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L'erreur et elle évitable ?

Publié le 02/03/2005

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erreur
C'est donc manquer à un devoir que de ne pas éclairer son jugement quand cela est en notre pouvoir compte-tenu des circonstances. Et ce sont ces mêmes circonstances qui feront que, a contrario, l'ignorance peut être innocentée : savoir n'est en certains cas pas en mon pouvoir (exemple : Oedipe). Mais dans les deux cas, il y a un devoir d'attention : à moins d'être fou, nul ne peut se permettre d'agir à la légère.   Transition : ·         On vient de voir que l'erreur pouvait et même devait être évitée : Descartes préconise de procéder méthodiquement et Aristote insiste sur le devoir de s'informer. ·         Cependant, si l'erreur peut être évitée, est-ce pour autant que le risque d'erreur est annulé ? ·         Pour que l'erreur soit parfaitement évitable, il faudrait qu'en aucun cas, il nous soit permis de nous tromper. Or qu'est-ce qui fait que, malgré toute la prudence et toute la sagesse dont peut faire preuve un homme, celui-ci n'est pas pour autant à l'abri d'une erreur ? ·         Deux raisons : 1) le monde des affaires humaines, contrairement au monde supra-lunaire contient de la contingence 2) l'homme, contrairement à l'animal, n'agit pas à l'instinct : ses actions n'ont donc pas, de ce fait, la rigueur implacable d'un comportement mécanique. En un mot, l'homme a toujours le choix. ·         Finalement nous sommes maintenant amenés à penser l'erreur au-delà de ses implications morales (est-elle ou non une faute ?

Remarque sur l’intitulé du sujet :

  • L’erreur désigne le fait de se tromper ; mais contrairement à l’illusion, elle est peut être corrigée.
  • Cependant, la question porte sur la possibilité de l’éviter, non de la rectifier. Est-il possible de ne pas se tromper ?
  • A priori, on peut toujours éviter de commettre des erreurs ; autrement comment quelque chose pourrait-il seulement être vrai ?
  • Donc, toute la difficulté porte sur l’erreur en tant qu’elle existe : si on a les moyens de l’éviter, comment se fait-il que nous nous trompions si souvent ?
  • Enjeu : avons-nous le droit de nous tromper ? Si l’erreur est évitable, il semble que nous ayons un devoir de vigilance ; dans le cas contraire, l’erreur est excusable.

Problématique : On admet volontiers que « l’erreur est humaine «, comme s’il était impossible de l’éviter. De ce fait, nous aurions un droit à l’erreur. Néanmoins, l’erreur participe-t-elle de nature au point que nous n’ayons pas à nous en sentir coupable ? Car on peut faire n’importe quoi sous prétexte que « tout le monde peut se tromper «. N’y a-t-il pas un devoir d’attention qui permettrait de rendre l’erreur coupable ? mais si tel est le cas, l’erreur est-elle évitable ou bien est-il dans la nature de l’homme de faillir de sorte que nul ne peut être tenu pou responsable de ses erreurs ?

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« Pour Descartes, « le bon sens est en ce monde la chose la mieux partagée ».

Du coup, l'erreur ne tient pas à un manque d'esprit ou de clairvoyance – comme si certains d'entre nous étaient plus aptes à trouver le vrai que d'autres – mais consiste en un défaut de méthode : « ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon mais l'essentiel est de l'appliquer bien » dit Descartesau 1 er paragraphe de son Discours de la méthode.Descartes propose donc des règles [1] qui indiquent le chemin qui permet d'éviter le risque d'erreur.

Ce que dit Descartes, c'est qu'il dépend de nous de ne pas nous tromper dans les matières qui le permettent.Si l'erreur peut nous être imputée, c'est qu'en un sens, elle est évitable.

b) L'ignorance coupable Pour Aristote, l'intellectualisme socratique (thèse selon laquelle nul ne se trompe de bon gré) ne vaut que dans certaines limites.

Si l'ignorance rendune action moins coupable, il n'en reste pas moins qu' on ne saurait ignorer toutes les circonstances à la fois .

Qu'est-ce que cela signifie ? Il peut y avoir, pour Aristote, une ignorance coupable, c'est-à-direune ignorance due à de la négligence .

Là où nous pouvons savoir, nous devons savoir afin d'agir avec discernement.

C'est donc manquer à un devoir que de ne pas éclairer son jugement quand cela est en notre pouvoir compte-tenu des circonstances.

Et ce sont ces mêmes circonstances qui feront que, a contrario , l'ignorance peut être innocentée : savoir n'est en certains cas pas en mon pouvoir (exemple : Œdipe). Mais dans les deux cas, il y a un devoir d'attention : à moins d'être fou, nul ne peut se permettre d'agir à la légère. Transition :· On vient de voir que l'erreur pouvait et même devait être évitée : Descartes préconise de procéder méthodiquement et Aristote insiste sur le devoir de s'informer.· Cependant , si l'erreur peut être évitée, est-ce pour autant que le risqu e d'erreur est annulé ? · Pour que l'erreur soit parfaitement évitable, il faudrait qu'en aucun cas, il nous soit permis de nous tromper. Or qu'est-ce qui fait que, malgré toute la prudence et toute la sagesse dont peut faire preuve un homme, celui-cin'est pas pour autant à l'abri d'une erreur ?· Deux raisons : 1) le monde des affaires humaines, contrairement au monde supra-lunaire contient de la contingence 2) l'homme, contrairement à l'animal, n'agit pas à l'instinct : ses actions n'ont donc pas, de ce fait, larigueur implacable d'un comportement mécanique.

En un mot, l'homme a toujours le choix . · Finalement nous sommes maintenant amenés à penser l'erreur au-delà de ses implications morales (est-elle ou non une faute ?) pour la considérer du point de vue de ses conditions de possibilité : s'il nous est possible d'éviter l ‘erreur, pourquoi ne pourrons-nous cependant jamais être sûrs de ne pas nous tromper ? 3- L'ERREUR MANIFESTE NOTRE HUMANITÉ a) l'intelligence humaine se manifeste plus dans ses erreurs que dans ses réussites Que serions-nous si nous étions dans l'incapacité de nous tromper ? nous serions semblables aux animaux car l'activité animale est instinctive.

Ce qui signifie que 1) l'animal agit mécaniquement, sans conscience 2) n'a pas besoin d'apprendre ce qu'il doit faire. L'homme lui doit travailler .

Marx le souligne justement : l'homme et l'animal créent certains produits pour satisfaire leurs besoins ; mais seul l'homme travaille pour cela.

Exemple : comparons la toile d'araignée au tissage : ily a une certaine ressemblance, mais, là où l'araignée pourra produire 10 ou 100 fois la même toile, un tisserand, non seulement ne fera jamais deux fois le même objet, mais surtout, pourra se tromper dans sa tâche.

Ainsi seul l'hommetravaille et c'est en cela que l'erreur, bien que de droit évitable, ne peut toutefois, de fait, jamais être évitée.

b) Nos actions sont finalisées L'activité humaine s'inscrit dans une temporalité consciente : une fin étant posée, il nous faut trouver et mettre au point les moyens d'y parvenir.

Ainsi il y a comme un « jeu » introduit entre les moyens et les fins quin'existe pas au sein de l'enchaînement rigoureux des causes et des effets.

Pour un but visé, plusieurs moyenss'offrent à nous et c'est en tâtonnant , en essayant, qu'on peut parvenir au résultat voulu.

Ainsi, l'erreur est pourvue d'une certaine dimension heuristique : elle nous permet de nous corriger pour nous améliorer et faire que pour certains cas, il devienne impossible de se tromper (non pas au sens où nous n'aurions plus le choix, mais ausens où nous serions prévenu de tel ou tel risques d'échecs).

[1] Ces règles sont 1) l'évidence (qui consiste à éviter la précipitation dans le jugement pour ne retenir que ce qui est clair) 2) l'analyse (division du problème en sous-parties) 3) l'ordre (procéder du simple au complexe) 4) ledénombrement (être sûrs de n'avoir rien omis).

Voir Discours de la méthode , 2ème partie.. »

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