LEIBNIZ: Préface aux Nouveaux Essais sur l'entendement humain

« les sens, quoique nécessaires pour toutes nos connaissances actuelles, ne sont point suffisants pour nous les donner toutes, puisque les sens ne donnent jamais que des exemples, c'est-à-dire des vérités particulières ou individuelles. Or tous les exemples qui confirment une vérité générale, de quelque nombre qu'il soient, ne suffisent pas pour établir la nécessité universelle de cette même vérité, car il ne suit point que ce qui est arrivé arrivera de même. D'où il paraît que les vérités nécessaires, telles qu'on les trouve dans les mathématiques pures et particulièrement dns l'arithmétique et dans la géométrie, doivent avoir des principes dont la preuve ne dépend point des exemples, ni par conséquence des témoignages des sens, quoique sas les sens on ne serait jamais avisé d'y penser «

Leibniz, philosophe du 17e siècle mène une réflexion intéressante sur le rôle que joue les sens dans l'acquisition des connaissances, notamment dans ses Nouveaux Essais sur l'Entendement humain. Le texte que nous devons étudier aujourd'hui est extrait de la préface de ce livre, il résume bon nombre des convictions de Leibniz, qui en font un philosophe rationaliste. Le texte parle des sens, il soulève la question de savoir s'ils sont suffisants pour acquérir toutes les connaissances. La réponse que donne Leibniz est négative: les sens ne sont pas suffisants pour acquérir la connaissance.