l'éloquence est-elle un usage pervers de la parole ?
Publié le 09/11/2005
Extrait du document
- Analyse.
· Notre sujet nous questionne ici sur ce qu’est l’éloquence. Se définit-elle comme bénéfique ou mauvaise à l’homme ? Certes, notre question est plutôt d’un aspect négatif : nous nous demandons d’abord si elle est un usage pervers de la parole.
· Aussi, nous devrons d’abord définir quels sont les usages de la parole. Pour ce faire, nous pourrons nous aider de Thomas Hobbes, qui définit quatre usages de la parole dans son ouvrage, le Léviathan.
· Alors, nous pourrons voir, selon la définition que l’on en fait, si l’éloquence se détermine comme un usage pervers ou non. Et justement, nous pouvons dés à présent étudier ce que l’on entend par le terme d’éloquence.
o L’éloquence se définit premièrement comme un don de la parole, une facilité à bien s’exprimer. L’éloquence et donc, avant tout, la bonne élocution, celle qui se fait comprendre.
o Mais l’éloquence traduit aussi, parce qu’il y a don pour bien s’exprimer, comme étant un art. Art de toucher et de persuader par le discours. En cela, l’éloquence est nécessaire à la rhétorique, mais aussi à l’emphase, voir même à la grandiloquence.
· D’après cette doub nb le définition, nous pouvons voir que si l’éloquence n’est rien d’autre en soi qu’une facilité à parler, elle devient rapidement en art visant la persuasion.
· Si maintenant nous rentrons dans ce qu’est un usage de al parole, opposé à un usage pervers, nous comprenons où se situe le problème.
o Le premier usage de la parole est de connaitre et faire connaitre. Il s’agit donc d’avoir les meilleurs définitions possibles pour que chacun, celui qui parle et celui qui entend, puisse comprendre et reconnaître la même chose.
o Or, l’usage pervers de la parole revient à convaincre, c'est-à-dire à faire porter un jugement sur la chose. Mais en plus, un usage pervers peut aussi consister en un mensonge, faire passer pour vrai quelque chose qui ne l’est pas.
· Dans ces conditions, nous comprenons pourquoi l’éloquence peut être un usage pervers de la parole. Car si l’on est écouté et apprécié comme orateur, ce qui sortira de notre ouche aura la valeur d’une vérité, même, s’il s’agit d’un mensonge. ET la tromperie est bien un usage pervers de la parole.
- Problématisation.
Nous sommes souvent avide d’entendre les discours les plus éloquents, qu’il s’agisse de politique ou non. L’éloquence est un talent qui permet souvent aux orateurs de faire aisément passer leurs idées. Mais est-ce là un bon usage de la parole ? L’éloquence n’est elle pas un usage pervers de la parole ? Mais tout d’abord, quels sont les bons usages de la parole ? Ensuite, quels sont ceux que l’on peut considérer comme pervers ? Enfin, où se situe alors l’éloquence ?
«
2.
Qu'est ce qu'un usage pervers de la parole ? · Car l'éloquence est aussi, et souvent, considérée comme un art.
Dans ce sens, il s'agit alors de persuader.
Mais la persuasion n'apparaît pas dans les usages de la parole donnés par Hobbes.
« A ces usages correspondent aussi quatre abus.
Le premier est quand les humains formulentincorrectement leurs pensées à cause de la signification inconstante des mots qu'ils utilisent [...] ;deuxièmement, quand ils font un usage métaphorique des mots, [...] ils trompent les autres [...] ;troisièmement, quand ils proclament avec des mots que telle est leur volonté alors qu'il n'en est rien ;quatrièmement, quand ils utilisent dans le but de se blesser les uns les autres.
» Hobbes, Léviathan.
· Les quatre usages de la parole ont aussi quatre abus.
Nous voyons qu'ils sont en relation directe avec les usages.
Aussi, l'éloquence peut-elle intervenir directement dans ces abus. · En effet, quel meilleur trompeur que le plus éloquent des hommes ? L'éloquence est sans doute ce qui permet à nombre de personnes la pratique de l'abus de parole. · Mais là encore, nous n'avons pas de discussions sur al persuasion.
Cependant, nous voyons bien que le fait de persuader se retrouve dans la tentative de duperie : on peut retourner la pensée d'unepersonne par un mensonge, afin de le convaincre de ce qui n'est pas vrai. · Mais, dans le même temps, cette possibilité de persuader se retrouve aussi dans les usages mêmes de la parole : en démontrant une vérité grâce à son éloquence, il est possible de persuaderquelqu'un non d'une opinion ou d'une fausseté, mais de ce qui est simplement vrai.
3.
Où se situe l'éloquence ? · L'éloquence est à la fois utile à l'usage de la parole et dans ses abus.
L'éloquence traduit un art de persuasion.
Mais l'éloquence est-elle un usage pervers de la parole ? · Nous avons vu que la persuasion pouvait être néfaste autant que bonne pour la connaissance. L'éloquence suit ce principe, elle aussi. · L'éloquence n'est pas un usage pervers de la parole, car si parler, c'est s'exprimer clairement, alors, l'éloquence en est l'un des meilleurs atouts. · Mais il est aussi clair que l'éloquence peut être un usage pervers de la parole.
Car dès que les mots tentent de provoquer une réaction envers soi (comme le font nombres de discours politiques),de mettre en avant une opinion plutôt qu'une connaissance, alors l'éloquence s'oppose à l'usage de laparole. · Aussi faut-il voir dans l'éloquence un moyen de formulation de la pensée qui peut se pervertir dans l'usage, mais dont l'usage lui-même n'est pas pervers.
Conclusion.
Nous avons pu voir au travers de Hobbes les usages de la parole et les abus qui leur correspondent.
Force à alorsété de constater que l'éloquence permettait autant les usages que leurs abus.
Aussi devons nous admettre quel'éloquence n'est pas un usage pervers de la parole en soi, mais qu'elle peut, et ce très aisément, le devenir..
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