LEIBNIZ ET LES LUMIÈRES
Publié le 27/01/2019
Extrait du document
«
Leibniz
et les Lumières
perfectionnée que celle du Français.
Presque en
même temps que Newton, en 1673, Leibniz
inventa le mécanisme du calcul différentiel et, en
1676, le calcul infinitésimal.
La polémique qui
s'engagea alors sur la paternité de cette décou
verte le tracassa jusqu'à la fin de sa vie.
Avant de
rentrer en Allemagne, il fit escale en Hollande
pour rencontrer Spinoza à La Haye et le natura
liste Antonie Van Leeuwenhoek à Amsterdam.
Cette période d'intenses échanges intellectuels le
marqua pour la vie.
Le bibliothécaire de Hanovre
Brouillé avec la communauté scientifique anglai
se, privé de ses hautes protections allemandes
avec la mort de l'électeur de Mayence et du
baron von Boyneburg, Leibniz dut se contenter
d'une place de bibliothécaire à Hanovre, au ser
vice du duc de Brunswick-Lunebourg.
Une époque féconde de réflexion et de
recherches philosophiques débuta ainsi pour le
savant, qui ne cessa parallèlement d'entretenir
un vaste échange épistolaire (environ six cents
correspondants) avec les plus éminents esprits
de l'époque, y compris Newton, mais indirecte
ment, par l'intermédiaire de Caroline, la femme
du futur George II, devenue princesse de Galles.
Il
n'abandonna pas pour autant les activités poli
tiques et s'attela à une nouvelle tâche: établir la
généalogie de la maison Brunswick.
Ce dernier
travail le conduisit à se pencher sur les origines
de l'Allemagne et le détermina à plaider ouverte
ment pour l'unité allemande.
Ses points de vue
dans ce domaine lui assurèrent une place privilé
giée de conseiller aulique (membre du tribunal
suprême) et d'éminence grise.
C'est ainsi qu'il fut
amené à jeter les bases de l'entente entre Pierre
le Grand de Russie et l'empereur d'Autriche,
c'est-à-dire entre les deux plus grandes puis
sances d'Europe centrale et orientale.
Il rencon
tra, en 1711, à Torgau, le tsar de Russie et lui pro
posa de créer une Académie des sciences sur le �
Le philosophe
français Voltaire
(1694- 1778)
fut le porte-parole
du nouvel humanisme
des Lumières.
Il s'intéressa
davantage
à l'analyse historique
qu'au progrès
des sciences.
' Le Grand Collège
royal, bâti à Paris
par Claude Chast/lion
(154 7-16 16), prit
le nom de Collège
de France sous
la Restauration.
Louis XV, homme
du siècle des Lumières,
esprit curieux et
ouvert, passionné
de sciences et de
techniques, y favorisa
la création des chaires
de physique (1769)
et de mécanique
(1773).
modèle de celle qu'il avait fondée à Berlin, en
1700.
Il assortit également sa proposition d'un
plan d'organisation culturelle.
Mais une fois de
plus, ses projets se heurtèrent à un refus du
maître de la Russie.
En 1714, devenu roi d'Angleterre sous le nom
de George II, le duc de Hanovre ne demanda pas
à Leibniz de le suivre à Londres, considérant sans
doute que les effets de la querelle avec Newton
se faisaient encore sentir.
Vexé, désemparé et
malade, Leibniz mourut deux ans après dans la
solitude.
Des trois Académies des sciences aux
quelles il était lié, Londres, Berlin et Paris, seule
cette dernière, par la bouche de Fontenelle, lui
exprimera une admiration posthume.
Une œuvre arborescente
Discours de métaphysique, qu'il publia en 1685,
représenta un tournant dans la pensée philoso
phique de Leibniz.
Suivirent immédiatement les
Principes de la nature et de la grâce (1686), qui ne
furent publiés qu'en 1718, et Systema theo/agi- cum,
dans lequel, en tant que luthérien,)! propo
sa une solution à la réunification des Eglises.
Il
écrivit un essai sur des problèmes juridiques De
notionibus juris et justitiae (1693) et, plus impor
tant encore, Nouveaux Essais sur l'entendement
humain (1704), où il critiqua et compléta l'ou
vrage de son contemporain, l'Anglais John
Locke.
Son œuvre purement philosophique fut
couronnée par les Essais de théodicée (171 0) et
la Monadologie (1714, publiée en 1721).
La philosophie de Leibniz représente un tou
nant très important de l'évolution spirituelle
d'Outre-Rhin.
Leibniz est un homme universel,
sur le modèle de la Renaissance, et l'un des der
niers esprits encyclopédiques.
Sa maîtrise parfaite
de la logique d'Aristote , ses études sur les
langues, sa formation de mathématicien lui per
mettent d'atteindre son but: «Représenter les
idées simples et leurs relations sous forme d'un
système de notation qui devrait réduire les opéra
tions logiques à une sorte de calcul ».
En dernière
analyse, le langage philosophique ne devrait être,
selon Leibniz, que celui de la logique algorith
mique.
C'est la raison pour laquelle on le consi
dère aujourd'hui comme l'un des précurseurs de
la logique symbolique.
Héritier de Descartes, le philosophe allemand
se réclame avant tout philosophe de la raison,
une raison qui s'oriente vers Dieu et qui trouve
son appui dans l'expression d'une nature où
règne l'harmonie des structures prévisibles.
Puisque, pour Leibniz comme d'ailleurs pour
son ami Spinoza, tout est en Dieu et Dieu se re
trouve en tout ce qui existe, on a traité, non sans
quelques fondements, sa philosophie de panthé
iste.
Mais la métaphysique de Leibniz se dis
tingue de celle de Spinoza et de celle de Des
cartes en ce qu'elle pose, au lieu du dualisme
cartésien et du monisme spinoziste, un «univers
pluraliste».
Les «monades» de Leibniz- «cette
substance simple (sans parties) qui entre dans
les composés» -ne sont pas des unités arithmé
tiques purement numériques, mais des unités
«dynamiques», qui supposent la spontanéité, la
continuité et une harmonisation réciproque
dans le temps.
Ainsi.
»
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