L'erreur est-elle un fait de l'entendement ou de la volonté ?
Publié le 08/08/2004
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En supprimant toute distinction entre le vrai et le faux, elle supprime au fond l'erreur elle-même. Si, comme le dit Spinoza, l'erreur n'est qu'une moindre vérité, la vérité ne serait qu'une moindre erreur. Or, entre l'une et l'autre, il n'y a pas une différence de degré mais de nature : se tromper, c'est affirmer autre chose de ce qui est. Selon Descartes, l'erreur est due à une seule cause, la volonté. Pour lui, l'entendement ne fait que concevoir, c'est la volonté qui affirme : le jugement est une opération volontaire. Dans l'entendement, il établit une distinction entre les idées claires et distinctes, c'est-à-dire les intuitions et les idées confuses. La loi de la volonté est d'affirmer les idées claires et distinctes ; elle est d'autant plus elle-même que cette affirmation est plus spontanée, moins hésitante. Mais précisément la volonté n'attend pas toujours que les idées de l'entendement soient aussi évidentes. Étant infinie, elle peut affirmer ce qui n'est encore qu'indistinct : c'est ainsi que se forme l'erreur. L'erreur provient de la volonté qui a jugé témérairement, sans attendre que l'évidence se soit faite dans l'entendement.
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