane mais
méprise la propension des femmes
à privilégier l'image, le
prince charmant, sur la réalité quotidienne..
»
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