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LEIBNIZ ET LES LUMIÈRES

Publié le 27/01/2019

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On a rappelé ici quelques orientations de la pensée allemande des Lumières qui doivent résolument leur inspiration et leur développement à l'œuvre de Leibniz. Mais la pensée de Leibniz n'a pas infuencé les esprits immédiatement.
 
Le lecteur du xviii' siècle ne connaissait l'œuvre du philosophe allemand que sous une forme très incomplète. Il avait accès à des textes tels que la Monadologie et les Essais de théodicée. Mais les Nouveaux Essais sur l'entendement humain n'entrèrent dans le champ d'intérêt des Lumières qu'assez tard, après leur publication en 1765. On peut donc considérer que la diffusion des idées de Leibniz fut plutôt confidentielle et limitée à un cercle restreint. On retrouve ainsi ces idées chez
 
Lauros-Giraudon
des philosophes et moralistes, comme Fontenelle ou d'Alembert, chez des logiciens et des pédagogues, comme Christian Wolff, chez des passionnés d'esthétique ou de sciences naturelles, comme Baumgarten ou Maupertuis.
 
Les intellectuels «éclairés», désireux de faire connaître la philosophie de Leibniz dans divers pays du centre et de l'est de l'Europe, furent indéniablement influencés par ses considérations historiques. C'est ainsi que Diderot, en lui consacrant personnellement un article dans [Encyclopédie, entendait lui rendre l'un des plus élogieux et vibrants hommages.
 
La philosophie des Lumières
 
De nombreux Européens intellectuels adhérèrent, au xviii' siècle - que l'on appela siècle des Lumières-à la pensée philosophique des encyclopédistes français.
 
Les orientations générales de la pensée européenne furent sensiblement les mêmes en France, en Allemagne, en Angleterre et, plus tardivement, dans plusieurs pays du centre et de
 
l'est de l'Europe. Dans le monde des philosophes et des scientifiques, on s'intéressait à cette époque à tout ce qui enrichissait la connaissance et l'expérience humaines. On était rationaliste et empirique à la fois. L’évolution sociale et l'émulation intellectuelle anglaises exercèrent un attrait particulier. Locke et Newton, Defoe ou Richardson furent bien connus en France et la monarchie constitutionnelle britannique trouvait maints admirateurs en Europe. Les relations entre le «parti des philosophes» et les milieux des aristocrates éclairés s'intensifièrent dans les salons et les cafés français, où la distinction entre les statuts sociaux tendit à s'effacer devant le règne de l'esprit. Un vent de contestation se leva et une
.. L'écrivain et philosophe
 
Denis Diderot (1713-1784) a marqué de sa personnalité le siècle des Lumières. Il consacra à Leibniz un très élogieux article dans l'Encyclopédie. Diderot a élaboré une œuvre complexe, se faisant tour à tour théoricien du théâtre, romancier, critique d'art, essayiste et dramaturge.
DavIdHume (1711.-1776), philosophe, historien et économiste doossals, a analysé avec précision le domaine do l'expérience, en critiquant, notamment, es notions do subotance et do causalité.
 
Sa critique do cette dernière exercera une Influence majeure sur Emmanuel Kant. Le philosophe écossais s'était lié à Paris avec les encyclopédistes, puis avec Jean-Jacques Rousseau, pour qui II trouva un refuge en Angleterre, en 1766.
nouvelle passion réformatrice naquit. Les pouvoirs politiques et religieux ne furent pas épargnés par cette vigoureuse remise en question.
 
Au moins deux éléments - un phénomène et un concept nouveau - marquèrent durablement la pensée philosophique à la recherche d'un nouveau langage. Il s'agit, d'une part, de la vulgarisation scientifique - phénomène qui se traduisit par une certaine \"démocratisation » des connaissances jusqu'alors réservées à une élite très restreinte. «Le savoir au service de l'homme» fut la véritable devise de [Encyclopédie, mais aussi de ses précurseurs. D'autre part naquit le concept de « progrès», qui se déclina dans tous les domaines de l'activité humaine. Savoir et pro-
grès, qu'ils soient liés aux sciences ou à la quête personnelle du bonheur, sont l'expression de l'espoir, d'un espoir qui sortirait de l'Église pour s'installer dans chaque maison. Cette confiance en l'avenir ouvrit la porte à toutes les révolutions et investit l'homme d'un nouveau statut. L'ouvrage de Condorcet (1743-1794), Esquisse d'un tableau des progrès de l'esprit humain (1794), témoigne de cette confiance nouvelle qui dominait l'homme et qui dépassait le simple désir ou devoir de se perfecticinner uniquement en tant que personne morale.


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« Leibniz et les Lumières perfectionnée que celle du Français.

Presque en même temps que Newton, en 1673, Leibniz inventa le mécanisme du calcul différentiel et, en 1676, le calcul infinitésimal.

La polémique qui s'engagea alors sur la paternité de cette décou­ verte le tracassa jusqu'à la fin de sa vie.

Avant de rentrer en Allemagne, il fit escale en Hollande pour rencontrer Spinoza à La Haye et le natura­ liste Antonie Van Leeuwenhoek à Amsterdam.

Cette période d'intenses échanges intellectuels le marqua pour la vie.

Le bibliothécaire de Hanovre Brouillé avec la communauté scientifique anglai­ se, privé de ses hautes protections allemandes avec la mort de l'électeur de Mayence et du baron von Boyneburg, Leibniz dut se contenter d'une place de bibliothécaire à Hanovre, au ser­ vice du duc de Brunswick-Lunebourg.

Une époque féconde de réflexion et de recherches philosophiques débuta ainsi pour le savant, qui ne cessa parallèlement d'entretenir un vaste échange épistolaire (environ six cents correspondants) avec les plus éminents esprits de l'époque, y compris Newton, mais indirecte­ ment, par l'intermédiaire de Caroline, la femme du futur George II, devenue princesse de Galles.

Il n'abandonna pas pour autant les activités poli­ tiques et s'attela à une nouvelle tâche: établir la généalogie de la maison Brunswick.

Ce dernier travail le conduisit à se pencher sur les origines de l'Allemagne et le détermina à plaider ouverte­ ment pour l'unité allemande.

Ses points de vue dans ce domaine lui assurèrent une place privilé­ giée de conseiller aulique (membre du tribunal suprême) et d'éminence grise.

C'est ainsi qu'il fut amené à jeter les bases de l'entente entre Pierre le Grand de Russie et l'empereur d'Autriche, c'est-à-dire entre les deux plus grandes puis­ sances d'Europe centrale et orientale.

Il rencon­ tra, en 1711, à Torgau, le tsar de Russie et lui pro­ posa de créer une Académie des sciences sur le � Le philosophe français Voltaire (1694- 1778) fut le porte-parole du nouvel humanisme des Lumières.

Il s'intéressa davantage à l'analyse historique qu'au progrès des sciences.

' Le Grand Collège royal, bâti à Paris par Claude Chast/lion (154 7-16 16), prit le nom de Collège de France sous la Restauration.

Louis XV, homme du siècle des Lumières, esprit curieux et ouvert, passionné de sciences et de techniques, y favorisa la création des chaires de physique (1769) et de mécanique (1773).

modèle de celle qu'il avait fondée à Berlin, en 1700.

Il assortit également sa proposition d'un plan d'organisation culturelle.

Mais une fois de plus, ses projets se heurtèrent à un refus du maître de la Russie.

En 1714, devenu roi d'Angleterre sous le nom de George II, le duc de Hanovre ne demanda pas à Leibniz de le suivre à Londres, considérant sans doute que les effets de la querelle avec Newton se faisaient encore sentir.

Vexé, désemparé et malade, Leibniz mourut deux ans après dans la solitude.

Des trois Académies des sciences aux­ quelles il était lié, Londres, Berlin et Paris, seule cette dernière, par la bouche de Fontenelle, lui exprimera une admiration posthume.

Une œuvre arborescente Discours de métaphysique, qu'il publia en 1685, représenta un tournant dans la pensée philoso­ phique de Leibniz.

Suivirent immédiatement les Principes de la nature et de la grâce (1686), qui ne furent publiés qu'en 1718, et Systema theo/agi- cum, dans lequel, en tant que luthérien,)! propo­ sa une solution à la réunification des Eglises.

Il écrivit un essai sur des problèmes juridiques De notionibus juris et justitiae (1693) et, plus impor­ tant encore, Nouveaux Essais sur l'entendement humain (1704), où il critiqua et compléta l'ou­ vrage de son contemporain, l'Anglais John Locke.

Son œuvre purement philosophique fut couronnée par les Essais de théodicée (171 0) et la Monadologie (1714, publiée en 1721).

La philosophie de Leibniz représente un tou­ nant très important de l'évolution spirituelle d'Outre-Rhin.

Leibniz est un homme universel, sur le modèle de la Renaissance, et l'un des der­ niers esprits encyclopédiques.

Sa maîtrise parfaite de la logique d'Aristote , ses études sur les langues, sa formation de mathématicien lui per­ mettent d'atteindre son but: «Représenter les idées simples et leurs relations sous forme d'un système de notation qui devrait réduire les opéra­ tions logiques à une sorte de calcul ».

En dernière analyse, le langage philosophique ne devrait être, selon Leibniz, que celui de la logique algorith­ mique.

C'est la raison pour laquelle on le consi­ dère aujourd'hui comme l'un des précurseurs de la logique symbolique.

Héritier de Descartes, le philosophe allemand se réclame avant tout philosophe de la raison, une raison qui s'oriente vers Dieu et qui trouve son appui dans l'expression d'une nature où règne l'harmonie des structures prévisibles.

Puisque, pour Leibniz comme d'ailleurs pour son ami Spinoza, tout est en Dieu et Dieu se re­ trouve en tout ce qui existe, on a traité, non sans quelques fondements, sa philosophie de panthé­ iste.

Mais la métaphysique de Leibniz se dis­ tingue de celle de Spinoza et de celle de Des­ cartes en ce qu'elle pose, au lieu du dualisme cartésien et du monisme spinoziste, un «univers pluraliste».

Les «monades» de Leibniz- «cette substance simple (sans parties) qui entre dans les composés» -ne sont pas des unités arithmé­ tiques purement numériques, mais des unités «dynamiques», qui supposent la spontanéité, la continuité et une harmonisation réciproque dans le temps.

Ainsi. »

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