L'ennui
Publié le 22/12/2016
Extrait du document
«
est triste, ou s'ennuie mais il s'ennuie et il est triste parce qu'il désire.
Le romantique est perpétuellement en
désir : il ne goûte qu'un instant à l'illusion du bonheur pour aussitôt tourner son appétit insatiable vers d'autres
objets qui ne le contenteront pas davantage.
Par ce fait il est instable et sans cesse tourmenté car il n'arrive
jamais à contenter ses projets, ses aspirations, il veut toujours plus quitte à détruire tout ce qu'il a construit
auparavant pour satisfaire un nouveau désir.
Il tend à l'impossible, il désire ce qui ne peut pas se réaliser puis
ensuite pleure d'être incompris.
Þ Baudelaire a exprimé comme personne l'ennui dans Les Fleurs du mal.
A son époque, le mot "ennui" avait un
sens très fort, bien plus fort que celui qu'on lui donne aujourd'hui.
Baudelaire invente alors une forme de
désespoir radicalement nouveau, de mélancolie qui ne ressemble à aucune autre et qui est source d'inspiration
de sa poésie: le spleen.
Le mot spleen a pour origine le mot anglais spleen (du grec ancien ?????: spl?n) qui
signifie « rate » ou « mauvaise humeur ».
En effet les Grecs, dans le cadre de la théorie des humeurs, pensaient
que la rate déversait un fluide noir dans le corps : la bile noire, responsable de la mélancolie = tristesse vague,
dont on ne connaît pas les causes.
Chez Baudelaire, le spleen devient une des composantes essentielles de
l'angoisse d'exister.
Le Spleen est constitutif de la poésie baudelairienne car c'est cela qu'il raconte et met en
scène, son mal être, son incapacité à vivre dans le monde qui est le sien.
Beaucoup de poètes de son époque
ressentent la même inadaptation (Musset).
La modernité de Baudelaire réside dans le remède qu'il trouve à sa
mélancolie : la violence.
Seule la violence exercée contre autrui, contre lui-même et contre le langage, la poésie
classique, lui permettent provisoirement de mieux vivre son spleen.
Voici un extrait de la section Spleen et
Idéal des Fleurs du Mal de Baudelaire dans lequel le poète évoque l'ennui, responsable de ses maux:
« Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bâillement avalerait le monde :
C'est l'ennui ! »
Charles Baudelaire, Spleen
Þ L'ennui, synonyme de mélancolie ou la neurasthénie pour la médecine: ces deux termes désignent un état de
dépression, de tristesse vague, de dégoût de la vie, propension habituelle au pessimisme.
Þ L'acédie pour la religion: Cattien, dans son ouvrage De Institutis Coenobiorum, parle d'une maladie.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- L'ennui analyse linéaire
- ENNUI (L’) Alberto Moravia (résumé)
- L'ennui est-il fatal ?
- L'ennui est-il sans issue ?
- L'ENNUI A L'ECOLE Synthèse construite par Sylvain sylvain.