l'égalité et la fraternité sont-elles nécessaires a la liberté ?
Publié le 09/11/2005
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Un tel énoncé évoque évidemment par la réunion de trois concepts connus la Révolution française. « Le gouvernement est institué pour garantir à l'homme la jouissance de ses droits naturels et imprescriptibles. Ces droits sont l'égalité, la liberté, la sûreté, la propriété. « Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, 24 juin 1793. Mais le mot de liberté est le premier mot de la devise républicaine, elle ne semble pas découler comme ici des deux autres. La Déclaration des droits de l'homme de 1795 la définit ainsi : « La liberté consiste à pouvoir faire ce qui ne nuit pas aux droits d'autrui «. « Vivre libre ou mourir « fut une grande devise républicaine. Deuxième terme de la devise de la République, le mot Égalité signifie que la loi est la même pour tous, que les distinctions de naissance ou de condition sont abolies et que chacun est tenu à mesure de ses moyens de contribuer aux dépenses de l'État. Troisième élément, la Fraternité est ainsi définie dans la Déclaration des droits et devoirs du citoyen (1795) : « Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fît ; faites constamment aux autres le bien que vous voudriez en recevoir «.
«
Discussion :
Un tel énoncé évoque évidemment par la réunion de trois concepts connus la Révolution française.
« Le gouvernement est institué pour garantir à l'homme la jouissance de ses droits naturels et imprescriptibles.
Ces droits sont l'égalité, la liberté, la sûreté, la propriété.
» Déclaration des droits de l'homme et du citoyen , 24 juin 1793.
Mais le mot de liberté est le premier mot de la devise républicaine, elle ne semble pas découler comme ici des deux autres.
LaDéclaration des droits de l'homme de 1795 la définit ainsi : « La liberté consiste à pouvoir faire ce qui ne nuit pas aux droits d'autrui ». « Vivre libre ou mourir » fut une grande devise républicaine.
Deuxième terme de la devise de la République, le mot Égalité signifie que la loi est la même pour tous, que les distinctions de naissance ou de condition sont abolies et que chacun est tenu à mesure de ses moyensde contribuer aux dépenses de l'État.
Troisième élément, la Fraternité est ainsi définie dans la Déclaration des droits et devoirs du citoyen (1795 ) : « Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fît ; faites constamment aux autres le bien que vous voudriez en recevoir ».
Suggestion de plan :
I.
Inégalité condition de la liberté
Le concept de liberté, ici invoqué, est problématique car on ne sait pas où la liberté commence ni où elle se finit.
Car si elle commencedans une relation avec l'autre c'est aussi là qu'elle s'y achève.
Dans un certain sens, on pourrait dire que l'inégalité des uns assure la liberté des autres.
Car plus la fortune de quelques-uns est élevéeet plus celle des autres est minime.
Par exemple toute la richesse du Roi ne tenait qu'à la pauvreté des paysans.
Par conséquent le Roiétait libre non pas, malgré l'esclavage de ses sujets, mais, grâce à cet asservissement.
La révolution et plus tard la république mettrontbien souvent en cause les principes affichés.
L'inégalité devient presque condition nécessaire à la liberté.
Sous le gouvernement deMaximilien de Robespierre , la liberté fut réservée à ceux qui étaient au pouvoir : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté » fut la devise de la Terreur .
On comprend donc que dans son principe généreux la liberté n'a jamais reposé sur une véritable égalité des citoyens.
La fraternité n'a elle aussi été le plus souvent qu'un voeu pieux.
La fraternité et l'égalité sont étroitement liées car celui qui n'est pas juste avec son semblable ne le considère donc pas en tant que tel,ainsi là où il existe de l'inégalité il n'y a pas non plus de fraternité.
Car personne n'accepterait de voir souffrir son « frère ».
II.
Inégalité aliénation de la liberté
Mais celui qui accepte de vivre dans cette inégalité pour son propre privilège est-il réellement libre ? Car si l'on pense à la dialectique dumaître et de l'esclave d'Hegel on s'aperçoit que le maître a besoin de l'esclave pour exercer son pouvoir, car sans lui, sa place disparaît.
Ets'il a besoin de l'esclave pour assurer son pouvoir donc sa liberté c'est qu'il n'est pas libre lui-même.
Il y a donc dépendance de cetterelation, dépendance de l'inégalité qu'il a instaurée.
Évidemment il faut ici faire la distinction entre deux expressions de la liberté : laliberté légale, dont le principe est institutionnel, et la liberté naturelle qui est, de droit, imprescriptible pour toute créature humaine.
Laliberté suppose la confiance mutuelle ; or, il ne saurait y avoir confiance entre gens mus par le sentiment exclusif de la personnalité ; nepouvant se satisfaire qu'aux dépens d'autrui, ils sont sans cesse en garde les uns contre les autres.
Toujours dans la crainte de perdre cequ'ils appellent leurs droits, la domination est la condition même de leur existence ; c'est pourquoi ils dresseront toujours des embûches àla liberté, et l'étoufferont aussi longtemps qu'ils le pourront.
III.
Des notions en interaction
La liberté découle de la fraternité et de l'égalité.
Les hommes vivant en frères, avec des droits égaux, animés d'un sentiment debienveillance réciproque, pratiquent alors entre eux la justice, ne cherchent point à se faire de tort, et n'ont, par conséquent, rien àcraindre les uns des autres.
La liberté sera sans danger, parce que nul ne songera à en abuser au préjudice de ses semblables.
Ces troisprincipes sont donc solidaires les uns des autres et se servent mutuellement d'appui ; sans leur réunion, l'édifice social ne saurait êtrecomplet.
La fraternité pratiquée dans sa pureté ne peut l'être seule, car sans l'égalité et la liberté il n'y a pas de véritable fraternité.
Laliberté sans la fraternité, c'est la bride mise sur le cou de toutes les mauvaises passions qui n'ont plus de frein ; avec la fraternité,l'homme ne fait aucun mauvais usage de sa liberté : c'est l'ordre ; sans la fraternité, il en use pour donner cours à toutes ses turpitudes :c'est l'anarchie, la licence.
L'égalité sans la fraternité conduit aux mêmes résultats, car l'égalité veut la liberté ; sous prétexte d'égalité, lepetit abaisse le grand, pour se substituer à lui, et devient tyran à son tour ; ce n'est qu'un déplacement de despotisme.
Conclusion :
Il apparaît que tout cet édifice revêt un caractère relativement utopique puisqu'aucune société n'a jamais pu le mettre en place.
S'ensuit-ilque, jusqu'à ce que les hommes soient imbus du sentiment de la véritable fraternité, il faille les tenir en servitude ? Qu'ils soientimpropres aux institutions fondées sur les principes d'égalité et de liberté ? Une telle opinion serait absurde..
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